L’entreprise d’installation électrique Sodel, dans les Vosges, déploie ses compétences dans les secteurs tertiaire et hospitalier, mais pas seulement. Le service automatisme de la société de 170 salariés est notamment intervenu pour connecter la quasi-totalité des sites de production du groupe Opel aux ordinateurs centraux de PSA.


Le projet de fusion entre PSA et Fiat-Chrysler fera-t-il les beaux jours de l’entreprise d’installation électrique Sodel à Saint-Dié-des-Vosges ? Il est encore trop tôt pour le dire. Il se trouve cependant que cette PME des Vosges a œuvré sur quasiment l’ensemble des sites de production d’Opel, au lendemain de l’acquisition de la marque à l’éclair par le constructeur français (qui possède désormais les marques Peugeot, Citroën, DS, Opel et Vauxhall) en 2017.
Le service automatisme de Sodel a mis en place les interfaces destinées à assurer la liaison entre les unités de production et les ordinateurs centraux de PSA. L’entreprise de 170 salariés est également intervenue sur l’usine inaugurée en juin dernier par le groupe PSA à Kénitra au Maroc. Dans le Grand-Est, elle adapte également les lignes d’assemblage des sites de Trémery-MetzMulhouse ou encore Charleville-Mézières, aux automatismes modernes.

 

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« Lors de la baisse d’activité dans le milieu industriel et notamment l’automobile, nous avons pu conserver notre service automatisme en redéployant ses effectifs dans d’autres secteurs de l’entreprise comme par exemple le photovoltaïque ou la gestion technique de bâtiment dans le tertiaire », analyse Dominique Mathieu, son directeur général.
Si Sodel réalise 20% de son chiffre d’affaires dans l’industrie (automatisme et réseaux électriques de bâtiments industriels), son cœur de métier demeure les immeubles de bureaux et les établissements de santé. Et la conjoncture s’y avère plutôt favorable. En 2018, Sodel a réalisé un chiffre d’affaires de 25 millions d’€, en une progression de 25% ! Fin septembre 2019, ce chiffre était à la hausse, de 10% par rapport à l’année précédente.
« Nous bénéficions de la conjonction d’importantes opérations que nous avons achevées sur les exercices 2018 et 2019 », relativise le directeur général. La société a notamment réalisé sur cette période les lots « réseaux secs » du nouvel hôpital d’Epinal (58.000m²) et du pôle hydraulique d’EDF (30.000m²) à Grenoble, en Isère.

Une incursion en Belgique

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Sodel est en mesure d’assurer elle-même l’assemblage des tableaux électriques destinés à ses installations. © Philippe Bohlinger

L’entreprise d’installation électrique dispose de deux centres de travaux, l’un à Epinal, l’autre à Besançon et de deux agences à Nancy et Saint-Dié où sont localisés ses bureaux d’études. Elle met en avant un recours à la sous-traitance inférieur à 3%. Pour ce faire, Sodel s’appuie sur une centaine d’installateurs et 70 encadrants, techniciens ou ingénieurs en bureau d’études et personnels administratifs. « Nos chantiers sont pilotés par des encadrants salariés de Sodel et nous recrutons sur place des installateurs en intérim, ce qui représente 70 équivalents temps pleins par an », précise Dominique Mathieu.
Sodel travaille essentiellement dans le quart nord-est de la France. Elle s’est cependant récemment autorisé une incursion en Belgique. L’entreprise va réaliser les réseaux électriques d’un hôpital en sous-traitance du spécialiste allemand de la construction modulaire Cadolto. Le dirigeant évoque notamment les câbles « zéro halogène » « obligatoires pour les établissements recevant du public dans ce pays. Cette règlementation vise à limiter les dégagements de fumées toxiques en cas d’incendie. »

 

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Pour pallier les difficultés de recrutement et gagner en agilité, l’entreprise mise notamment sur le numérique. En 2020, elle va déployer l’application sur smartphone qui se substituera aux traditionnelles feuilles de pointage. Cette année, elle a investi dans 70 tablettes de chantier équipées d’une application codée par la start-up BluePad à Metz. Objectif : simplifier et accélérer la transmission des données techniques entre les bureaux d’études et les chefs de chantier.

Qui est Dominique Mathieu ?

mathieusoldelDominique Mathieu, 56 ans, a fait ses débuts au sein du bureau d’études de Sodel où il a été recruté comme dessinateur il y a trente ans maintenant. La confiance accordée par la famille Lecomte, premier actionnaire de la société, lui a permis d’évoluer jusqu’au poste de directeur-général qu’il occupe depuis 2010 et d’en devenir le deuxième actionnaire. 
Désireux de structurer l’entreprise, le président de Sodel, Patrick Lecomte, a conduit en septembre dernier, la troisième opération de Leverage Buy Out (LBO), une procédure qui facilite la transmission de la société à un holding de cadres dirigeants. « La famille Lecomte souhaite ainsi pérenniser son modèle d’entreprise indépendante à taille humaine », analyse Dominique Mathieu.

 

 

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