NUCLÉAIRE/SAÔNE-ET-LOIRE. Les syndicats et le président du Grand Chalon se félicitent de ce gros contrat, mais à des degrés divers.

L'EPR Hinkley Point auquel le gouvernement britannique a donné son feu vert hier, offre un plan de charge sur six années et devrait permettre la création d'une centaine d'emplois spécialisés.

Il succède à un printemps troublé pour le sidérurgiste et mécanicien nucléaire, accusé de non-qualité et en passe d'être vendu à EDF, son principal client.

 

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Pièce en sortie de four chez Creusot Forge. ©Areva/Jean-Marie Taillat.

 

Un horizon qui s’éclaircit enfin. La construction par EDF de deux chaudières nucléaires de type EPR au Royaume-Uni est un véritable ballon d’oxygène pour les deux sites d’Areva NP en Saône-et-Loire.

 

Avec plus de 200 personnes, celui du Creusot forge et usine de nombreux composants lourds d’un réacteur. Ils sont ensuite assemblés à Saint-Marcel, près de Chalon-sur-Saône, où travaillent 935 salariés, dont environ 300 en production.

 

Affligés par la révélation de problèmes de qualité chez Creusot Forge, en cours d’audit, puis ébranlés par un plan social concernant localement 308 postes sur près de 4.000 en France, syndicats et élus respirent. 

 

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« Cela redonne de la lisibilité jusqu’en 2025 à tout un bassin industriel », confesse avec soulagement Sébastien Martin, président de l’agglomération du Grand Chalon qui tente toujours d’atténuer l’impact économique de la disparition de Kodak en 2005. Satisfaction aussi côté syndical, mais avec quelques bémols selon les centrales.

 

Créations d’emplois très industriels

 

« Nous allons avoir du grain à moudre », indique Lionel Sibille, délégué CFE-CGC à Creusot Forge qui tient à saluer le vaste audit sur la qualité, assimilable à une véritable opération « main propre ». Bonne nouvelle aussi pour la CGT, car cela ramène des commandes sur un site pointé du doigt pour de possibles « falsifications » de dossiers.

 

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Viroles (éléments d’une cuve de réacteur) en cours d’usinage chez Creusot Forge ©Areva/ Jean-Marie Taillat.

 

« Reste à savoir si nous serons capables de tenir le délai de six ans, après l’expérience désastreuse de l’EPR finlandais, sachant que la plupart des anciens partent et qu’il faudra longuement former les jeunes qui arrivent », s’interroge Jean-Luc Mercier.

 

Les représentants syndicaux les plus enthousiastes se trouvent toutefois dans les rangs de la CFDT, majoritaire dans les deux unités. « Cela redonne du relief à la filière nucléaire française qui décrochait au niveau mondial », souligne Alexandre Crétiaux, secrétaire du CE d’Areva Saint-Marcel.

 

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« Avec deux cuves et leur couvercle, huit générateurs de vapeurs et deux pressuriseurs à livrer, nous avons six ans de travail devant nous », complète son collègue Patrick Buchot, délégué syndical central.

 

Avec à la clé pas moins de 70 créations d’emplois industriels : des soudeurs, des chaudronniers, des usineurs, des contrôleurs et des amarreurs, spécialisés dans les tâches lourdes de manutentions. Des métiers en forte tension dans cette région très spécialisée en sidérurgie, métallurgie et mécanique. 

 

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Tubage d’un générateur de vapeur à l’usine de Saint-Marcel.

 

Lire aussi cet article du même auteur sur le site lesechos.fr et dans le journal Les Echos du jour.

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