
Source : Traces Ecrites News.
TERRITOIRES. Alors que le Président de la République vient de relancer le débat du regroupement des régions, la rédaction de Traces Ecrites News s'est amusée à imaginer ce que pourrait être une future région Bourgogne, Franche-Comté et Sud Alsace.
Plutôt que d'additionner des territoires administratifs, nous nous sommes penchés sur les aires urbaines, bassins de vie ou d'emploi, véritables indicateurs de la vie économique qui font fi des frontières des départements et des régions.
Les chiffres et analyses de l'Insee, portant sur les trajets domicile-travail, les zones d'influences commerciales et l'implantation des nouveaux arrivants ont permis de dresser une carte singulière, mais qui a le mérite d'approcher la réalité des flux économiques.
Sans surprise, Mâcon et Sens quitteraient la Bourgogne, mais pas Nevers. Elle pourrait même s'élargir avec un petit bout de Champagne-Ardenne, jusqu'à Langres.
La Franche-Comté s'agrandirait d'une partie du Sud Alsace. On a pas osé abandonner les zones frontalières de Pontarlier et Morteau dans le Doubs ni les Alsaciennes sous l'influence de l'Allemagne.
Grossièrement, notre carte ressemble au territoire Rhin-Rhône qu'avait tenté de souder l'association Métropole Rhin-Rhône sous l'enthousiasme du projet de LGV, aujourd'hui … dissoute.
Cliquez sur les cartes pour les agrandir.
Dijon-Besançon
C’est avec l’aire d’influence de Dijon, voisine, que la zone de Besançon échange des actifs de manière la plus intense (520 sortants pour 420 entrants). Les échanges avec Dole (Jura) et Gray (Haute-Saône) sont aussi nombreux : 1460 Dolois travaillent à Dijon et 800 Dijonnais font le trajet inverse. 650 habitants de Gray se rendent tous les jours à Dijon et inversement, 370 habitants de la région dijonnaise se déplacent à Gray pour travailler.
Dijon et Besançon sont fortement liées notamment par un nombre important de salariés (1 200) de l’aire urbaine bisontine dépendant d’un siège situé dans la zone d’influence dijonnaise. En sens inverse, 250 salariés de Dijon et ses environs dépendent d’un siège situé dans l’aire d’influence de Besançon.
Mâcon
Lyon est une destination importante pour les actifs (2100, soit un quart des actifs dits mobiles, 3 sur 10 étant des cadres) et les étudiants de Mâcon. En sens inverse, des Lyonnais viennent s’installer dans le Mâconnais.
Le desserrement de Lyon fait gagner à la préfecture de Saône-et-Loire, 500 personnes avec l’installation de 2 400 Lyonnais, surtout des familles venues entre 2004 et 2008, et le départ vers Lyon de 1 900 personnes, dont un tiers est étudiant.
Mâcon offre aussi des emplois à 1400 actifs de l’aire urbaine lyonnaise. L'hôpital de la capitale de Rhône-Alpes accueille chaque année quelque 3 000 patients de Mâcon ; moins de 300 vont à Dijon.
Les déplacements domicile-travail sont également très nombreux avec Bourg-en-Bresse (1400 actifs).
Sens
Près de 9% des actifs (soit plus de 2000 personnes) se rendent chaque jour en Ile de France (42% à Paris, 29% en Seine-et-Marne) pour leur travail.
En outre, la région parisienne dynamise la croissance démographique de la ville la plus au nord du département de Yonne qui bénéficie d'un excédent migratoire. Beaucoup sont des cadres : en 1990, 31% d'entre eux vivaient en Ile-de-France.

Nevers
L'aire urbaine de Nevers se situe clairement sur deux départements, constate l'Insee : la Nièvre et le Cher.
Cependant, la partie de l'aire urbaine n'appartenant pas à la Bourgogne compte peu d'emplois. 350 Nivernais travaillent à Paris, une centaine à Bourges (Cher) et Moulins-Allier (Allier).
Mulhouse
Les Alsaciens sont peu mobiles. En 2009, 3 % des emplois alsaciens sont occupés par des actifs résidant en dehors de la région, soit un peu moins que la moyenne des régions. Cependant, l'Alsace a enregistré la progression la plus importante en dix ans.
