
AMÉNAGEMENT. Le petit monde de l’économie mixte, celui des EPL (entreprises publiques locales), bouge.
La SERM, société d’équipement de la région mulhousienne s’apprête à convoler avec la Semha, sa voisine de Colmar.
Objectif : retrouver la force de frappe complète dont sont déjà dotés le Doubs et l'agglomération de Dijon.
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Le rapprochement entre la SERM (Société d’équipement de la région mulhousienne) et la Semha (Société d’économie mixte de Haute-Alsace) devrait se concrétiser d’ici à la fin de l’année.
Un élément de calendrier règle spontanément la question toujours sensible du capitaine de navire : Philip Katz, le directeur général de la Semha est parti à la retraite le 1er juillet. La forme juridique reste à affiner.
On imagine un groupement d’intérêt économique (GIE) de mutualisation des moyens laissant subsister les deux structures qui ont chacune une forte identité.
L’état d’esprit consiste à proposer une offre globale, car les deux EPL (entreprises publiques locales) ont un profil qui se complète.
La SERM se caractérise par l’aménagement d’opérations urbaines au long cours en agglomération - Zac du Nouveau bassin et de la Fonderie, quartier d’affaires gare (Lire ici), Parc des Collines à Mulhouse -, doublées d’interventions en immobilier d’entreprise et commercial quand l’initiative privée fait défaut.
La Semha a comme marques de fabrique les opérations en villes moyennes et bourg-centres et les projets immobiliers ciblés (culture, habitat seniors, loisirs, sites historiques…) en assistance à maîtrise d’ouvrage ou mandat de construction.
Le nouveau montage est surtout intéressant pour la SERM : elle retrouvera sous forme d’alliance l’offre globale qu’elle ne possède plus à la suite de sa transformation juridique.

La société créée en 1990 était une Sem jusqu’à la réforme de l’économie mixte qui a rendu possible la constitution de sociétés publiques locales (SPL), détenues à 100 % par des collectivités.
La SERM a adopté ce statut qui paraissait le mieux adapté à son profil, mais sans conserver la structure Sem qui peut accueillir des banques et la Caisse des dépôts.
Surtout, ce choix limite son champ d’action aux collectivités actionnaires et même aux actionnaires les plus significatifs : ce point se déduit d’un récent jugement sur le contrôle exercé sur une SPL. En langage de spécialistes, ce jugement a interprété de façon restrictive le principe in house.
En somme, la SERM retrouvera davantage de marge de manœuvre. Ce qui tombe à point nommé à l’heure où, conjoncture économique et immobilière oblige, elle ne connaît pas la situation financière la plus florissante de son histoire.
Les deux derniers exercices se traduisent par une perte cumulée d’un peu plus de 700 000 €, moindre toutefois en 2012 (moins 258 000 €) et conforme aux prévisions. Le chiffre d’affaires reste stable autour de 4 millions d’€ par an. La Semha avait aussi connu des années déficitaires, elle est revenue dans le positif.
Sem classique aux côtés d’une SPL
A la différence de Mulhouse, Dijon et le Doubs avaient choisi de cumuler les outils : garder la Sem classique aux côtés d’une nouvelle SPL.
D’où la naissance respective des Eplaad et de Territoire 25. Constituée l’an dernier, cette dernière regroupe la SedD, la SPL Territoire 25 et la Sem patrimoniale Aktya (Besançon), sachant qu’elle gère aussi Pays de Montbéliard Immobilier d’entreprise (PMIE).
La SedD conserve les opérations lancées avant la création de Territoire 25, comme l’aménagement de la Zac d’Auxon à côté de la gare TGV périphérique de Besançon.
Le cas du "groupe" Territoire 25 confirme l’intérêt d’avoir plusieurs cordes à son arc dans la conjoncture difficile actuelle.
« Face à une baisse significative de l’ordre de 30 % de l’activité maîtrise d’ouvrage publique prévue dans les trois ans, nous compensons par la croissance dans l’aménagement public et les études grâce à l’outil SPL, dans l’immobilier d’entreprise et dans les interventions en fonds propres », souligne le directeur général Bernard Bletton.

Derniers exemples concrétisés ou à venir, à Besançon : le rachat en propre des centres commerciaux Cassin (quartier Planoise) et des Clairs-Soleils déjà gérés en concession ; sur Temis, la livraison cet été d’Usitech bâtiment pour les microtechniques (2 000 m2) et le lancement de la deuxième tranche du Bioparc et des Portes Lafayette.
L’opération en copromotion avec la SMCI (Lire l'article de Traces Ecrites News ici) participe des interventions en fonds propres.
Sur la Zac de la gare-TGV d'Auxon (Lire ici), la SedD se fait aussi promoteur. Elle s’associe à Icade pour lancer le premier programme de 4 800 m2.
Les deux associés se substituent au promoteur lyonnais Dejoannès qui s’est retiré. Ils constitueront une société commune et déposent dans les prochaines semaines un permis pour un premier immeuble de 1 200 m2 qui sera propriété d’Aktya.