AUTOMOBILE/ALSACE-FRANCHE-COMTÉ. PerfoEST, l’une des deux branches du Pôle de compétitivité Véhicule du Futur dédiée à l’amélioration de la performance, livre une enquête annelle qui rompt avec la morosité ambiante.
Le marché automobile se porte bien mieux, affichant entre 2014 et 2015 , une croissance de 5% en France et de 6,5% en Europe.
En Alsace et en Franche-Comté, territoires qui pèsent très lourd dans cette industrie, 76% des entreprises interrogées indiquent une nette amélioration de leurs résultats.
En témoignent la jurassienne Jeantet Élastomères et l’alsacien ITW EF&C France, distingués au titre de leur exercice 2015.

Quelle judicieuse idée a eu le Pôle Véhicule du Futur (PVF) d’organiser sa rencontre annuelle PerfoEST, l’une de ses deux branches qui épaule les 285 entreprises adhérentes (73.600 salariés) à améliorer leur performance, chez Pöppelmann.
Implantée à Rixheim (Haut-Rhin), la filiale française de l’ETI allemande éponyme, démontre tout le savoir-faire des meilleurs plasturgistes nationaux de pièces complexes (injection) avec une conception et une organisation de ses ateliers à faire pâlir d’envie.
Le cadre se prêtait donc à l’annonce de bonnes nouvelles et la grosse centaine de participants n’a pas été déçue. Bonnes nouvelles déjà pour la filière automobile de l’Est. L’enquête annuelle déclinée en 16 indicateurs indique que 76% des entreprises interrogées bénéficient d'une nette amélioration de leurs résultats.
« Notre meilleur niveau jamais atteint, ce qui m’incline à l’optimisme, d’autant que le marché automobile français, en croissance de 5% en 2015, l’est de 9% depuis le début de l’année », se félicite Denis Rezé, le président de PVF.
La satisfaction client progresse ainsi de 34%, le chiffre d’affaires par salarié de 9% et l’accidentalité s’améliore de 12%. Les investissements matériels s’accroissent de leur côté de seulement 2% et le taux de service en livraison de 1%, mais pointent enfin dans le vert.

Seules les dépenses en formation se rétractent de 3%. « Il faut maintenant considérer cette ressource-clé pour une entreprise comme un investissement et monter des formations ciblées liées notamment à des métiers en tension, comme outilleur ou maintenancier », explique Ludovic Party, directeur général de PerfoEST.
Qualité et innovation
Deux entreprises, récompensées d’un trophée, illustrent cette conjoncture bien orientée. La crise de 2008-2009 a bien failli faire disparaître Jeantet à Saint-Claude (Jura), entreprise plus que centenaire et spécialisée dans les pièces en caoutchouc, matériaux élastomères et thermoplastiques.
« Nous n’innovions plus et étions condamnés. En six mois de cette année, nous avons sorti 75 nouveaux produits et retrouvons une bonne rentabilité », révèle Frédérique Jeantet, la directrice générale qui a fait appel pour l’épauler à un expert de PerfoEST.
Ce rebond, l’industriel (10 millions d’€ de chiffre d’affaires et 80 salariés avec ses filiales Ixemer et Perrot) le doit à ses 20% du personnel affectés à la R&D, à des investissements matériels continus - près de 2 millions d’€ en 2015 -, et à la réduction des coûts.
Le site ITW EF&C à Ingwiller, dans le Bas-Rhin, ex-TRW et ex-SF fait partie de la branche automotive du groupe américain ITW (16 usines dans 10 pays, 3.700 collaborateurs). Il fabrique, avec un effectif de 170 personnes, des fixations en plastique et autres composants, aux deux tiers pour le constructeur PSA.

« Nous avons réduit de moitié le nombre de réclamations clients grâce à un plan de progrès conçu par PerfoEST et croyez-moi avec 4 à 5 millions de pièces produites par jour, c’est déterminant », souligne Emmanuel Caplat, le directeur d’usine.
L’activité en ressent des effets bénéfiques. De 37 millions d’€ cette année, elle devrait atteindre les 39 sur l’exercice 2017.
« Il n’y a aucune fatalité économique, surtout dans un secteur comme le nôtre, voué avec les nouvelles mobilités à considérablement évoluer, aussi faut-il en permanence anticiper et s’adapter », argumente Denis Rezé.
Crédit photos : Traces Écrites.