
ENERGIE. L'entreprise savoyarde profite des journées européennes du solaire jusqu'au 18 mai, pour inaugurer sa succursale d'Aiserey (Côte-d'Or).
Spécialisée dans le génie climatique du bâtiment, la PME lance des abris pour voitures électriques ou hybrides qui se rechargent avec l'énergie solaire.
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Entrepreneur en Haute-Savoie, originaire du Val de Saône côte-d'orien, Bruce Febvret signe son retour au pays avec un projet au titre ronflant qui mettrait en éveil la méfiance du journaliste, si le discours de cet adepte du scénario négawatt (*) n'était pas celui d'un technicien.
La cité de l'énergie positive qu'il inaugure ce jeudi 16 mai à Aiserey (Côte-d'Or), à une vingtaine de km de Dijon, résume une expérience de plusieurs années à Saint-Pierre-en-Fauvigny (Haute-Savoie).
Electronicien qui a mené le début de sa carrière dans l'industrie, le gérant d'O'Sitoit (1,4 million d'€ de chiffre d'affaires) s'est spécialisé dans le génie climatique. Formée d'électriciens, de plombiers-chauffagistes et d'un charpentier-menuisier, son équipe de 9 personnes est pour l'instant mobile, en attendant des embauches sur place.
L'énergie solaire est fil conducteur de son activité, centrée sur les bâtiments industriels et tertiaires « Le but est de faire un bâtiment le moins énergivore possible et d'ajouter de l'énergie photovoltaïque pour les besoins résiduels », explique t-il.
La démonstration se trouve dans ses locaux de 500 m2 construits sur la zone artisanale d'Aiserey pour 700 000 €. En structure métallique, ils sont isolés par les façades, la toiture et le plancher et dotés, pour le chauffage et le rafraîchissement, d'une pompe à chaleur air-eau et une ventilation double flux.
Les panneaux photovoltaïques de la toiture sont la cerise sur le gâteau : le bâtiment devient à énergie positive. Un show-room à l'entrée du site complètera prochainement l'information pour le grand public.
O'Sitoit serait une entreprise du bâtiment presque ordinaire si l'implantation d'une succursale en Côte-d'Or n'était pas le prétexte à développer une nouvelle activité, précurseur des moyens de locomotion de demain.

Des recharges électriques solaires
La mise sur le marché des premières voitures tout électrique et le développement des voitures hybrides lui a inspiré un garage photovoltaïque.
« Remplacer des moteurs diesel par l'électricité nucléaire pour recharger les batteries de véhicules électriques est discutable », estime-t-il.
Construits en bois, les abris dimensionnés en format standard pour une ou deux voitures, sont recouverts de panneaux photovoltaïques qui fournissent directement l'électricité aux bornes de recharge. Un raccordement au réseau public est prévu en l'absence d'ensoleillement ou pour une utilisation la nuit.
A environ 15 000 € l'emplacement, « c'est moins cher qu'un garage en dur », affirme l'entrepreneur. Et dans l'Est, c'est rentable à partir de 20 000 km à l'année, assure t-il.
Une démonstration aura lieu le jour de l'inauguration avec la Leaf du constructeur japonais Nissan. Pour la théorie, Bruce Febvret a invité le professeur Jean-Marie Tarascon, père de la batterie plastique à ions lithium (**) et animateur du réseau RS2E sur le stockage électrochimique de l'énergie.
Hormis le marché des particuliers dont il pressent un développement avec la Zoe de Renault, le dirigeant vise le parc automobile des collectivités locales et des entreprises encouragées par des bonus de l'État à porter à 25% leur parc de véhicules électriques ou hybrides.

(*) Le négawatt quantifie une puissance en moins : le scénario négawatt promeut la sobriété énergétique et l'utilisation d'énergies renouvelables afin de réduire la dépendance aux énergies fossiles et nucléaires. Il est porté en France par l'association Négawatt.
(**) www.u-picardie.fr/labo/lrcs/Jean-Marie%20Tarascon.htm
Crédit photos : O'Sitoit et Traces Ecrites
Très bonne initiative, faire chez soi ce que l'on propose de faire chez les autres. On peut aussi associer un système de stockage de l'électricité photovoltaïque car la consommation est en partie décorrélée de la consommation. Les choses évoluent dans ce domaine : http://energeia.voila.net/solaire/stockage_solaire_pv.htm Le couplage photovoltaïque/stockage, déjà une réalité outre-Rhin, devient une évidence partout où la parité réseau est atteinte. Ceci pour amplifier l'autoconsommation.
Bravo Bruce, un coup d'avance comme toujours !
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