RÉINDUSTRIALISATION. Démarré en octobre pour une durée de deux ans, un plan de revitalisation économique du Sud-Alsace a pour objectif de créer 242 emplois, soit autant que ceux supprimés par six établissements de grands groupes.
La CCI Sud-Alsace-Mulhouse s’en charge, avec l’appui de la société régionale de développement Sodiv et de la Plate-forme d’initiative locale. Elle est dotée pour cela de 2,2 millions d’€.
Dans l’absolu, il y aurait pu avoir 6 plans, un pour chacune des entreprises soumises à l’obligation légale de récréer dans le tissu environnant l’équivalent des emplois détruits sur leur site, dès lors qu’elles appartiennent à un groupe de plus de 1 000 salariés. Le Sud-Alsace a fait le choix de les regrouper en un seul, pour éviter les concurrences et doublons inutiles.
Il reproduit de la sorte le dispositif mutualisé qui s’applique à Colmar autour de 4 entreprises, avec un certain succès. A 6 mois de la fin, ce plan a créé 350 emplois sur un objectif final de 417.
Dans le Sud-Alsace, les 6 entreprises "réparatrices" sont Faurecia, Metso Automation, PPC (Potasses et produits chimiques), Trelleborg, Wartsila et Peugeot Motocycles, qui ont supprimé de 27 à 127 emplois chacune. La création d’emplois en compensation doit bénéficier aux arrondissements de Mulhouse, de Thann et d’Altkirch.
Après mise en concurrence, cette mission a été confiée à la CCI Sud-Alsace. «L’objectif est de remplacer des emplois qui n’étaient plus adaptés et ainsi, de donner un coup de fouet à la mutation économique», expose Jean-Pierre Lavielle, président de la CCI. Mais sans renier les fondamentaux : il s’agit de retrouver de l’emploi dans l’industrie ou dans des activités de services qui lui sont directement reliées.
Des prêts participatifs, leviers d'une levée de fonds auprès des banques
Des aides directes sont octroyées à la création d’emploi grâce à la contribution qu’injecte chacune des entreprises. Leur montant au cumul s’élève à 1,1 million d’€. «A partir de cette somme, nous avons cherché à créer un effet levier. Nous le trouvons en nous associant à la Sodiv qui mettra en œuvre son dispositif de prêt participatif, lui-même levier vers la levée de fonds auprès de banques classiques. De la sorte, le plan de revitalisation passe à 2,2 millions d’€», explique Jean-Pierre Lavielle.
Née pour reconvertir le bassin des mines de potasse, la Sodiv s’est mue depuis quelques années en un outil de financement à l’échelle de la région Alsace.
Le plan de revitalisation prévoit également d’accompagner 30 entreprises à potentiel de développement dans des filières jugées prioritaires comme l’aéronautique, les éco-entreprises ou la mécanique. Les conseillers CCI en industrie, export, innovation, développement durable leur viendront en aide.
«C’est l’occasion de remettre en dynamique notre territoire qui a été touché par la crise. Pour ne pas le réduire à des musées», ajoute Jean-Claude Rebischung, président de la commission industrie de la CCI Région Alsace.
L’homme sait de quoi il parle. Il est à la tête de l’une des PME les plus performantes su Sud-Alsace, Europe Environnement.