Rénovation complète de deux bâtiments et construction d’un ou deux autres, soit près de 9.000 mètres carrés neufs ou réhabilités : la caserne Vaillant, dans le quartier République à Dijon, fait l’objet d’un ambitieux programme immobilier. Il vise à regrouper 500 agents actuellement installés boulevard Voltaire et à « montrer l’exemple » en matière de construction durable.
Par un vote en conseil municipal le 27 juin dernier, la Ville de Dijon a cédé à l’État, pour un montant de 1,24 million d’€, le terrain accueillant la caserne Vaillant. Passée relativement inaperçue, la délibération fait franchir une étape décisive au projet de transformation de l'ancien site militaire. Celle-ci va désormais s’engager avec, en ligne de mire, l’installation d’environ 500 agents de l’État en 2027.
Les services concernés sont la Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement (Dreal), la Direction régionale de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités (Dreets) et la division dijonnaise de l’Agence de sûreté nucléaire (ASN), actuellement hébergés dans un bâtiment tertiaire du boulevard Voltaire - l’ancienne direction régionale d’Orange - loué par l’État pour plus de 1,3 million d’€ par an et affichant une médiocre performance énergétique.
« Notre objectif consiste à reloger nos agents sur un site très bien situé, proche de la préfecture, très bien desservi par les transports en commun, dans des locaux exemplaires sur le plan environnemental et énergétique », explique Anne Coste de Champeron, secrétaire générale aux affaires régionales (Sgar) à la préfecture de Bourgogne-Franche-Comté.
La rénovation permettra de réduire la consommation énergétique de 60 % dans les bâtiments du site Vaillant, actuellement vidés de leurs occupants civils, ce qui lui fera anticiper largement l'échéance de 2050 pour une telle réduction qui est fixée par la règlementation, le « décret tertiaire. » Le montant de l’opération est évalué à 32 millions d’€, financés dans le cadre du plan de relance : la somme sera rapidement rentabilisée au vu des coûts de location et de fonctionnement du site Voltaire.
Des salles de réunion et un restaurant pour un millier d'agents

L’équipe locale de l’Agence de sûreté nucléaire s’implantera dans le petit bâtiment à l’entrée du site. © Préfecture Bourgogne-Franche-Comté
Le projet immobilier inclut deux bâtiments historiques à rénover : le bâtiment 8, en façade le long du tram, (soit 6.200 m2), et le 31, au sud-ouest, pour les agents de l’ASN (1.200 m2). De plus, la construction d’environ 1.500 m2 est programmée, dans le but d'accueillir des salles de réunion et de conférence ainsi qu'un restaurant inter-administrations de 200 à 250 couverts.
« Ce programme répond ainsi aux besoins de l’ensemble des services de l’État, souligne Anne Coste de Champeron. Nous manquons de salles de réunion, qui soient notamment équipées pour la visioconférence, ainsi que d’un restaurant. Cet équipement mutualisé concerne potentiellement près d’un millier d’agents travaillant au centre-ville de Dijon, y compris ceux du rectorat par exemple. »
Les équipes du ministère des Armées, toujours implantées sur le site, resteront sur place, mais seront regroupées dans les bâtiments situés à l’est de l’enceinte, dans un périmètre de sécurité incluant la place d’armes. « Les bâtiments existants, s’ils ne sont pas classés ni inscrits, seront mis en valeur grâce à la rénovation, et un ou deux bâtiments contemporains s'ajouteront pour lesquels un geste architectural est possible », indique la Sgar.
Le nombre de places de stationnement sur site sera délibérément réduit, de manière à inciter les agents à utiliser le tramway et le bus pour se rendre au bureau – les personnels de la Dreal ont d’ores et déjà annoncé leur volonté de renoncer à leurs véhicules individuels.

Un marché public global de performance prévu en 2023
Une page se tourne ainsi dans l’histoire de cette caserne construite au lendemain de la guerre de 1870 sur le site d’un ancien couvent de Capucins du XVIIème siècle affecté à l’Armée, la dernière de l’avenue du Drapeau abritant toujours des militaires, puisque les sites Heudelet et Junot ont été transformés en quartiers urbains. Ce projet Vaillant a reçu, en juin, la labellisation de la Conférence nationale de l’immobilier public (Cnip), qui l’a classé parmi les 33 les plus significatifs menés par l’État.
En gestation depuis près de 10 ans, il entre désormais en phase opérationnelle : après les études de programmation cette année, la préfecture de région lancera un marché public global de performance en 2023, pour un début de chantier en 2024 suivi de trois années de travaux.
Une salle de réunion modulable de 180 m2 va être construite à partir de cet automne pour une livraison fin 2023 ou début 2024, dans l’une des cours situées à l’arrière de l’hôtel de Lantenay abritant la préfecture, sur un site propriété du conseil départemental de la Côte-d’Or. Elle sera en mesure d’accueillir des réunions en présentiel comme en visio, mais aussi des cérémonies et des conférences, grâce à une scène escamotable et à des équipements techniques adaptés (sonorisation, éclairage…). L’originalité du projet architectural retenu réside dans l’utilisation des mêmes matériaux (bio- et géosourcés) pour le sol comme pour les murs, donnant « une impression de continuité entre les espaces extérieurs et intérieurs », selon la préfecture. L’Institut national des recherches archéologiques préventives (Inrap) a terminé la campagne de fouilles préalable, mettant au jour, entre la mi-juin et la mi-juillet, des traces d’occupation remontant au Ier siècle.