PLASTURGIE/HAUT-RHIN. L’industriel organise ce jeudi 22 septembre une rencontre avec échanges et réflexions sur l’allègement des pièces techniques en plastique pour l’automobile. Un enjeu toujours majeur chez les constructeurs.
Le plasturgiste alsacien, filiale d’une ETI allemande, est reconnu pour ses produits à destination du monde horticole, ses bouchons et ses capuchons de protection, ses emballages alimentaires et, de plus en plus pour ses pièces faites à façon auprès de nombreux secteurs industriels, dont l’automobile.
Pöppelmann France est le fruit du mariage réussi entre rigueur germanique et faculté d’adaptation cocardière, sur lesquelles veille jalousement Hubert Schaff, Lorrain d’origine et emblématique directeur général de l’entreprise.

Il semble bien loin le temps où Pöppelmann démarrait timidement son activité de plasturgiste dans un hangar de Brunstatt, près de Mulhouse (Haut-Rhin). Nous étions en 1966 et la filiale française de l’ETI allemande, qui lui donne son nom, venait d’être créée. Elle fête cette année son demi-siècle dans de superbes ateliers de 30.000 m2, à Rixheim (*), toujours près de Mulhouse.
Il faut visiter le vaste hall de production construit en 2006 pour s’en rendre compte. Une occasion offerte le 5 juillet dernier, lors des rencontres PerfoEST, l’une des deux branches du pôle de compétitivité Véhicule du Futur dédiée à l’amélioration de la performance, qui se déroulaient dans l’entreprise.
Tout a été conçu en termes de contenant pour favoriser le confort, la réactivité et la productivité. Afin d’économiser les dépenses d’énergie, 10% de la chaleur dégagée est réinjectée selon le temps dans l’air ambiant. Des briques alvéolées en nid d’abeilles absorbent les premiers décibels et un bardage phonique à l’intérieur, atténue le bruit de fond issu des 26 presses à injecter, de 25 à 320 tonnes.
La gestion de tous les fluides en réseaux secs et humides et celui de la matière première (granulés) pour les alimenter relève du grand art. Rien n’est visible, tout se passe en sous-sol. Pour réimplanter une presse, il suffit de faire un carottage de la dalle et d’effectuer les différents branchements pilotés automatiquement quelques mètres plus bas (**).
Des produits à plus forte valeur ajoutée
« Au lieu de plusieurs jours, notre réactivité peut se faire en deux heures pour installer une ou plusieurs nouvelles machines, sachant que notre hall est dimensionné pour recevoir un parc de 60 unités. Nos collaborateurs produisent sans câblages qui traînent et risques de fuites d’huile, donc en sécurité maximale et avec une maintenance facilitée », indique Hubert Schaff, directeur général de l’entreprise depuis 2002 et personnage charismatique de la profession s’il en est.

L’évolution des productions autour de quatre marques fortes fait du plasturgiste un acteur recherché. Avec TEKU®, il rayonne en Europe sur le marché des horticulteurs, pépiniéristes et maraîchers avec ses pots, godets, conteneurs ou encore gilles de tuteurage (plus de 800 références).
L’autre grande spécialité maison s’appelle KAPSO® et offre une gamme très complète de protecteurs : bouchons et capuchons (3.000 références). En 2007, le fabricant s’est lancé avec FAMAC® dans les conditionnements alimentaires. « Nous avons là, sans doute, nos plus fortes marges de progression », assure Hubert Schaff.

L’industriel développe aussi avec K-TECH®, des pièces techniques injectées de haute précision (surmoulage, bi-matière...) sur cahier des charges. Ce travail à façon le conduit dans des domaines aussi divers que l’automobile, l’aéronautique, les énergies renouvelables…
Pour faire progresser son savoir-faire et partager son expérience, Pöppelmann organise ce jeudi 22 septembre une rencontre avec échanges et de réflexions sur l’allègement des pièces techniques en plastique pour l’automobile.
Un sujet toujours très prégnant chez les constructeurs qui visent toujours à faire des modèles plus légers. « Voilà pourquoi, notre service R&D créé en 2001 intègre six personnes et que le service qualité en accueille quatre », se félicite le directeur général.

Pöppelmann France réalise 19 millions d’€ de chiffre d’affaires avec un effectif de 90 personnes et vise les 30 millions à l’horizon 2020. Son site fait partie des cinq unités de production du groupe dans le monde, dont trois en Allemagne et une aux États-Unis, qui emploie au total 2000 personnes.
(*) L’implantation sur Rixheim date de 1980.
(**) Pöppelmann France réinvestit environ 700 000 € chaque année dans son outil de production.
Qui est Hubert Schaff ?
Cet homme de 63 ans est, a priori, une erreur de recrutement pour l’industrie. Diplômé en sciences politiques, il n’a jamais pu devenir le brillant inspecteur de la jeunesse et des sports qu’il ambitionnait. Raymond Barre, alors Premier ministre, ayant décrété un plan de rigueur gelant les recrutements de fonctionnaires sur concours.
Hubert Schaff fait déjà de l’intérim et se retrouve par hasard secrétaire général d’une boîte qui vend des arts de la table. C’est là qu’il apprend à gérer, mais aussi à vendre. Ses pas le conduisent plus tard à la direction d’une filiale allemande du groupe Saint-Gobain.
Il devient ensuite directeur général d’une société d’outre-Rhin cédée à un Italien, puis directeur d’un plasturgiste allemand, filiale d’un Autrichien. 2002 sonne son entrée chez Pöppelmann qu’il pilote depuis avec un succès avéré.
A ses côtés, on progresse ensemble ou l’on prend la porte. Car Hubert Schaff aime la transparence, la loyauté, l’esprit d’équipe et la culture du changement. En 2017 pour une retraite assurément très active, il aura choisi la « relève » pour lui succéder.
Une femme, un homme, l’avenir le dira, mais surtout quelqu’un qui sait faire des choix et emmener l’entreprise Pöppelmann France encore bien plus loin.
Merci à tous les employés qui se défoncent au travail, les gars en 3x8 payés 1350 euros... Promesse d'un gaillard de chez Pop! Grosse charge de boulot et aucune considération, en échange d'un CDI, nous vendons nos vies! Esclavage!! Laissez moi en rajouter, harcèlement après arrêt pour accident de travail :) L'usine est moderne, mais le management est déplorable!