NUMÉRIQUE/DOUBS. Adrien Bodennec a lancé son site de vente en ligne de produits exclusivement français en mars.
Abritée au pôle Numérica à Montbéliard, By Français bénéficie du soutien de l'incubateur de Franche-Comté et d'un accompagnement soutenu par l'Agence de Développement Economique Nord Franche-Comté (ADN-FC).
Il espère pouvoir recruter six personnes l'an prochain.

Le « Made in France » est tendance, ces dernières années. Au moins dans les discours. « Aujourd’hui, 7 Français sur 10 expriment la volonté de consommer français, et 17 millions consomment sur Internet », constate Adrien Bodennec, qui a fait du made in France un critère de choix pour les achats liés à la naissance de son fils, en novembre 2014. Il recherchait des produits de qualité et, pour lui, cela signifie, français.
Ce fut le déclic pour se lancer dans la création d’un site de vente en ligne, dédié exclusivement aux produits fabriqués en France et baptisé logiquement By Français.
Il a quitté General Electric en décembre 2014 et a créé sa SAS, avec un capital de 10 000 € en mars 2015.
« L'idée était de combler l'espace entre les producteurs français d'un côté et les consommateurs de l’autre », expose t-il. Pas facile, en effet, pour celui qui souhaite acheter des produits français de les trouver facilement.
Le site fédère des producteurs qui proposent aujourd'hui 2000 produits issus de 82 marques, parfois régionales comme le fabricant d'articles ménagers Cristel ou de biscuits Billotte, implantés dans le Doubs. Ou encore le fabricant d'articles culinaires Emile Henry, en Saône-et-Loire.
Il met également en vente de l'habillement, des produits alimentaires, de la décoration, des accessoires pour smartphones et tablettes, etc. D’autres, en attente de référencement, seront mis en ligne dans les semaines et mois à venir.
Des emplois à la clef
Pour Noël, le site a rencontré un beau succès : les ventes ont été multipliées par trois.
Le plan e développement prévoit un chiffre d'affaires de 500 000 € en 2016, avec à la clef six embauches : des profils en webmarketing, en achats, puis en logistique. D'ici trois ans, il vise un objectif ambitieux de 2 millions d'€ de chiffre d'affaires.
L’enjeu des prochains mois sera de faire connaître le site aux acheteurs potentiels et de transformer la curiosité en acte d'achat. « La clientèle peut s’étendre au-delà des militants du Made in France », explique en substance Adrien Bodennec.
« Les internautes doivent prendre conscience que, même si les produits sont parfois plus cher - ce qui n'est pas toujours le cas - ils durent plus longtemps ».
Le jeune chef d'entreprise ajoute une dimension économique et sociale à son projet. « Un produit fabriqué en France génère trois fois plus d'emplois que s’il est fabriqué à l'étranger. Et les entreprises sont moins polluantes. Des études ont en effet montré qu’elles émettent quatre fois moins de kgCO². »
Ainsi, By Français mentionne pour chaque produit de son catalogue, le nombre d'emplois ou de temps de travail en France. Pour cela, il utilise un système d’évaluation du coût du travail mis au point par le laboratoire LAMSADE de l’université de Paris Dauphine.
Au démarrage organisée selon le principe des ventes privées avec inscription obligatoire pour devenir acheteur, la boutique est désormais libre d’accès.
Pour améliorer le référencement sur les moteurs de recherche, il s’appuie sur une entreprise spécialiste de cette technique à Héricourt (Doubs) : « il faut cinq ou six connexions pour qu'un internaute passe à l’achat », précise t-il.
Le jeune chef d'entreprise utilise aussi des techniques de marketing plus classiques. Il a investi environ 4000 € dans un stand au salon du Made in France, porte de Versailles à Paris, en novembre dernier.
Soutenu par l'incubateur d'entreprises innovantes

Dès le démarrage, Adrien Bodennec a été soutenu par l'incubateur d'entreprises innovantes de Franche-Comté, une association créée par les établissements universitaires de Franche-Comté qui accompagne les porteurs de projets.
Bénéficiaire de financements régionaux et européens, l'incubateur lui a apporté une aide pour son hébergement, au pôle Numérica de Montbéliard qui accueille de jeunes entreprises du numérique, mais aussi des conseils financiers et stratégiques.
La banque publique d'investissement Bpifrance lui a apporté une bourse « French Tech » et le créateur a aussi sollicité des aides auprès d'Aire Urbaine Investissement. Il peut aussi compter sur l'accompagnement soutenu, depuis sa création, de l'Agence de Développement Economique Nord Franche-Comté (ADN-FC).
Le chef d’entreprise espère aussi rejoindre le Réseau Entreprendre. Qui serait, selon lui, un gage de crédibilité.