FUSION DES RÉGIONS/BOURGOGNE FRANCHE-COMTÉ. Invitée par le Medef Côte-d'Or, en tant que candidate (PS) aux élections régionales, Marie-Guite Dufay, la présidente du conseil régional de Franche-Comté, a exposé sa vision de la future région Bourgogne Franche-Comté à une soixantaine de chefs d'entreprises.

Le 8 juillet, le même exercice sera proposé au candidat désigné par les Républicains et l'UDI, François Sauvadet, le président (UDI) du conseil départemental de la Côte-d'Or. Puis en novembre, un débat entre les deux.

 

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Une soixantaine de chefs d'entreprise sont venus écouter la candidate du PS. ©Gregory Girard- Sensation Web.

 

L'exercice ne s'annonçait pas facile pour celle qui a défendu les 35 heures auprès de Martine Aubry et les chefs d'entreprise, adhérents du Medef Bourgogne, ont forcément abordé le sujet, mardi 23 juin au soir, au château de Saulon-la-Rue (Côte-d'Or).

 

Marie-Guite Dufay, présidente du conseil régional de Franche-Comté et candidate, pour le parti socialiste, à la présidence de la grande région Bourgogne Franche-Comté, n'a pas éludé la question qu'elle a jugé « très provocatrice ». Pierre-Antoine Kern, le président du Medef Côte-d'Or et de Bourgogne, l'a posée d'entrée de jeu devant un parterre d'une soixantaine de chefs d'entreprises.

 

Aucune promesse sur une révision des 35 heures, d'ailleurs son auditoire ne s'y attendait pas : la candidate n'est pas parlementaire et dans son camp, ce n'est pas d'actualité. Le remède aux « conséquences économiques et psychologiques des 35 heures », selon le président du Medef Côte-d'Or, est pour Marie-Guite Dufay, « le compromis social ».

 

C'est la position qu'elle dit avoir adopté depuis qu'elle préside la région Franche-Comté (en 2008), fidèle à « la marque de fabrique » de sa région, faite « de dialogue et de coopération tant avec le patronat qu'avec les syndicats ».

 

Plaidoyer pour les métiers de l'industrie

 

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Marie-Guite Dufay. ©Gregory Girard- Sensation Web.

 

Pour montrer sa détermination aux attentes des entreprises, la candidate expose sa théorie du « triple A », une formule qui résume sa politique économique, la réforme territoriale renforçant le rôle des régions dans le domaine.

 

A comme Anticipation grâce à un panel d'outils qui renforcent les fonds propres des entreprises, qui existent d'ailleurs déjà dans les deux régions.

 

A comme Accompagnement des filières. La candidate recueille l'approbation de son public avec un plaidoyer pour les métiers de l'industrie. « Il faut réconcilier les jeunes et d'abord les parents avec l'industrie », dit-elle en citant les secteurs d'activité qu'elle souhaite soutenir : les mobilités (véhicules économes), l'énergie (avec Areva et GE comme porte-drapeaux) et la santé autour des universités et CHU de Dijon et Besançon.

 

Enfin A comme Alléger, c'est-à-dire simplifier les démarches administratives. Cette fois, les sourires des chefs d'entreprises traduisent un doute.

 

Des emplois sécurisés

 

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Quelques représentants du Medef Franche-Comté avaient rejoint leurs collègues bourguignons. Aux côtés de Marie-Guite Dufay, le président Jean-Luc Piton.©Gregory Girard- Sensation Web.

 

Qu'en sera t-il de l'organisation des deux conseils régionaux réunis et en résultera t-il des économies ? Sur ce point, Marie-Guite Dufay est réaliste, éloignée des promesses qui argumentaient la refonte de l'organisation territoriale.

 

« Les économies de personnel arriveront progressivement, au fur et à mesure des départs à la retraite, car ce sont des emplois sécurisés. » Sans évoquer sa préférence pour la capitale régionale - la question ne lui a pas été posée -, la candidate défend une répartition des moyens entre Dijon et Besançon. « Ces villes ont intérêt à grandir ensemble et nous essaierons de calquer une organisation bipolaire sur le schéma de l'Etat ».

 

Faut-il un aéroport en Bourgogne-Franche-Comté ?

 

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A l'issue du débat avec « une femme de conviction », selon Pierre-Antoine Kern, le président du Medef Bourgogne, ce dernier invite l'assemblée à faire le traditionnel banc bourguignon, que Marie-Guite Dufay a découvert. ©Gregory Girard- Sensation Web.

 

De deux heures de dialogue, ressort un dossier qui animera sans aucun doute la campagne : faut-il ou non préserver un aéroport en Bourgogne-Franche-Comté ? On sait Marie-Guite Dufay opposée au maintien de celui de Dole-Tavaux et elle l'a réaffirmé. 

 

« Dole n'est pas un aéroport d'affaires ; au moment où l'argent public se fait rare, subventionner un équipement qui permet uniquement aux Bourguignons et aux Francs-comtois de partir en vacances, n'est pas raisonnable ».

 

Promesse de campagne ? La candidate a tout de même dit à des entrepreneurs qui défendaient bec et ongles, la pertinence de l'aéroport de Dijon, aujourd'hui limité à l'aviation d'affaires, qu'elle étudiera le dossier avant de se faire une religion.

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