BÂTIMENT. Les Coulisses du Bâtiment, opération de promotion des métiers du bâtiment, ont accueilli vendredi 7 octobre, un millier de collégiens et lycéens sur le chantier du centre de maintenance et d'exploitation du tramway de Dijon.
La fédération départementale du bâtiment de Côte-d'Or avait affrété 12 bus pour faire découvrir un projet aujourd'hui exemplaire au plan environnemental, mais qui sera le standard de la construction lorsque ces jeunes de 14 à 16 ans intègreront la vie professionnelle.
Revue des particularités du projet, en compagnie de Jean-Manuel Cabrillana, gérant de l'entreprise Bœuf (Chenôve) qui réalise le chauffage, la ventilation et les fluides spéciaux en groupement avec Spie et Mouillot (Dijon), et de Daniel Bailly, architecte à l'agence Ferrand-Sigal (Lyon), spécialiste des centres de maintenance des tramways, qui ont également à leur actif, ceux de Brest, de Rabbat et précédemment, Saint-Priest dans la banlieue de Lyon et Grenoble.
- Le tramway succède aux trains de marchandises et les bus le rejoignent. Des anciens ateliers de la SNCF, est conservée une halle métallique (10 000 m2) typique de l'époque d'Eiffel - bien que reconstruite après-guerre -, affectée au remisage des tramways (32 rames).
Les autres bâtiments ont été démolis pour laisser place à 20 000 m2 d'ateliers neufs (entretien, réparation et stations-service) dotés de 8 voies réservées aux 32 rames de tramway et 22 aux bus du réseau urbains.
- Concassés, les matériaux de démolition des anciens bâtiments retrouvent un usage dans les plateformes des bâtiments neufs et des voieries. Le parking abrité des bus (215 bus) est réalisé avec les mâchefers de l'usine d'incinération des ordures ménagères stabilisés avec un liant.
- Les toitures des ateliers et du garage des rames de tramway sont recouvertes sur 1 ha de panneaux photovoltaïques. Cette centrale produira l'équivalent de la consommation d'électricité de 500 foyers. Revendus à EDF, ces kilowatteurs compenseront en totalité les besoins du centre de maintenance.
- Le bâtiment administratif (3000 m2) qui abrite aussi le poste de commande des tramways et bus, est un bâtiment passif. Il ne consommera que 20 kilowatteurs par m2 et par an (6 fois moins qu'un bâtiment aux normes actuelles) et l'eau chaude des sanitaires sera fournie par des panneaux solaires. Le chauffage et le rafraîchissement en été proviennent d'un système géothermique allant chercher les calories à 100 m de profondeur.
- Les eaux de lavage des rames et bus seront recyclées par traitement biologique avant d'être réutilisées, avec un rendement estimé à environ 85%. Elles proviendront du débordement de la nappe phréatique (500 m3 par jour) du parking de la Trémouille, au centre-ville. Le Grand Dijon, maître d'ouvrage, annonce une économie d'eau de 10 000 m3 par an.
- Les ateliers de maintenance seront chauffés en récupérant la chaleur des eaux usées (entre 12 et 17 degrés) du principal égout de la ville. Un échangeur couplé à une pompe à chaleur fera grimper la température à 45 degrés, suffisante pour l'usage du bâtiment.