INNOVATION. Les biomarqueurs sont promis à un développement fulgurant dans l’industrie pharmaceutique car ils lui ouvrent plein de perspectives nouvelles.
Depuis Huningue (Haut-Rhin), Firalis en est à la pointe internationale.
«Les biomarqueurs sont des éléments mesurables dans le sang ou le corps qui permettent de détecter des évènements de santé à venir comme la présence ou la survenance d’une maladie, l’apparition d’un effet secondaire, par exemple à la prise de médicaments, ou encore, le bénéfice qu’un patient donné tirera d’un traitement», explique Hüseyin Firat, dirigeant de Firalis.
«Leur maîtrise ouvre des perspectives nouvelles vers une médecine personnalisée, moins coûteuse pour nos systèmes de santé et plus efficace pour les patients», poursuit-il.
En 2008, ce haut cadre de l’industrie pharmaceutique bâloise a franchi le Rhin sur quelques kilomètres en même temps que le Rubicon de la création d’entreprise : Firalis était née.
Nichée dans un bâtiment sans fard près du port de Huningue (Haut-Rhin), l’entreprise est à l’image discrète de son dirigeant-fondateur.
C’est l’intérieur qui compte : les locaux voient se succéder des salles de labos aux équipements dernier cri pour rester au top de la recherche-développement européenne.
Cette position d’avant-garde se traduit par la participation à trois programmes européens majeurs de R&D. Firalis a intégré le programme Mitocare (7 millions d’€ , coordonné par sa consœur marseillaise Trophos qui vise à déterminer les biomarqueurs pertinents pour l’amélioration de la prise en charge des victimes d’un infarctus du myocarde.
Elle est aussi partie prenante du programme ImaginT (9 millions d’€, coordonnée par l’University College of London). Il permettra la première évaluation chez l’homme d’une technologie innovante à base d’imagerie médicale pour le diagnostic de différentes pathologies, tel que le cancer.
Un marché en croissance de 10 à 20% par an
Enfin, après en avoir été l’initiateur en 2009, Firalis reste un partenaire central de Safe-T, un énorme projet de 38 millions d’€ ayant pour objectifs le développement et la qualification de biomarqueurs contre les trois toxicités médicamenteuses les plus courantes : rénale, hépatique, cardiovasculaire. Onze groupes pharmaceutiques participent à ce projet dont Novartis, son coordonnateur.
«Dans ces trois programmes, nous investissons nous-mêmes l’équivalent de 6 millions d’€ grâce à nos fonds propres et financements divers», souligne Hüseyin Firat, le fondateur de Firalis.
L’entreprise de Huningue s’est centrée sur les biomarqueurs mobilisés dans la lutte contre les maladies cardiovasculaires, depuis leur identification précoce jusqu’à leur qualification clinique.
«Le marché du biomarqueur est promis à une croissance générale de 10 % par an, mais pour le cardiovasculaire, les perspectives sont à 20 %», souligne Hüseyin Firat.
Firalis prévoit de commercialiser une gamme de 15 outils de mesures des biomarqueurs à l’attention des chercheurs en médecine, et plus tard, des produits de diagnostic in vitro pour les laboratoires d’analyses médicales et les hôpitaux.
L’an dernier, la PME a concrétisé une première levée de fonds de 450 000 € auprès d’investisseurs privés et publics alsaciens : Cardinal Invest, Alsace Amorçage et la Sodiv.
Fait notable pour cette société de type start-up, elle est bénéficiaire depuis l’an dernier, soit depuis seulement son 3ème exercice.
De quoi rassurer les financeurs : «Les banques nous suivent et jouent le jeu», témoigne Hüseyin Firat. Un patron content de ses banquiers, voilà qui vaut d’être souligné.
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