Pour mieux faire connaître ses activités hors nucléaire, EDF met en place un circuit de visite bas carbone dans l’Yonne composé de deux installations : la ferme photovoltaïque de Massangis, l’une des plus vastes de l’hexagone, et la centrale hydraulique de Crescent, l’un des petits barrages du Morvan. La visite est accessible à tout public sur inscription dès cet été. Les scolaires ont fait partie des premiers visiteurs.

L’arrivée sur la ferme photovoltaïque de Massangis, à l’écart de ce village de l’Yonne, est impressionnante : une mer de panneaux s’étend à perte de vue comme de grosses taches brillantes sous le soleil. Il ne faut pas manquer le petit chemin pierreux où la délégation régionale d’EDF Bourgogne-Franche-Comté a donné rendez-vous à ses hôtes, le 17 juin dernier, pour inaugurer le premier circuit de visite bas carbone dédié aux énergies renouvelables.
Du fait de leur proximité (une trentaine de kilomètres), la centrale solaire de Massangis et la centrale hydraulique du Crescent sont désormais régulièrement ouverts à la visite (*). « Le circuit veut sensibiliser le public aux énergies renouvelables et à travers lui, EDF promeut son activité  de production d’électricité décarbonée, c’est à dire non émettrice de CO2, principal responsable du changement climatique », explique Yves Chevillon, directeur régional.

 

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La centrale solaire de Massangis est la première que l’électricien a mis en service en Bourgogne en 2012, et ne sera pas la dernière (Voir encadré). Ses 700.000 modules photovoltaïques qui forment  700 rangs. Avec une capacité de production de 56 MWc (mégawatts-crête), la centrale produit l’équivalent de la consommation annuelle d’électricité de 26.000 habitants. Xavier Courtois, maire de Massangis et adepte des énergies renouvelables – il concrétisera bientôt, à côté, un parc de sept éoliennes dénué de recours, tient-il à souligner – n’est pas peu fier de présenter l’installation.
« En plus de produire une énergie renouvelable, la centrale permet à l’eau potable polluée depuis des années par l’activité agricole, de retrouver sa qualité ; la mise en jachère du périmètre de protection du captage de la source du Moulin du Villiers-Tournois a été l’occasion d’accueillir ce projet il y a déjà sept ans. »
C’est Olivier Joineau, le responsable de l’exploitation pour EDF Énergies Nouvelles qui fait la visite. Lui et son équipe de trois techniciens font la maintenance du parc de Massangis et de quatre autres dans le centre-est de la France. Ils veillent à ce que l’équipement soit toujours au maximum de sa capacité de production.
À bord d’un véhicule électrique, ils parcourent régulièrement les 200 hectares du site pour détecter pannes et dégradations, aidés de photographies aériennes en infrarouge qui traduisent le degré de bon fonctionnement. « Il y a des tas de raisons à un mauvais fonctionnement, le plus souvent de la casse par la foudre ou des animaux sauvages notamment des sangliers ; cette année, nous changeons 229 panneaux. »

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Olivier Joineau, le responsable de l’exploitation pour EDF Énergies Nouvelles qui fait la visite : le parc photovoltaïque est construit avec la technologie dite de panneaux « à couches minces », deux plaques de verre contenant du cadmium, un matériau cristallin semi-conducteur qui capte les rayons du soleil même par temps de pluie ou par brouillard.© Traces Écrites
Deux parcs photovoltaïques au sol en projet à Dijon et à Lux

De nouveaux barrages hydroélectriques ne sont plus d’actualité, au profit d’installations moins perturbantes pour l’environnement, le solaire et l’éolien. Chaque région contribue à l’ambition d’EDF de produire deux fois plus d’énergies nouvelles d’ici 2028.
En Bourgogne-Franche-Comté, l'énergéticien conduit deux projets de parcs photovoltaïques. L’un à Dijon sera installé sur les 16 hectares de l’ancienne décharge de produits inertes. D’une puissance d’environ 16,5 MWc (mégawatt-crête), elle permettra d’alimenter 8.000 habitants et de réduire l’émission de gaz à effet de serre de 23.100 à 56.100 tonnes de CO2. Toutes les autorisations ont été accordées, si bien que les travaux devraient démarrer avant la fin de l’année.
Un autre projet à Lux, au nord-est de Dijon, occupera huit hectares d’une ancienne gravière. D’une puissance électrique installée de 8,568 MWc, elle produira l’équivalent de la consommation d’électricité de 2.140 foyers, soit environ 4.700 habitants. Le permis de construire a été accordé en fin d’année dernière.

