L’entreprise familiale d’équipements électriques pour professionnels qui a fêté son centenaire samedi 25 juin se fixe l’objectif d’une croissance d’un tiers dans les trois ans, qui devrait augmenter d’autant ses effectifs d’aujourd’hui 4.000 salariés. Socomec vient par ailleurs d’investir 8 millions d’€ dans la constitution d’un pôle innovation à Benfeld.
Plus vaillant que jamais, le centenaire Socomec, à Benfeld (Bas-Rhin), se fixe un nouveau cap pour 2025 : celui des 800 millions d’€ de chiffre d’affaires. A comparer aux 604 millions d’€ que le groupe familial d’installations électriques de Benfeld (Bas-Rhin) a engrangés l’an dernier. La performance semble dans ses cordes : « La croissance de 32 % ainsi réalisée serait en phase avec nos progressions moyennes depuis dix ans », a déclaré le président Ivan Steyert, en marge du centième anniversaire de l’entreprise célébré ce 25 juin.
Les effectifs sont promis également à une augmentation en proportion, par rapport à leur total actuel de 4.000 collaborateurs. Dans un premier temps de douze mois, Socomec annonce 150 postes ouverts au recrutement, dont les deux tiers de créations nettes.
L’optimisme des dirigeants est motivé par le positionnement marché de l’ETI (entreprise de taille intermédiaire). « Nos métiers nous situent au cœur de la transition énergétique, sur laquelle nos solutions greffent l’enjeu de la digitalisation, en particulier celui de la gestion des données », décrit Michel Krumenacker, directeur général.
« Nos expertises dans la coupure de l’arc électrique, la mesure de l’énergie, la conversion de puissance ou encore le stockage d’énergie nous rendent extrêmement bien placés pour répondre à l’évolution de plus en plus marquée vers des systèmes énergétiques décentralisés et multi-sources », renchérit Ivan Steyert. En clair, la combinaison sur un même site (une usine, un hôpital, un immeuble de bureaux, etc.) de l’électricité, de l’énergie solaire, de l’éolien, de l’hydrogène etc.
8 millions d’€ pour un pôle innovation à Benfeld

Les produits concrets par lesquels l’entreprise déploie son savoir-faire consistent notamment en des onduleurs, des interrupteurs de taille industrielle, des commutateurs, des armoires et autres dispositifs de stockage. Ils sont destinés à « toutes les activités pour lesquels l’électricité a une importance critique voire vitale : industrie, tertiaire, établissements de santé, data-centers, infrastructures de transport… », précise Ivan Steyert. Le groupe en répartit la fabrication entre 12 usines dans le monde dont trois à Benfeld et ses environs. Socomec compte par ailleurs une filiale dans la Nièvre, à Sauvigny-les-Bois (composants électromagnétiques), baptisée TCT Torès Composants Technologies.
Le fief alsacien, d’où sortent notamment des onduleurs, emploie 1.300 salariés, soit près d’un tiers de l’effectif total. Il voit renforcé son statut de fer de lance de la recherche et développement : « Nous venons d’investir 8 millions d’€ dans la constitution d’un pôle innovation qui regroupe 400 personnes à Benfeld depuis fin 2021 autour de la recherche, du marketing et de la digitalisation. Ce pôle prend une place centrale dans notre politique de R&D à laquelle nous consacrons l’équivalent de 8 % du chiffre d’affaires annuel », souligne Michel Krumenacker.
Le « modèle » Socomec présente aussi la particularité de s’appuyer sur une cohorte de TPE/PME spécialisées, qu’Ivan Steyert a l’habitude de comparer à des « frégates accompagnant le paquebot ». Cet écosystème s’organise au sein de l’entité E’nergys : rattachée au holding familial, elle fédère 300 salariés pour 29 millions d’€ en huit sociétés d’ingénierie, exploitation-maintenance, hébergement de données, audit-conseil, etc.
Cible d’acquisitions en Amérique du Nord

L’outil industriel de Benfeld et environs, lui, est considéré comme bien à jour de sorte à ne pas justifier d’investissements structurants à court terme. Il s’inscrit dans une organisation mondiale dont les pôles principaux de développement sont localisés en Amérique du Nord et en Asie. « C’est là que l’accélération de la croissance s’opérera en vue de l’objectif de chiffre d’affaires de 2025 », appuie Michel Krumenacker.
Le groupe entend reprendre la marche de la croissance externe interrompue par la crise sanitaire : il vise dans les trois ans une acquisition aux Etats-Unis « dans des technologies complémentaires aux nôtres » et le renforcement de son implantation en Asie par partenariats, lui qui est déjà présent par ce montage en Chine et en Inde.
L’Asie et l’Amérique du Nord devraient ainsi augmenter leur poids dans le chiffre d’affaires, qui se situait respectivement à 24 % et à 12 % l’an dernier, la part majoritaire revenant à l’Europe complétée du Moyen-Orient. Les développements commerciaux, eux, ciblent en parallèle la Scandinavie ainsi que le Golfe Persique, dans le prolongement de l’achat d’une société de services à Dubaï qui a été bouclée au début de ce printemps.
C’est donc une stratégie à multiples facettes que le groupe familial a définie. Mais avec des idées bien rangées dans la tête de son dirigeant, représentant la 4ème génération et dépositaire à ce titre d’une histoire centenaire précieuse : « On sait d’où on vient et on sait où l’on va », formule Ivan Steyert.
Photos fournies par l'entreprise.