Tradition. Ce week-end et pendant une semaine, le Parc naturel régional du Morvan vous invite à plesser, ou en morvandiau, piècher ou plècher. Oubliée avec le temps, cette technique traditionnelle de tressage des haies vives se lit encore dans les bocages du Morvan.

Les plus beaux spécimens de pléchie (nom de l'arbuste pièché) longent le sentier d'accès au sommet du Haut-Beuvray (Saône-et-Loire).

Les agriculteurs l'ont abandonnée, faute de temps : il faut une journée pour tresser 10 mètres de haie. Et les particuliers, faute de savoir. Pratiqué sur une haie vive de noisetiers, charmes, prunelliers ou hêtres, le plessage consiste à coucher les arbustes que l'on incise au pied avec une serpe ou un croissant (opération la plus délicate pour des mains non expertes) et à les entrelasser entre des pieux.

Ainsi tressée, la haie devient une clôture infranchissable des animaux sauvages (sangliers) et domestiques (bovins, ovins). Chaque année, on entretient, ou pas, les repousses. Au bout d'une dizaine d'années, on peut réaliser un nouveau pléchie sur les rejets à taille adulte.

Pour cette 3ème édition de la semaine de la pléchie qui se déroule du 11 au 29 mars dans 23 communes, le parc du Morvan a mobilisé 60 agriculteurs à la retraite qui disent avoir plessé jusque dans les années 50-60. Toute personne qui le souhaite peut s'initier gratuitement : s'inscrire au 03.86.78.79.00. L'édition 2010 a vu 80 stagiaires et 400 curieux. Les dates et lieux de rendez-vous sont consultables sur www.parcdumorvan.org/

Une technique d'avenir

«Le but est d'aider les particuliers et les artisans du paysage à prendre le relais de ce savoir accessible à tous pour délimiter des jardins, des espaces publics, des lieux touristiques», explique Jacques Hoeltzel, chargé de mission au parc du Morvan. Il suffit d'avoir une haie, et elles sont encore nombreuses dans le Morvan.

Pour donner l'exemple, le parc a constitué des pléchies au saut du Gouloux (Nièvre), lieu touristique en cours de réaménagement et le musée Bibracte au Mont-Beuvray a même planté des hêtres pour reformer ces haies déjà connues par nos ancêtres les Gaulois.

«On est loin du folklore, c'est une technique d'avenir car elle est économique, écologique, et de surcroît, cela fait partie du patrimoine culturel du Morvan», poursuit Jacques Hoeltzel.

En revanche, il n'existe pas de plécheurs professionnels dans le Morvan. «C'est pourquoi, nous formons gratuitement les artisans du paysage et organisons une journée avec le centre de formation de la fonction publique pour les agents communaux», indique t-il.

Crédit photos: parc naturel régional du Morvan.

2 commentaire(s) pour cet article
  1. meldit :

    Aidez moi, j'ai une étude à faire sur la Parc du Morvan et donc un questionnaire a faire circuler et remplir https://docs.google.com/spreadsheet/viewform?hl=en_US&formkey=dEZyYXJMWE1GYW0wOWk2OEtvMm9ZTUE6MQ#gid=0 Merci de votre aide

  2. Marie-Reinedit :

    Merci ! Cet article me replonge dans ma région natale et en plus j'apprends des noms. J'ai vu pendant toute ma jeunesse "campagnarde" ces haies mais sans savoir le nom, ni la manière de les faire. Je regarderai mieux la prochaine fois que nous irons dans ce Morvan que j'aime. Bonne journée. M-Reine

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