AMEUBLEMENT/HAUTE-SAÔNE. Jean-Charles Parisot, le petit-fils du fondateur, Jacques Parisot, avait quitté le groupe familial en 2010 pour piloter celui qu’il avait constitué à partir de filiales dont la maison-mère s’était séparées.

C’est ainsi qu’était né P3G Industries, qui connaît, depuis, une croissance régulière.
Revenu récemment au capital du groupe Parisot rebaptisé PMH, il en contrôle aujourd’hui la totalité et vient de fusionner les deux entités, pour peser plus lourd sur le secteur français du meuble, atone et très concentré, mais aussi pour profiter d’opportunités de croissance sur le marché européen.

 

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Quelque 25 millions d’€ doivent être investis dans les trois ans à venir pour améliorer encore les performances industrielles.

 

Depuis 2014 et son retour au capital de PMH, le nouveau nom du groupe Parisot, à Saint-Loup-sur-Semouse (Haute-Saône), Jean-Charles Parisot a racheté peu à peu la totalité des parts de Parléo Participations (49%) et de l’équipe de dix managers (51%). Les uns et les autres avaient repris le groupe à l’issue d’une procédure collective ouverte en 2012, suite à des difficultés financières.

 

Selon le nouveau dirigeant, Parléo Participations n’avait pas vocation à s’éterniser. Quant aux cadres dirigeants, ils restent dans l’entreprise et devraient, à terme, reprendre environ 20% des parts du groupe nouvellement constitué, explique-t-il.

 

« On a dû faire un petit aller-retour pour des raisons de structuration juridique, on a fusionné beaucoup de choses pour simplifier les organigrammes. Mais ils re-rentreront au capital dans les semaines qui viennent », assure Jean-Charles Parisot.


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Le petit-fils de Jacques Parisot avait quitté la maison mère en 2010 pour piloter le sien, P3G Industries, mais il vient de réunir les deux entités pour en faire un acteur de taille européenne(Lire ici l’article de Traces Ecrites News).

 

« On fait désormais partie du top 10 des fabricants de meubles européens, dominés par les géants allemands et italiens. Mais nous avons des atouts : une histoire longue, une crédibilité, un savoir-faire. Les deux groupes sont parfaitement complémentaires, ils ont chacun des familles de produits et des fabrications différentes, à eux deux, ils permettent de meubler tout l’habitat. »

 

Circuits de décision courts

 

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Parisot fabrique presque toute la gamme pour meubler tout l'habitat.

 

Fondé en 2008, P3G Industries s’était constitué en reprenant des filiales dont le groupe Parisot se séparait. Spécialisé dans les « meubles rembourrés » (fauteuils, canapés), les meubles de jardin et de salle de bain, P3G Industries compte 7 usines en Chine et en Roumanie qui emploient près de 1.500 personnes. Son chiffre d’affaires est passé de 20 millions d’€ en 2010 à 95 millions en 2016.

 

Une belle croissance qui a facilité le rachat de l’autre partie qui, elle, est « en redressement confirmé », assure Jean-Charles Parisot. (Lire ici l’article de Traces Ecrites News).« Le groupe PMH, aujourd’hui, est sain, allégé, flexible et dispose de circuits de décisions courts. »

 

PMH est spécialisé, lui, dans les « meubles meublants » et compte trois usines en France : Parisot SAS, l’usine historique de Saint-Loup-sur-Semouse qui fabrique chambres à coucher et meubles de séjours et « qui performe bien à l’export avec ses produits multifonctions, et notamment un lit doté de rangements qui se vend bien aux Etats-Unis. »

 

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Les deux usines de Saint-Loup-sur-Semouse, petite ville de 4.300 habitants, près de Lure, en Haute-Saône, photographiées ici par un drone.

 

L’autre usine est également à Saint-Loup-sur-Semouse : il s’agit de la Compagnie française du panneau. « Avec elle, nous maîtrisons notre matière principale, c’est une vraie puissance de feu. » La troisième, Ekipa, se trouve dans les Vosges et produit rangements et aménagements de salles de bain.

 

PMH détient aussi deux usines en Roumanie pour la fabrication de meubles en bois massif, placage et laque. Au total, l’ex-groupe Parisot emploie 1900 personnes et réalise un chiffre d’affaires de 190 millions d’€.

 

L’ensemble fusionné pèse aujourd’hui 3.500 personnes et 290 millions d’€ de chiffre d’affaires consolidé. Mais ni fermetures d’usines ni délocalisations ne sont à l’ordre du jour.

 

En position de challenger dans chaque famille de produits.

 

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Le groupe nouvellement constitué vise le marché européen du meuble premier prix.

 

« Les délocalisations ont été faites il y a vingt ans. Les deux groupes sont en ordre de marche. Aujourd’hui, les usines sont aux bons endroits, elles sont bien mécanisées, et tout ce qui est fait en France n’a pas lieu d’être fait ailleurs. La France, c’est là où notre effectif est le plus faible, mais c’est là où nous réalisons la part la plus importante du chiffre d’affaires. »

 

Quelque 25 millions d’€ doivent être investis dans les trois ans à venir pour améliorer encore les performances industrielles. Il s’agit de la suite d’un plan d’investissement lancé il y a deux ans lors de la reprise.

 

Une organisation simple, des métiers identifiés et une stratégie offensive. C’est la ligne du groupe nouvellement constitué qui vise désormais le marché européen du meuble mass market, ou premier prix, avec une diffusion potentielle dans 70 pays.

 

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« Nous travaillons en silos et nous démultiplions les forces pour encaisser les aléas. Le but n’est pas de proposer une marque chapeau, mais d’être en position de challenger dans chaque famille de produits. Nous avons lancé cette stratégie il y a deux ans et elle porte ses fruits, PMH reprend des parts de marché », confie Jean-Charles Parisot.

 

Dans un marché français atone et une distribution très concentrée, avec quelques très gros acteurs (Conforama, But, Fly, Ikéa…) qui négocient les prix au plus serré, le rapprochement des deux groupes prend tout son sens.

 

« Nous allons pouvoir peser sur le marché : nous avons désormais une surface financière et industrielle suffisante, un programme de croissance, un actionnariat stable et des bulles de croissance identifiées à l’étranger, en Europe mais aussi en Amérique et Afrique du nord. »

 

L'objectif de la nouvelle entitité n'est pas moins qu'être le premier fournisseur de tous ses clients.

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