L'industrie automobile, avec PSA Peugeot-Citroën, lie le Sud-Alsace et le nord Franche-Comté dont la concrétisation la plus active est le pôle de compétitivité Véhicules du fFutur.
Cependant, seule une infime part des salariés travaillant sur le site PSA de Sochaux (1,4%) habite en Alsace. Ils sont, en revanche, un peu plus nombreux à faire le trajet inverse : plus de 3% des salariés mulhousiens sont installés en Franche-Comté, notamment à Belfort.
Sources : Publications Insee Alsace, Bourgogne et Franche-Comté.
Lire aussi sur le même sujet l'article de nos confrères et partenaires de MaCommune.info (avec AFP) :
Réduire le nombre de régions : Franche-Comté et Bourgogne favorables à un rapprochement en cliquant sur le logo.
Réponse de la rédaction au commentaire : « Et Auxerre ? » Auxerre n'est pas mentionnée car selon l'Insee l'attraction des régions voisines est relativement marginale, surtout en comparaison avec Sens. 530 personnes résidant dans le bassin d'Auxerre ont un emploi dans la région parisienne. Les flux externes (hors aire urbaine) restent dans l'Yonne: à Migennes et Moneteau. (Chiffres Insee 2002)
Les départements français ont été crées sur la base d'un trajet d'une journée de cheval; on voit toute la modernité du concept... Au 21e siècle, on pourrait s'attendre à ce que la logique des infrastructures contemporaines et futures servent de base à la création de provinces plus adaptées au monde actuel... Créez n'importe quel partition de territoires, vous aurez des contestations,tout partage implique une incohérence inévitable; qu'y a t-il de commun entre un Franc Comtois de St-Claude et un Belfortain? entre un Nivernais et un Bourguignon d'Auxonne à l'heure actuelle ? Le Français veut du changement à condition que rien ne change ou que ça ne touche en rien son petit monde. On peut tenir compte de sensibilités particulières comme l'Alsace, mais la création de régions plus grandes ne doit pas être altérée par des sentiments d'appartenance locale.... Autant dire que le projet passera à la trappe comme tant d'autres, renforcé par la prédominance dans l'esprit des Français ,surtout les plus jeunes, du principe ridicule que "c'était mieux avant" (nous autres, anciens qui avions fait des prêts immobiliers à 16% à l'époque du minable franc, avons une toute autre vision !).Peut-être un jour les mentalités changeront, qu'on ne raisonnera plus à notre micro échelle française, mais à l'échelon européen avec des Etats-Unis d'Europe.
Pas un mot sur Auxerre ?!
Personnellement, je suis pour une Région du Rhône à l’Alsace, où la rivière Savoureuse prend sa source (au Ballon) à la Camargue et qui intègre tous les territoires des affluents. Idem pour La Garonne, la Seine et la Loire. La Bretagne n’a pas de grand fleuve, mais elle a la mer, et puisqu’elle se débrouille avec ces blancs bonnets ! Le Nord Pas de Calais et la Somme peuvent bien se perdre dans le brouillard…
Commentaire ajouté par daft punk 68 suite à l'article « Une méga-région Bourgogne, Franche-Comté, Sud-Alsace ? » Non mais ça pas la tête, vertami noch a mol* ! Vous voulez nous séparer, nous Haut-Rhinois, de Kôhlmahr ! C’est pas une possible, s’isch a schand** ! Qu’est-ce qu’on va faire en Süd-Elsass sans Kohlmar, ses vins, ses touristes, et son maire Chilbert Meyer qui filme les manifestants contre lui depuis son bureau à la mairie et attaque le candidat de son camp (UMP) qui ose le défier en mars prochain en critiquant le débit insuffisant des saucisses et merguez à la mi-temps du derby SR Colmar – Racing Strasbourg, une faute impardonnable du président des SR Colmar qui est le pote de l’adversaire politique en question ? Aussi je vous prie de retirer immédiatement cette carte au contenu inadmissible ! *juron alsacien basique **c’est une honte
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