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L'accueil du Frac. Au fond, l'ancien entrepôt en briques. A gauche, la façade vitrée donnant sur le passage des arts qui sépare les deux équipements.

 

EQUIPEMENT. A huit jours de l'inauguration de la cité des arts et de la culture à Besançon (Doubs), par Aurélie Filipetti, ministre de la culture, visite en avant première des lieux.

Le Grand Besançon et le conseil régional de Franche-Comté, co-maîtres d'ouvrage, parient sur une signature renommée de l'architecte japonais Kengo Kuma pour renforcer l'attractivité de la capitale régionale.

L'investissement frôle les 50 millions d'€ : un budget à quelques centaines de milliers près en deçà du coût prévisionnel, se félicite Jean-Louis Fousseret, le maire de Besançon.

Cliquez sur les photos pour les agrandir.

Premier concours remporté en France par l'architecte japonais, la cité des arts est aussi « le premier équipement public haute qualité environnementale », se félicite Marie-Guite Dufay, présidente du conseil régional de Franche-Comté.

La Région s'est associée à la ville et au Grand Besançon pour regrouper sous le même toit, sur les bords du Doubs, le conservatoire de musique à rayonnement régional et le Fonds régional d'art contemporain (Frac).

L'optimisation d'un budget de 46,4 millions d'€ TTC s'ajoute à la motivation « unanimement partagée » d'une grande signature architecturale, ont rappelé les élus, le 20 mars dernier, dans un débat organisé par le journal Le Moniteur (1) précédant une visite en avant première offerte à ses lecteurs.

Kengo Kuma n'a pas lésiné sur les références à son pays. Le motif en damier des textiles japonais traditionnels inspire le revêtement des façades fait d'une alternance de panneaux de bois et d'acier, ainsi que l'imposante toiture courbe, composée de rectangles transparents et opaques disposés aléatoirement, en verre, aluminium, panneaux photovoltaïques et de bacs végétalisés.

La visite des espaces spacieux et lumineux intérieurs confirme l'impression immédiate d'un bel objet architectural. Le clou est sans aucun doute l'auditorium et l'enchevêtrement de lattes de bois de son plafond.

S'y ajoute un côté fonctionnel évident, à l'exception de certaines finitions un peu trop délicates pour un équipement recevant du public : comme les longs couloirs blancs du conservatoire et le brun mat de l'auditorium où s'imprègnent déjà des traces de doigts.

 

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L'auditorium de 290 places du conservatoire.

 

 
Pierre Mignard, directeur du conservatoire en est le meilleur avocat : « On doit entendre de la musique dans les couloirs d'un conservatoire ; c'est le cas ici grâce à une acoustique des salles adaptée aux disciplines qui y sont enseignées ; l'endroit n'est ni trop bruyant, ni trop silencieux ».

Réparties sur trois niveaux, les salles sont regroupées par familles d'instruments, avec pour chacune une salle collective propice, selon le directeur, aux répétitions spontanées.

Côté Frac, les volumes prennent la hauteur nécessaire à l'accrochage d'œuvres parfois imposantes. La salle principale se niche au dernier étage du bâtiment en briques des années 1930.

Source de nombreuses discussions entre les maîtres d'ouvrage au moment de l'avant-projet, ce témoin de l'activité portuaire est conservé dans son jus, malgré quelques réparations des dégâts du temps encore un peu trop neuves.

« Le résultat est à la hauteur des difficultés d'adaptation d'un ancien entrepôt en équipement public », témoigne Sarah Markert, architecte chez Kengo Kuma et Associés.

Reste maintenant à faire vivre ce bel objet, appelé à devenir, selon le maire de Besançon, « l'emblême de la capitale régionale ». Les élèves du conservatoire y ont déjà leurs habitudes depuis janvier.

Le Frac prévoit de démultiplier les animations pour familiariser le grand public avec l'art contemporain.

« En triplant le budget de fonctionnement à un million d'€, on change d'échelle », indique la présidente de la Région qui profitera de la visite de la ministre pour demander à l'État de porter sa subvention à 30% du budget, « comme tous les Frac de France », précise t-elle.

 

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Les balcons du conservatoire, côté Doubs.

 

(1) En savoir plus : lire le supplément au n° 5703 du 15 mars 2013,  "Architecture et culture : de nouvelles ambitions se lèvent à l'Est ". www.lemoniteur.fr

Voir aussi le programme des animations inaugurales des 5, 6 et 7 avril sur le site de la cité des arts en cliquant ici.

Relire aussi l'article de Traces Ecrites News : Inspiration japonaise au bord du Doubs. Crédit photos : Traces Ecrites

2 commentaire(s) pour cet article
  1. Christiane Perruchotdit :

    Merci de votre vigilance : il fallait lire en dessous de quelques milliers d'euros !! La rédaction

  2. suzandit :

    Une petite erreur n'est-elle pas venue se glisser dans le texte ? Car un investissement a 50 millions d'euros c'est pas mal mais être en deçà du coût à quelques centaine de millions, c'est encore mieux. Pas sûr que kengo Kuma et associés veuillent bien règler la différence.

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