SPORTS MÉCANIQUES. Le circuit nivernais dédié aux sports mécaniques souhaite de nouveau organiser un Grand prix de France de F1, et ce dès 2013. Hier, mardi 4 septembre 2012, le groupement d’intérêt public (GIP), créé en juin dernier pour porter la manifestation, remettait officiellement le dossier à Nicolas Deschaux, président de la Fédération Française du Sport Automobile (FFSA). Si les atouts locaux sont nombreux, reste l’épineuse question du financement sachant que l’Etat ne mettra pas un sou dans l’affaire et, veillera même à ce que l’épreuve présente un bilan équilibré.
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Le circuit nivernais de Nevers-Magny-Cours peut-il retrouver la Formule 1, lui qui a été conçu pour elle et a accueilli l'épreuve reine du sport automobile pendant 18 ans, de 1991 à 2008 ? Le groupement d’intérêt public (GIP) créée autour du conseil général de la Nièvre, propriétaire du circuit, défend ardemment le projet. Il remettait officiellement ce mardi 4 septembre, un dossier de candidature à Nicolas Deschaux, président de la Fédération Française du Sport Automobile (FFSA). Ses promoteurs mettent en avant de nombreux atouts. Aucun grand prix n’existe à moins de 700 km, contrairement au circuit Paul Ricard du Castellet (Var), autre candidat potentiel, qui devrait coexister avec la concurrence de ceux de Monaco et de Barcelone, susceptibles d’assécher le nombre de visiteurs.
Magny-Cours possède un équipement parfaitement aux normes et surtout, il est le seul dont la piste principale, longue de 4411 mètres, est homologuée pour la F1. «Nous disposons aussi du plus grand stade de France avec une capacité de réception supérieure de 140 000 visiteurs», précise Serge Saulnier, président du directoire de la Société anonyme d’économie mixte sportive du circuit de Nevers-Magny-Cours (8,2 millions d’€ de chiffre d’affaires, 36 salariés). Sans se livrer à un inventaire à la Prévert, le site bénéficie maintenant - devrait-on dire enfin - d’une desserte autoroutière directe par l’A77 (Paris-Moulins-sur-Allier-Clermont-Ferrand), ainsi que d’un parc d’hébergement alentour qui a su se densifier et améliorer ses prestations.
Dernier argument si besoin, le GIP fédère au-delà de la Bourgogne et accueille notamment les départements voisins du Cher et de l’Allier. Rien ne devrait donc empêcher le retour d’un Grand prix de France à Magny-Cours dès 2013, si ce n’est…, une grosse question d’argent.
Car un plateau de F1, que commercialise Formula One Management, la société de Bernie Ecclestone, et l'organisation d'un Grand prix coûtent autour de 26 millions d’€. Par la voix de Valérie Fourneyron, ministre des Sports, l’Etat a prévenu qu’il ne mettrait pas la main à la poche et qu’il veillerait même à ce qu’une telle manifestation se déroule dans des conditions d’équilibre financier.
Pour l’anecdote, on précisera qu’un Grand prix de France de F1 génère environ 80 millions d’€ de retombées économiques dont 16 millions de TVA qui vont directement dans les caisses de l’Etat. Patrice Joly, président du conseil général de la Nièvre, se veut serein. «Nous allons diminuer les dépenses et augmenter les recettes, mais, je ne peux vous en dire plus car nous sommes en phase de négociations», précise t-il. À force d’insister, l’élu confesse que Bernie Ecclestone, qui aimerait un retour de la manifestation en France, serait prêt à lâcher du lest dans les négociations...
Côtés recettes, il assure que la billetterie, estimée assez modestement à 70 000 spectateurs, devrait rapporter plus (de l’ordre de 86 000 entrées) et le sponsoring, lui aussi en phase de tractations, attirer largement.
Concernant les participations publiques, un budget de 4 millions d’€ est d’ores et déjà alloué par le département et le conseil régional de Bourgogne. De leur côté, les départements du Cher et de l’Allier accordent symboliquement 75 000 € chacun et les discussions se poursuivent avec la ville de Nevers et son agglomération. Une autre source indirecte de financement se profile à l’horizon. Le site de Magny-Cours voudrait ouvrir en 2016 un parc à thème sur l’automobile. Sa réalisation de l’ordre de 50 millions d’€ au démarrage et 150 millions à terme table sur l’attirance de 400 000 visiteurs annuels.
Crédit photos : Stéphane Jean-Baptiste/CG58