Les nouveaux locaux de production à Huningue. ©Christian Robischon
Dans les nouveaux locaux de production à Huningue. ©Christian Robischon

BIOTECHOLOGIES. Fabricant de biomarqueurs, Firalis vient de s'installer sur un nouveau site de production à Huningue (Haut-Rhin).

L'investissement s'élève à 1,5 million d’€, soit la somme levée l’an dernier auprès de six investisseurs nationaux et auprès des régionaux Alsace Création, Alsace Amorçage et Sodiv Alsace. 

La société de biotechnologie qui poursuit sa croissance externe, travaille sur des projets prometteurs pour détecter les maladies cardiovasculaires et la maladie d’Alzheimer.

Une nouvelle levée de fonds est en vue.

Firalis tient ses promesses. Avec la modestie qui sied à son créateur, le professeur Hüseyin Firat, la société de biotechnologie de Huningue (Haut-Rhin) enchaîne les bonnes nouvelles pour devenir l’un des plus importants représentants de son secteur dans l’Est.

« Avec nos filiales, nous atteignons désormais un effectif de 40 salariés et nous planifions une quinzaine de recrutements supplémentaires entre cette fin 2014 et courant 2015 », annonce le dirigeant-fondateur.

Vendredi dernier, l’inauguration du deuxième site Firalis à Huningue a couronné une année d’accélération des développements.  Les nouveaux locaux font de la société de R&D et de caractérisations,  une fabricante dans sa spécialité d’origine : les biomarqueurs.

Ces éléments présents dans le corps en général et le sang en particulier, aident à prédire la survenance d’une maladie chez un patient et l’efficacité spécifique du traitement auprès de lui, ce qu’on nomme la médecine personnalisée.

Dans un premier temps, Firalis produira ses lots sur 450 m2 grâce à une équipe de neuf personnes, mais l’entreprise dispose de 1 000 m2 de réserve d’extension.

Elle a investi 1,5 million d’€ dans ce projet, soit la somme levée l’an dernier auprès de six investisseurs nationaux (Auriga Ventures, Financière de l’Intendance Neptissimo...)  et régionaux (Alsace Création, Alsace Amorçage et Sodiv Alsace).  Elle bénéficie aussi d’une aide de BpiFrance.

Les biomarqueurs Firalis concernent les maladies cardiovasculaires. Or l’un des projets franchit une étape-clé.  Début septembre, la start-up a lancé avec l’hôpital allemand de Bad Krozingen, une vaste étude clinique (600 patients pendant 18 mois) de qualification des biomarqueurs pour le traitement des conséquences néfastes d’un infarctus du myocarde.

« Elle a pour but d’identifier les patients qui vont développer une insuffisance cardiaque post-infarctus, fatale à terme. On sait que statistiquement, cette insuffisance concerne un infarctus sur trois. Mais on ne sait pas encore déterminer si untel ou untel sera  touché », expose Hüseyin Firat.

Avec ses filiales, Firalis atteint 40 salariés et planifie une quinzaine de recrutements supplémentaires d'ici fin 2015. ©Christian Robischon
Avec ses filiales, Firalis atteint 40 salariés et planifie une quinzaine de recrutements supplémentaires d'ici fin 2015. ©Christian Robischon

Deux croissances externes successives

Cette avancée arrive « au meilleur moment », souligne le dirigeant : celui où le groupe pharmaceutique bâlois Novartis finalise un traitement de l’insuffisance cardiaque, avant sans doute les autres big pharma. « L’identification précoce des sujets à insuffisance cardiaque devient donc primordial pour l’efficacité », selon le dirigeant de Firalis.

De quoi ouvrir de belles perspectives de marché à la start-up haut-rhinoise. Elle s’investit dans ce projet au sein d’un consortium européen où l’on retrouve l’IGBMC (*) de Strasbourg.

Firalis entend couvrir d’autres champs des  biomarqueurs. C’est là qu’intervient la croissance externe. L’entreprise de biotechnologie a commencé par racheter à l’été 2013 sa consœur nantaise TcLand Expression qui travaille sur l’arthrite rhumatoïde.

Puis au début de cette année, elle a repris les actifs d’IHD (Innovative Health Diagnostics) à Strasbourg.

Cette spin-off a mis au point un test extrêmement prometteur, puisqu’il permettrait de détecter la maladie d’Alzheimer par une simple prise de sang, voire une seule goutte. Cette activité a été logée dans une nouvelle filiale, Amoneta Diagnostics.

« Deux études cliniques en préparation doivent valider le test d’ici à deux ans. Nous nous sommes associés pour ce projet à un consortium européen de recherche avec JPT Biotech de Berlin, le CNRS et l’Hôpital de Colmar. Cette phase est financée grâce au 1,5 million d’€ du programme EuroTransBio », décrit Hüseyin Firat.

5 à 6 millions supplémentaires

Pour la mise sur le marché, Firalis aura besoin de 5 à 6 millions d'€ supplémentaires. Une levée de fonds est programmée en  fin d’année prochaine.

Les deux filiales présentent des points communs sans être complètement similaires : très pertinentes sur le plan technologique, leur développement est grippé par un manque de fonds propres.

Firalis entend ne pas connaître le même sort. Par les tours de table et surtout par les subventions européennes aux consortiums, elle a toujours pu rassembler les moyens de son développement depuis sa création en 2009.

Le dirigeant-fondateur Hüseyin Firat. ©Christian Robischon
Le dirigeant-fondateur Hüseyin Firat. ©Christian Robischon

Chercheur de haut niveau venu de l’industrie pharmaceutique bâloise, Hüseyin Firat a su faire de sa société un pôle biomarqueurs bien géré.

Qui commence de surcroît à « sortir » du chiffre d’affaires : un peu plus de 400 000 € sur le premier semestre 2014 et une prévision de 2 millions d’€ pour l’année 2015.

(*) Institut de génétique et de biologie moléculaire et cellulaire, référence mondiale dans sa spécialité.

 

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