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Esquisse du futur bâtiment de la société Caves Carrières. ©Ateliers Paul Godart Architecte.

 

AGROALIMENTAIRE/BOURGOGNE. Dévoilée la semaine dernière par l'agence de développement économique Dijon Développement aux chefs d'entreprises de la zone d'activités Cap Nord voisine, la reconversion de l'ancien marché de gros préserve l'identité des lieux, au prix d'une grosse restructuration immobilière.

Quatre entreprises de l'alimentaire vont s'installer d'ici à un an dans ce qu'il convient maintenant d'appeler le Marché de l'Agro.

 

De l'ancien "Ventre de Dijon" antérieur au développement des centrales d'achat et centres logistiques, il ne reste plus que quelques bâtiments occupés, sur un vaste site de 12,8 ha. Quelques entreprises historiquement implantées en ont profité pour se mettre à l'aise, notamment Les Salaisons Dijonnaises et Vitalfa, producteur de graines germées. Rachetée par la ville de Dijon, la grande halle où s'affairaient les grossistes a été démolie pour laisser place à sept lots de terrains, aujourd'hui pour moitié commercialisés.

 

Rebaptisés le Marché de l'Agro, les lieux s'apprêtent à accueillir quatre entreprises spécialisées dans l'agroalimentaire. « Il manquait à Dijon, une zone dédiée à l'agroalimentaire pour conforter un secteur bien présent dans l'agglomération tant en termes industriels que de recherche », affirme François Allaert, président de Dijon Développement, acteur de cette reconversion.

 

Déjà présente sur place dans des locaux vétustes, la société Petits Plats France (chiffre d'affaires non communiqué, 19 salariés) va regrouper l'ensemble de ses activités réparties en plusieurs points sur l'agglomération dijonnaise. Cet investissement de 2 millions d'€ comprend un centre de logistique de 1000 m2, une usine de fabrication de produits apertisés, une unité de conditionnement automatisée et un laboratoire de recherche et développement.

 

Un espace dédié aux porteurs de projets

 

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Simulation du rhabillage de la façade des locaux actuels de Petits Plats.© Petits Plats France.

 

Il soulagera une activité en forte croissance depuis deux ans, suite au lancement d'un concept de plats cuisinés conditionnés dans des bocaux stérilisés, que l'on réchauffe dans un appareil à vapeur. L'innovation protégée par un brevet repose sur l'insertion d'une puce électronique dans la préparation culinaire qui communique à l'appareil les informations qu'elle contient, par RFID (Radio Fréquence Identification) : la dénomination du plat, sa date limite de consommation, sa durée de chauffe idéale et la traçabilité des ingrédients.

 

D'abord développé pour l'hôtellerie qui ne possède pas de restaurant, le concept s'installe maintenant dans les entreprises et les boutiques d'aéroport et devrait également conquérir les maisons de retraite et les food trucks. « Depuis la première installation en septembre 2013, nous sommes maintenant présents dans plus de 300 hôtels, un peu partout en Europe », assure Jérôme Meunier, co-dirigeant avec son fils Hugo.

 

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Particularité de la nouvelle installation : un espace de 150 m2 est mis à disposition des porteurs de projets, de préférence dans le domaine de l'alimentaire, mais pas exclusivement, avec tous les moyens de bureautique nécessaires à l'émergence d'un business. Les travaux devraient débuter en mars pour rendre le tout opérationnel fin 2015, début 2016 avec la création de 15 à 20 emplois, assure le dirigeant.

 

Une franchise dans le nord-est

 

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Esquisse du projet de Mywork. ©DB+ architectes.

 

Porteur d'un projet de 500 m2 pour près d'un million d'€, MyWok se dote d'une cuisine centrale et d'un entrepôt de matières premières afin de développer en franchise, son enseigne de fast-food. « Pour maîtriser la qualité des ingrédients et des recettes chez nos futurs franchisés, il fallait passer par cet outil de production », expliquent Paul Seysses et Paul Peillex, cofondateurs il y a sept ans d'un restaurant à Dijon, déjà dupliqué à Chalon-sur-Saône.

 

La 1ère franchise s'installera à Besançon et les jeunes gens entendent rapidement s'imposer dans le nord-est de la France. Eux aussi tiennent à l'esthétique de leur futur bâtiment. « Nous aimerions utiliser du bois, il nous faut affiner l'idée avec nos architectes, Julien Burel et Lucie Dumont installés dans la région parisienne ».

 

Solution logistique

 

A l'emplacement de l'ancienne halle, deux autres constructions sont annoncées. Elle aussi déjà installée dans l'agglomération de Dijon, la société Les Caves Carrières (5 salariés), créée il y a trois ans et demi, a un problème de logistique pour faire face à un acroissement de son activité. En 2014, la PME a réalisé un chiffre d'affaires de 2,3 millions d'€, soit un million de plus que l'année précédente.

 

Le bâtiment de stockage de 700 m2 complété d'une boutique et d'un espace dégustation arbore une architecture originale et soignée, peu commune dans le bâtiment industriel. « Elle accompagne l'image de marque des vins et champagnes que nous commercialisons », explique Nicolas Creuzot, gérant qui a confié cette mission à un jeune architecture dijonnais Paul Godart. Cet investissement de l'ordre de 0,7 million d'€ sera opérationnel début 2016.

 

L'ancien marché de gros accueillera également sur 900 m2, le laboratoire central du pâtissier Pierre Hubert, installé au centre-ville de Dijon. En attendant, glisse Dijon développement, un projet « emblématique » sans en dire davantage.

 

En savoir plus sur le secteur de l'agroalimentaire en Côte-d'Or, voir la monographie d'Invest in Côte-d'Or en cliquant ici.

 

 

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Un aperçu de l'état de certains bâtiments. ©Traces Ecrites.

 

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L'emplacement des anciennes halles marchandes. ©Traces Ecrites.

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