VIN/CÔTE-D'OR. Le spécialiste de ce vin effervescent basé à Rully, en Saône-et-Loire, choisit d'agrandir son vignoble en investissant les coteaux de Talant, près de Dijon.
Cette opportunité foncière, favorisée par le classement au Patrimoine mondial de l'Unesco des climats de Bourgogne, de Dijon à Beaune, et la création d'une cité de la gastronomie à Dijon, sécurise sa ressource dans une appellation d'origine protégée (AOP) Crémant de bourgogne, très demandée et qui souffre de ne pas avoir de vignoble spécifique.
La maison Picamelot va par ailleurs repousser ses murs dans une ancienne carrière qui jouxte sa cuverie.

Les anciennes terres viticoles de Dijon et de ses environs vont-elles être la bonne réponse pour les viticulteurs, spécialistes du Crémant de Bourgogne en manque chronique de raisins ?
L'un des 112 élaborateurs régionaux de ce vin effervescent, la maison Louis Picamelot, située à Rully (Saône-et-Loire), y croit dur comme fer en replantant 8 hectares de vigne uniquement dédiés à cette appellation d'origine protégée (AOP) sur les coteaux de Talant, près de Dijon.
« Ce vin effervescent, d’un excellent rapport qualité prix et longtemps considéré comme le champagne du pauvre, manque d'un vignoble spécifique pour satisfaire la demande nationale et étrangère », explique Philippe Chautard, son dirigeant.
La commercialisation du Crémant de Bourgogne, l'une des huit AOP du genre en France et l’une des trois plus anciennes avec le Crémant de Loire et celui d’Alsace, affiche une hausse de 6,7 % en volume sur les six premiers mois de l'année.
« La progression, toujours en volume, a été de 4 % en 2015, donnant un chiffre d'affaires global de 110,5 millions d'€ », précise Pierre du Couëdic, délégué général de l'Union des producteurs et élaborateurs de crémant de Bourgogne (UPECB) qui fédère tous les opérateurs.
2 millions d’€ d’investissement
Grâce à cette opportunité foncière, grandement favorisée par le classement au Patrimoine mondial de l'Unesco du millier de climats du vignoble de Bourgogne de Dijon à Beaune, et la création au sein de la capitale de Bourgogne Franche-Comté d'une cité de la gastronomie, Picamelot étoffe son domaine de 50 %, passant de 16 à 22 hectares.

« Cela sécurise ma ressource car il est parfois très difficile de compléter son offre avec l'achat de raisins, car beaucoup de viticulteurs en période de faible récolte préfèrent, pour des questions de prix, les réserver à la production de vins tranquilles », explique Philippe Chautard.
L'élaborateur, qui compte parmi les plus prisés de la profession avec des produits de terroir millésimés, agrandit par ailleurs son site de production de 2.000 m2.

L'investissement sera opérationnel à l'automne 2017. Il atteint les 2 millions d'€ et permettra de stocker jusqu'à 700.000 bouteilles.
La maison Louis Picamelot et ses 9 salariés, réalise 1,5 million d'€ de chiffre d'affaires, dont un tiers à l'exportation, spécialement au Japon, en Asie, en Scandinavie et en Amérique du Nord.
Philippe Chautard (52 ans) est la troisième génération au commande. Il a récemment embauché Hubert Gaillard au poste de responsable commercial.
Ce professionnel de 41 ans, originaire de Grenoble (Isère), n’est pas n’importe qui dans le monde du vin. Il a notamment rejoint le restaurant Lameloise, trois étoiles au guide Michelin, en 2004 pour en devenir son chef sommelier cinq ans plus tard.
Toutes les photos ont été fournies par Louis Picamelot.