Le parc photovoltaïque de Massangis est construit avec la technologie dite de panneaux « à couches minces » : deux plaques de verre contenant du cadmium, un matériau cristallin semi-conducteur qui capte les rayons du soleil même par temps de pluie ou par brouillard. L’énergie électromagnétique engendrée par la radiation solaire se transforme en courant électrique continu acheminé vers un onduleur, abrité dans un petit bâtiment en béton au milieu des rangées de panneaux. Assez techniques pour le néophyte, les commentaires se veulent aussi pédagogiques. « Le circuit est proposé en priorité aux collégiens et lycéens pour faire découvrir les métiers du renouvelable », précise le directeur régional d’EDF. Et préparer ses besoins futurs.
Première du genre, une formation de conduite et maintenance des installations photovoltaïques ouvre en septembre 2019 au lycée  professionnel Eugène Guillaume de Montbard (Côte-d’Or). Elle dure une année après le bac pendant laquelle EDF Énergies Nouvelles propose des stages aux étudiants dans toute la France. La première promotion de douze places est presque complète.


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Un chapelet de centrales hydroélectriques dans le Morvan

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La visite de la centrale hydraulique de Crescent, comme du parc photovoltaïque de Massangis, se fait sur inscription individuelle (les visiteurs rejoignent alors un groupe) ou en groupe constitué. © Traces Écrites.

L’autre partie du circuit fait découvrir un mode de production plus ancien mais qui, avec le changement climatique, retrouve en « une seconde jeunesse », commente Pascale Lyaudet-Sarron, responsable d’EDF Hydro Est qui gère 59 centrales hydroélectrique et neuf barrages dans l’Est, du bassin de la Seine à celui du Rhin.
À preuve, le barrage hydroélectrique de Crescent, situé dans le Morvan, à Saint-Germain-des-Champs (Yonne), est opérationnel depuis 1932. Sa construction a pour origine la crue exceptionnelle de la Seine à Paris en janvier 1910 et été financé par les dommages de guerre, ce qui explique qu'une grande partie des mécanismes du barrage est de fabrication allemande.

Un chapelet de centrales hydroélectriques dans le Morvan

schema La centrale hydroélectrique de Crescent compte parmi les quatre du bassin versant de la vallée de la Cure, un affluent de la rivière Yonne, qui produisent de l’électricité pour 25.000 habitants : du nord au sud (ou en langage hydraulique, d’amont en aval) Chaumeçon, Crescent, Bois de Cure et Malassis.
Ces barrages soutiennent les débits de la Seine en été et en écrêtent les crues au printemps ou à l’automne, d’où les lâchers d’eau, 90 par an, qui génèrent des activités nautiques.

Jean Champagne, le responsable de l’exploitation de la centrale  de Crescent, présente son installation, l’une des plus petites (d’une puissance de 1,47 mégawatt) d'un chapelet de centrales morvandelles (Lire ci-dessous) : elle produit l’équivalent de la consommation annuelle de 1.000 habitants. « Les machines ont peu évolué, elles sont d’époque, ce sont les transmissions qui ont été modernisées avec des capteurs de mesure de la hauteur de l’eau en amont du barrage et un programme automatisé de la production en fonction du volume d’eau à turbiner », explique t-il. Ces machines, ce sont deux turbines dont l’énergie mécanique produite par la puissante pression de l'eau est transmise à un alternateur qui la transforme en énergie électrique.

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Le début du canal souterrain qui relie la centrale de Crescent et celle du Boi du Roi, en aval. © Traces Écrites.

Le lac de retenue du barrage de Crescent alimente aussi en eau la centrale du Bois de Cure, par un canal souterrain (avec quelques centaines de mètres en aérien) de sept km qui conduit l'eau dans un bassin de compensation en surplomb de celle-ci. Puis, elle fait une chute d’une dizaine de mètres jusqu’aux trois turbines de la centrale, d’une puissance de 25,5 mégawatts.
La visite se poursuit sur le couronnement du barrage qui retient une étendue d'eau de 138 hectares, où se pratique la pêche et, côté commune de Chastellux-sur-Cure, la baignade.

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Chute d'eau vue depuis le couronnement du barrage de Crescent. © Traces Écrites

(*) Les visites se font sur inscription à : visites.edfrenouvelables@exyris.com - Les visiteurs individuels rejoignent un groupe. Inscriptions aussi pour les groupes constitués d'avance.

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