Née en janvier 1953, la cocotte-minute® a tout juste 67 ans et aurait pu passer à la trappe des produits certes emblématiques, mais désuets. Or il n’en est rien et, même si un temps celle que l’on appelle en Belgique « la marmite à vapeur » ou « casserole à pression », a vécu au sein d’un marché de renouvellement, elle retrouve aujourd’hui un regain d’intérêt grâce à sa personnalisation colorée. Visite en images, avec son directeur François Lecleire, de l’usine de Selongey, Côte-d’Or, le berceau historique du groupe où est produit l’un des trésors industriels du « fabriqué en France », tout récemment célébré au Palais de l’Élysée.
Le drame du groupe SEB avec sa célèbre cocotte-minute® est d’avoir conçu un produit de cuisson quasi indestructible. Qui n’a pas, au fond de ses rangements de cuisine, une « bonne vieille cocotte » qui mitonne des plats goûteux à souhait et qu’on ne jetterait pour rien au monde. Frédéric Lescure, l’arrière-petit-fils d’Antoine Lescure, rétameur et créateur en 1857 d’un atelier de ferblanterie à Selongey (Côte-d’Or), la lance début 1953 en la baptisant à dessein Super Cocotte SEB.
L’après seconde guerre mondiale n’est pas loin. Les familles sont encore nombreuses, et l’appareil de cuisson vapeur, accompagné de son livret de recettes, fait merveille auprès des ménagères. En 1960, il s’en vend pas moins de 500.000 unités.
Aujourd’hui, en raison de l’équipement, voire le suréquipement des foyers, un peu moins d’un million sort chaque année de l’usine de Selongey, devenu le centre de compétence mondial pour les articles culinaires à pression de tout le groupe de petit électroménager et autres équipements domestiques.

Avec 70 millions de cocottes vendues depuis bientôt 67 ans, le site historique de Selongey rayonne sur toute la planète des appareils à pression de l'entreprise. S’il livre sous la marque SEB, la France, la Belgique et l’Algérie, il le fait aux couleurs de Tefal pour le reste du monde, à l’exception toutefois du Japon où les autocuiseurs sont estampillées T-Fal. Son ingénierie lui permet d’être le soutien des autres usines qui fabriquent également des appareils culinaires à pression.
Sur place, travaillent 250 personnes en 2x8, réparties sur 23.000 m2 couverts. « Nous recherchons régulièrement du personnel depuis 3 ans, principalement des roboticiens, des électroniciens et des électriciens de maintenance », indique François Lecleire, le directeur du site. Doté de ce qui fait souvent défaut dans les unités des grands groupes implantées en région Bourgogne-Franche-Comté, l’industriel bénéficie d’un service R&D fort de 20 ingénieurs et techniciens.
Numéro un mondial du petit électroménager, le groupe coté vient de publier son dernier chiffre d’affaires (2019) qui s’élève à 7, 354 milliards d€ en hausse de 8%, dont 5,8% pour la seule croissance organique. Il s’appuie sur un effectif global de 34.000 personnes, dont près de 6.000 en France et environ 900 en Bourgogne. SEB exploite 41 sites industriels, dont 11 dans l’Hexagone.
Plus de 1.400 collaborateurs sont impliqués dans l’innovation avec un budget annuel d’environ 250 millions d’€. Avec un portefeuille d’une trentaine de marques, l’entreprise dirigée par Thierry de La Tour d'Artaise (65 ans), devenu PDG en 2000, commercialise 350 millions d’articles chaque année dans 150 pays.



Ne dirige pas le berceau historique bourguignon qui veut... Il faut avoir fait ses preuves. C’est le cas de cet ingénieur de formation (Icam Lille), titulaire d’un MBA décroché à Shanghai. Car le directeur du site de Selongey est un sinophile et un sinophone convaincu, maîtrisant parfaitement le Mandarin. Bébé SEB, tout comme Sandrine Vannet, la directrice générale de la société bourguignonne SEB et DRH de l'activité culinaire électrique, cet industriel de 42 ans commence son parcours professionnel en Chine (Shanghai), dans le cadre de la coopération.
En 2003, il revient une année en France s’occuper d’une usine SEB dans les Vosges, spécialisée dans les éléments chauffants. Retour ensuite à Shanghai pour prendre la direction d’une unité de 900 personnes. Le rachat par le groupe du Chinois Supor en 2007 le fait devenir directeur du développement industriel ce groupe à Hangzhou.
De nouveau français en 2011 pour se former commercialement au siège d’Ecully, près de Lyon, il embraye 5 années au Vietnam chez Asian Fan (ventilateurs). Un bref passage d’une année toujours à Ecully à la direction des projets industriels du groupe lui sert de tremplin à sa nomination courant 2017 à Selongey. (photo SEB)



C’est le Français Denis Papin, physicien et mathématicien, qui met au point en 1679, une marmite en fer très épais, baptisée Digesteur. Elle est déjà munie d'une soupape de sécurité et d'un couvercle à pression bloqué par une traverse à vis.
L’appareil évolue au fil des siècles et en 1948, Roland Devedjian invente des autocuiseurs en fonte d'aluminium et fermeture à baïonnette, commercialisés sous le nom de Cocotte-minute. Mais sa société fait faillite et est finalement rachetée par SEB, qui produisait des autocuiseurs moins chers, en aluminium embouti.
En janvier 1953, Frédéric Lescure lance la « Super-Cocotte SEB » qui connaît un grand succès, supplantant rapidement la vingtaine d'autres modèles en fonte d'aluminium présentés par les sociétés concurrentes. Explication : la Super-Cocotte, en aluminium embouti, plus léger mais beaucoup plus solide, s'avère aussi plus sûre. (Source Wikipédia)



- 1900 : achat de la première presse à emboutir.
- 1944 : création de la Société d’Emboutissage de Bourgogne, dite SEB.
- 1956 : édition du 1er carnet de recettes en couleur pour accompagner chaque cocotte.
- 1968 : acquisition de Tefal.
- 1972 : acquisition de Calor.
- 1975 : introduction à la Bourse de Paris.
- 1988 : acquisition de Rowenta.
- 2001 : acquisition de Moulinex.
- 2007 : acquisition du Chinois Supor.




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