INNOVATION/MOSELLE. La plateforme dédiée à l’industrie du futur inaugurée récemment sur le site PSA de Trémery (Moselle) ouvre de nouveaux horizons aux entrepreneurs du Grand Est.
Elle va leur permettre de collaborer en matière de R&D sous l’égide du CEA Tech (Commissariat à l’Energie atomique et aux énergies Alternatives), réputé pour la qualité de sa recherche technologique. L’Etat et de la Région ont mobilisé une enveloppe 4 millions d’€ pour l’aménagement de cette plateforme.

 

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Les technologies de réalité virtuelle issues des recherches du CEA Tech permettront de concevoir de nouveaux postes de travail. © Jérôme Baudouin.

 

Robots collaboratifs, chariots automatisés, technologies de réalité virtuelle, etc. Les industriels du Grand Est ont désormais accès à la panoplie complète de l’industrie du futur sur le site PSA de Trémery (Moselle), près de Metz.

 

Cette plateforme collaborative de 1.000 m² a été aménagée à leur attention par le CEA Tech, la branche « recherche technologique » du Commissariat à l’Energie atomique et aux énergies Alternatives (CEA), dans le cadre de sa stratégie de déploiement régional.


Onze premières entreprises (*) ont signé fin janvier 2017 une charte de collaboration avec le CEA Tech ; un chiffre qui pourrait doubler d’ici la fin de l’année. Ces partenaires vont collaborer autour des 4 thématiques de la plateforme baptisée FFLOR (pour Future Factory@Lorraine) : la réalité virtuelle, la robotique collaborative, la logistique intelligente et la connectivité/interopérabilité des systèmes.

Sur le plan pratique, les entreprises pourront soit adhérer à la plateforme pour assister à des démonstrations ou réaliser des essais, soit adhérer dans le cadre d’un projet de R&D avec le CEA Tech. La structure de recherche technologique leur apportera également son expertise en matière de gestion des brevets : elle en dépose en moyenne 600 par an.


Lignes reconfigurables

 

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Fives Cinetic implanté à Héricourt (Haute-Saône) explore les potentialités du robot collaboratif Kuka iiwa pour le positionnement des gicleurs dans un moteur PSA. © Jérôme Baudouin.

 

Parmi les adhérents de la première heure, des PME-ETI régionales à l’instar du spécialiste des  systèmes de pompage Grundfos, du fabricant de cuisines en kit WM88 ou encore du sous-traitant automobile ThyssenKrupp Presta.

 

« Nous souhaitions mutualiser notre recherche et développement avec d’autres acteurs rencontrant les mêmes problématiques », livre Dominique Weber, gérant de WM88 à Chatenois (Vosges). L’entreprise de 140 salariés étudie l’intégration d’un cobot sur une ligne de packaging à plat.

 

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De son côté, le fabricant de colonnes de direction ThyssenKrupp Presta à Florange (Moselle) a déjà implanté un robot YuMi, mais entend pousser plus loin sa réflexion et imaginer une ligne complète et reconfigurable.

Le groupe PSA qui compte 4 sites industriels dans le Grand Est, figure bien entendu parmi les signataires. Le constructeur automobile explore notamment avec Fives Cinetic implanté à Héricourt (Haute-Saône) les potentialités du robot collaboratif Kuka iiwa pour le positionnement des gicleurs dans un moteur.

 

« L’enjeu est de rendre le robot facilement reconfigurable pour d’autres applications », remarque Sébastien Noel, pilote d’affaires R&D en automatisme chez Fives Cinetic.

Plusieurs fournisseurs de solutions ont également rejoint FFLOR : le fabricant espagnol de chariots automatisés Asti ou encore le spécialiste alsacien des systèmes d’entraînement et d’automatisation Sew-Usocome.

Ce dernier avait inauguré début 2015 son « usine du futur » à Brumath (Bas-Rhin). « Nous sommes à la fois utilisateurs et offreurs de solutions », glisse Jean-Christophe Reverdell, directeur général de Sew-Usocome.


15 robots collaboratifs

 

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Le vosgien WM88 étudie sur la plateforme l’intégration d’un cobot sur une ligne de packaging de ses cuisines en kit. © Jérôme Baudouin.

 

A l’horizon  2018,  FFLOR mettra à disposition un panel de 15 robots collaboratifs,  2 convoyeurs de 10 mètres avec postes pas à pas et ripeurs, un manipulateur de charges lourdes et un robot assistant les opérateurs dans leurs tâches de ponçage/polissage. En matière de logistique intelligente, une flotte de huit chariots automatisés AGV sera à terme disponible.

 

Enfin, les technologies de réalité virtuelle issues des recherches du CEA Tech permettront de concevoir de nouveaux postes de travail ou encore de faciliter la formation des opérateurs et l’analyse ergonomique des postes. Une dizaine de ces équipements sont d’ores et déjà disponibles sur place.


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La plateforme a mobilisé une enveloppe de 4 millions d’€ de la part de l’Etat et de la Région Grand Est dans le cadre du Pacte Lorraine signé en 2013 en compensation de l’arrêt du haut fourneau de Florange.

 

FFLOR est l'une des premières concrétisations de l’implantation du CEA Tech à Metz il y a trois ans, elle-même promise dans le cadre du fameux Pacte Lorraine, une manne de 300 millions d'€ apportée par l'Etat et la Région depuis 2014 pour compenser la désindustrialisation.


Le CEA Tech qui emploie 4.500 chercheurs, poursuit ainsi l’ambition affichée ces dernières années de reproduire dans d’autres régions les expériences réussies à Grenoble, Cadarache (Bouches-du-Rhône) et Saclay (Essonne). Pour ce faire, il a ouvert des antennes en Aquitaine, Pays-de-la-Loire et Midi-Pyrénées. L’antenne de Metz emploie une vingtaine de personnes.

(*)  Les entreprises partenaires de CEA Tech : ABB, Asti, ER Ingénierie, Fives, Grundfos, Opteamum, PSA, WM88, Schneider Electric, Sew-Usocome, ThyssenKrupp.

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