VINS/CÔTE-D’OR. La maison de vins de Nuits-Saint-Georges inaugure sa nouvelle cuverie qui met en valeur un patrimoine du 19ème siècle équipé des dernières technologies de vinification.

C'est là que seront élaborés à la prochaine vendange, les grands crus du domaine Faiveley.

L'aménagement de 8 millions d'€ signé de l'architecte chalonnais Gilles Gauvin en fait l'une des plus belles cuveries de la côte viticole de Bourgogne, avec salles de dégustation et de réception, et deux suites pour ses clients.

 

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Vue plongeante sur la cuverie et sa trentaine de cuves thermorégulées. L'édifice de 11 mètres de hauteur est habillé d'une charpente métallique style Eiffel et a été doté d'une haute porte vitrée en ogive.  © Traces Ecrites.

 

Si la dégustation réservée à ses acheteurs se déroulait hier soir 18 juin dans les caves historiques de la maison Faiveley à Nuits-Saint-Georges, le spectacle - hormis le fait qu’un trio de jazz animait la soirée -, se déroulait au-dessus.

 

Le propriétaire-négociant (chiffre d'affaires de 16,7 millions d'€ en 2017) a rénové de belle manière la bâtisse familiale du 19ème siècle en redonnant à l’une de ses quatre ailes, un volume comparable à celui d’une nef : 11 mètres de hauteur et une cinquantaine de longueur.

 

C’est désormais là que seront vinifiés les grands crus du domaine de 120 hectares (dont 10  de Grands Crus et près de 25  de 1ers Crus) que la famille possède en Côtes de Nuits, de Beaune et Chalonnaise.

 

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La démolition du plancher de l’étage du bâtiment situé à l'autre bout de la rue du siège de l’entreprise au centre-ville de Nuits-Saint-Georges, libère un grand volume baigné de lumière. Une haute ouverture vitrée en forme d’ogive a été percée, côté vignoble. Le plafond est surmonté d’une verrière et d’une charpente métallique refaite dans le style Eiffel : 15.000 faux rivets ont été soudés, précise l’architecte de Chalon-sur-Saône, Gilles Gauvain. Le caractère industriel donné au lieu évoque une autre activité de la famille, le secteur ferroviaire (cédé depuis), explique Eve Faiveley, 7ème génération de l’entreprise qu’elle gère avec son frère Erwan.


La métamorphose des lieux, qui sera inaugurée mercredi 20 juin, est partie d’une volonté de l’architecte, d’ouvrir la cour fermée sur le vignoble planté jusqu’à quelques mètres des bâtiments. Le pignon ouest a été abattu pour offrir la même vue que depuis la cuverie. La nouvelle cour décorée d’un jardin minéral est délimitée par une galerie métallique recouverte d’une toiture de cuivre.

 

Moins de mètres cubes à rafraîchir

 

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Vue pendant les travaux de la cour recouverte d'une galerie et qui était auparavant fermée par un mur (au premier plan). A gauche, la cuverie ; la vendange sera triée dehors, sur le parvis. © SNEP, entreprise de construction.

 

Partout, dans les 5.000 m2 rénovés, les propriétaires n’ont pas lésiné sur la qualité des matériaux : pierres de Comblanchien pour les encadrements des fenêtres et des portes, pierres calcaires pour les parements des façades, sols en porphyre, ou en parquets de chêne pour la salle de dégustation et les deux suites réservés aux clients, à l’étage.

 
Examinée de plus près, la construction de la nouvelle cuverie montre l’évolution de la conception des outils de vinification. Une grande partie de la vinification se fait par gravité : le vin passe de la cuverie, en haut, à la cave, en dessous, en utilisant la déclivité des deux paliers avec l'intervention limitée de pompes.

 

Pour limiter les mètres cubes à rafraîchir, les cuves – toutes en bois – sont thermorégulées avec un appareil de contrôle intégré qui  maîtrise la température des moûts pendant la fermentation quelque soit la température extérieure.

 

Le contrôle de la température est également assuré par une isolation des murs d'origine, recouverts d'un parement de pierre. Avec l’aide du bureau d’études Vect’oeur, de Beaune, l’architecte a préalablement fait analyser les molécules volatiles émananant des matériaux de construction.

 

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La rénovation du bâtiment qui a coûté 8 millions d'€ (travaux et process) a aussi donner l’occasion d’installer un éclairage indirect dans les 1.300 m2, de caves voûtées, où les vins viellissent en fûts.

 

Ce projet clôt une série d’investissements dépassant les 15 millions d’€ engagée il y a deux ans et qui a donné le jour à une nouvelle cuverie à Mercurey (Saône-et-Loire) et à un autre site de vinification et de stockage en périphérie de Nuits-Saint-Georges.

 

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L'éclairage des caves a été refait pour mettre en valeur leurs voûtes. © Traces Ecrites.

 

Il est aussi l’un des plus importants réalisés ces dernières années dans le vignoble bourguignon qui, signe d’une bonne santé, continue d’investir à un rythme soutenu. (Lire ici l’article de Traces Ecrites News).

 

Les aides de FranceAgriMer à la modernisation des exploitations viticoles n’y sont pas étrangères. En 2016, l’établissement national des produits de l'agriculture et de la mer a accordé près de 18,5 millions d’€ de subventions à 278 projets dans le vignble de Bourgogne, chiffrés à 62 millions. Près de 40% de ces aides ont soutenu la construction, l’agrandissement et la rénovation de cuveries et de caves.

 

Retrouver le secteur des industries viti-vinicoles en Côte-d'Or en cliquant sur le logo :

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1 commentaire(s) pour cet article
  1. JL Syrendit :

    On peut s'étonner de la participation de France Agrimer à cette belle réalisation. Subventionner un secteur qui se porte remarquablement bien et qui ne doit pas manquer de moyens ( car Faiveley transports a été vendu 1,7 milliard d'euros à un groupe américain!) témoigne d'une curieuse conception de l'aide publique aux entreprises. Certes les 2 entités sont indépendantes mais quand même! Enfin si quelqu'un comprend quelque chose à tous ces organismes gravitant autour de l'agriculture, bravo !

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