INAUGURATION. Le sort de la deuxième phase de la LGV Rhin-Rhône a forcément plané sur la journée d’inauguration des gares de Besançon-Franche-Comté et de Belfort-Montbéliard, hier 1er décembre.
Présence ministérielle oblige.
Nathalie Kosciusko-Morizet, ministre des Transports a confirmé le démarrage des travaux des deux tronçons « manquants » entre Villers-les-Pots et Dijon, à l’ouest, et entre Petit-Croix et Mulhouse, à l’est, pas avant le début de 2014.
Premier signe d’une avancée du dossier, le «protocole d’intention de financement» entre les trois régions Alsace, Bourgogne et Franche-Comté devrait être signé avant la fin de cette année.
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Une année sera nécessaire pour caler la répartition de la dépense avec l’État, Réseau Ferré de France –l e constructeur de l’infrastructure - et les collectivités. Ce qui porte le démarrage des travaux au début de 2014 et une mise en service entre 2016 et 2018.
La participation de Réseau Ferré de France (RFF) est la clé du bouclage du dossier dans lequel l’État devrait payer environ la moitié de la facture, a précisé la ministre. Celle-ci s'élève à 1,160 milliards d'€ (valeur octobre 2011).
RFF fait actuellement des études de trafic à l’échelle européenne pour valider la pertinence de la prolongation de la ligne nouvelle de 140 km qui ouvrira le 11 décembre. Car les gains de temps espérés sur les 35 km à construire jusqu’à Mulhouse et les 15 km jusqu’à Genlis, aux portes de Dijon, sont davantage significatifs sur des grandes distances.
Tous invités à une table ronde dans la gare TGV de Besançon-Franche-Comté, les élus comtois qui tiennent à la réalisation totale de la LGV Rhin-Rhône, avec une branche sud vers Lyon et une branche ouest vers Paris, via Dijon, ont du se sentir frustrés.
La ministre a bien confié à la presse que «L’État garde une vision d’ensemble de la LGV Rhin-Rhône (NDLR : avec une branche sud vers Lyon et une branche ouest vers Paris via Dijon), mais les élus locaux attendent un engagement ferme et rapide sur le projet global.
Relayée par Guillaume Pépy, président de la SNCF, elle a toutefois pointé du doigt le nombre de projets de TGV en route : «quatre en chantier en 2012», dépense à laquelle il faut ajouter la rénovation des gares «classiques» entrepris par la SNCF.
Itinérante avec un transport des invités à bord du TGV, l’inauguration s’est essentiellement déroulée en gare de Besançon. Des deux gares nouvelles franc-comtoises, c’est elle la « chouchou » de la SNCF qui, pour la dernière fois de son histoire, a conçu et bâti les deux gares (elles seront désormais réalisées par RFF, la SNCF conservant l’entretien et la modernisation des 3000 autres gares de l’hexagone).
Faire du passage en gare, un moment serein
«La gare est écodurable de bout en bout, de la conception à son fonctionnement intermodal, labellisée haute qualité environnementale et a les performances requises pour avoir le label BBC (basse consommation) grâce à l’utilisation des énergies renouvelables, à hauteur de 80% des besoins», indique Sophie Boissard, directrice générale de Gares & Connexions.
Avec un potentiel de 1 million de voyageur par an chacune, les gares de Besançon-Franche-Comté et de Belfort-Montbéliard illustrent aussi ce que la SNCF veut apporter en matière de services aux voyageurs, pour faire du passage en gare, «un moment serein», selon les termes de Sophie Boissard : signalétique vers les transports locaux, prises électriques, wifi, tables pour travailler, distributeurs de billets de banque…
Elles se veulent aussi pleinement intermodales, avec une connexion facile avec les réseaux locaux de transports en commun. 30 navettes TER mèneront le voyageur à la gare Viotte du centre-ville de Besançon par la voie ferrée avec un simple changement de quai. Et 8 TGV quotidiens iront jusqu'à la gare historique.
Depuis la gare de Belfort-Montbéliard, des bus desserviront les deux principales agglomérations et un service de transport à la demande est envisagé. En attendant la remise en service de la ligne Belfort-Delle, pour 2015, les Suisses du canton du Jura préfèreront la voiture, nous ont confiés plusieurs d'entre eux.
Côté matériel, la SNCF a commandé 30 rames Euroduplex - capables de s’adapter au format des voies françaises et des autres pays européens - qui seront progressivement mises sur les rails entre Francfort et Barcelone, via la LGV Rhin-Rhône.
Les deux gares ont coûté 60 millions d'€ à la charge de la SNCF, avec 27 millions de subventions d'État. La SNCF a également consacré 22 millions d’€ à la modernisation de 9 autres gares de Bourgogne et de Franche-Comté desservies par le TGV Rhin- Rhône.
RFF a investit 25 millions d’€ pour la construction des quais et des bâtiments relevant de son périmètre.
Photos : RFF/PHOTOLABSERVICES et Traces Écrites.