Vincent Martin, P-DG et son père Pierre avec Baptiste Carminati, fondateur d
Vincent Martin, P-DG (à gauche) et son père Pierre avec Baptiste Carminati, fondateur de la SNCTP.

BTP. En rachetant la SNCTP à Dijon, ou plus exactement le groupe Carfi, le terrassier et constructeur de routes Roger Martin ajoute deux cordes à son arc, le bâtiment et les ouvrages d'art.

Du même coup, le groupe dijonnais de travaux publics - également très présent en Franche-Comté -, renforce ses activités dans les réseaux secs et humides et accroît ses parts de marché dans l'éclairage public.

Avec un chiffre d'affaires de 200 millions d'€ et 1300 salariés, Roger Martin grimpe dans le top 10 des entreprises du BTP indépendantes. Il ne lui manque plus que les travaux ferroviaires…

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La cession de la SNCTP (Société Nouvelle de Construction et de Travaux Publics) implantée à Dijon depuis 1970, démontre que derrière les affaires se cachent parfois des histoires d'amitié.

Les deux octogénaires, Pierre Martin - le père de Vincent, l'actuel P-DG de l'entreprise de travaux publics Roger Martin -, et Baptiste Carminati, président de Carfi SA - le holding qui chapeaute la SNCTP et Lirelec - se connaissent depuis 50 ans.

Amis d'enfance, ils ont déjà travaillé ensemble sur des chantiers de ligne à grande vitesse, Roger Martin comme terrassier et constructeur de route, la SNCTP comme constructeur des ouvrages d'art. Et dernièrement, sur la LiNo.

« En 2013, j'ai décidé de vendre et je me suis rapproché de Roger Martin, car d'entrée de jeu, j'ai écarté les majors, voulant préserver non seulement le nom SNCTP, mais m'assurer que l'entreprise n'allait pas ensuite être dépecée par activités », raconte Baptiste Carminati.

L'opportunité n'a échappé ni à Pierre Martin, grand défenseur des entreprises indépendantes, ni à son fils, qui a récemment repris les rênes d'un groupe qui réalise 150 millions d'€ de chiffre d'affaires et compte un millier de salariés.

Le groupe Carfi pèse une cinquantaine de millions d'€ d'affaires et emploie 336 salariés...

Deux nouveaux métiers

… Mais surtout, il apporte au terrassier et constructeur de routes, deux nouveaux métiers : le bâtiment, en particulier industriel et le génie civil, principalement les ouvrages d'art. Ces activités représentent chacune un tiers de l'activité de la SNCTP.

A ces compétences que ne possédaient pas Roger Martin, l'intégration de Carfi en renforce d'autres : les canalisations (réseaux secs et humides) représentant le dernier tiers des activités de la SNCTP ainsi que l'éclairage public et l'électrification.

Ce métier que Carfi exerce à travers sa filiale Lirelec (2,5 millions d'€ de chiffre d'affaires), Roger Martin le développe déjà avec Demongeot.

Financée sur fonds propres, la transaction a été conclue le 5 février 2014.

Dans sa nouvelle configuration, Roger Martin pèse 200 millions d'€ de chiffre d'affaires et 1300 salariés et grimpe, selon son P-DG, au 8ème rang des entreprises de BTP indépendantes.

Le groupe embrasse désormais tous les métiers des travaux publics, à l'exception des travaux ferroviaires.

Dans le bâtiment, il devient à la fois maçon et comme entrepreneur général, avec en complément un réseau de sous-traitants de second oeuvre.

Une force de frappe qu'il compte bien employer sur les marchés privés.

Le siège de la SNCTP, rue Dr Quignard à Dijon.
Le siège de la SNCTP, rue Dr Quignard à Dijon.

Entreprise générale de BTP

« Contrairement aux marchés publics, les industriels font rarement de l'allotissement ; Roger Martin peut ainsi livrer des projets clés en main : le terrassement, les voiries, le bâtiment, l'électricité », explique Vincent Martin.

Le dirigeant vise aussi les marchés en conception-réalisat

Cette procédure permet à un maître d'ouvrage public de confier la réalisation d'un projet à un entrepreneur associé dès le départ à un maître d'œuvre (architecte et bureau d'études).

« Nous avons déjà réalisé ce type de marché à Dijon : le passage du tramway sous la rocade en association avec Entreprise Dijonnaise ; on peut désormais présenter notre candidature seuls », précise le P-DG.

Cette stratégie n'est pas limitée au berceau d'origine des deux entreprises.

Roger Martin compte déployer les compétences de la SNCTP (également implantée à Mâcon et à Troyes) dans toutes ses implantations géographiques, étendues de la Franche-Comté au Sud-Ouest, en passant par le Centre et Rhône-Alpes.

Les salariés de la SNCTP rencontreront leur nouveau P-DG vendredi.

Il leur annoncera une période d'audit qui consistera à recenser les compétences d'encadrement et opérationnelles et sans doute, à ajuster certaines fonctions support. Mais comme leur ancien patron, ils seront rassurés sur un point : la marque SNCTP est préservée ainsi que toutes ses activités.

Photos : Traces Ecrites.

2 commentaire(s) pour cet article
  1. gilles MONICAULTdit :

    wouah...je connaissais très bien l'entreprise SNCTP pour laquelle je lui ai consacré plusieurs années de mon existence sur les chantiers en urbain comme en déplacement. J'ai adoré et j'adore le dynamisme de Baptiste CARMINATI, véritable manager et respectueux de son Personnel. Ce choix de s'allier à l'entreprise ROGER MARTIN ne me déplaît pas mais on entre dans un autre univers en espérant que les salariés s'y retrouvent.... Encore merci à Baptiste CARMINATI dont son visage restera graver dans ma mémoire contrairement à d'autres cadres de cette entreprise....

  2. Jacqueline Habertdit :

    Bravo pour votre dynamisme !

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