Le fabricant de chaussettes de Montceau-les-Mines propose au monde du sport et des loisirs, – mais pas que –, une innovation sous la forme d’une chaussette chauffante qui n’intègre ni fil électrique ni résistance. Deux années de développement ont été nécessaires à cette PMI bourguignonne et un coût chiffré à une année d’heures d’ingénieur.
Et de deux innovations discriminantes pour la marque de chaussettes techniques et sportives implantée à Montceau-les-Mines (Saône-et-Loire)... Après la protection des tibias des skieurs et des malléoles, ces structures osseuses de la cheville très exposées au frottement (*), l’entreprise Monnet lance une chaussette chauffante sans fil électrique ni résistance.
L’origine du projet remonte à une rencontre sur un salon avec un distributeur norvégien. Ce dernier évoque la mise au point par un fabricant suédois d’une étonnante chaussette chauffante qui n’a hélas pas trouvé son marché. « Nous sommes toujours à l’affût du plus et du mieux pour nos produits qui nous ferons compenser des coûts de fabrication en France très handicapants en terme de prix final de vente », explique Daniel Porte, président de l’entreprise.
Un voyage d’études en Suède est programmé courant 2018 pour évaluer la faisabilité. « On se dit alors qu'il serait possible de faire quelque chose de différent, performant et d’utilisation facile. » Restait à le concevoir. Et là, Daniel Porte entouré d’un ingénieur R&D et de Thierry Grzeskowiak, son directeur général et bras droit, planchent pas moins de deux années durant. Le coût de la mise au point s’évalue à un année d’heures d’ingénieur.
L’innovation réside dans le tricotage

Les chaussettes chauffantes déjà sur le marché possèdent un fil électrique et résistance en bout de pied. Celles de Monnet, estampillées HeatProtech, se distinguent par un fil chauffant et un fil conducteur, tous deux tricotés. « On les devine à peine tant ils s’intègrent parfaitement », note le dirigeant. Pour être plus précis, le fil conducteur part d'une mini batterie logée dans le rabat de la chaussette et descend jusqu’au bout du pied (les orteils) où il rencontre le fil chauffant.
Le premier fil se compose d’un polyamide et d’acier inoxydable. Quant au second, il est fait de polyester, de nickel et de cuivre. Autre innovation issue des nouvelles technologies, la paire de chaussettes est connectable à distance, via une application, par bluetooth. On peut ainsi faire varier jusqu'à 10 fois la température et connaître la charge restante des batteries. Pour toutes ces nouveautés, le fabricant s'est vu décerner un très envié Janus de l'industrie.
Le marché du fabricant cible, en France et en Europe, les skieurs, les alpinistes et leurs formateurs. D’ailleurs la Compagnie des Guides de Chamonix, dont Monnet est le partenaire officiel, a testé le produit. « Nous nous adressons aussi aux randonneurs, aux chasseurs, aux employés d’entrepôts frigorifiques, aux ouvriers du BTP, aux marins, aux personnels des plates-formes pétrolières, bref à tous ceux dont les pieds sont exposés longtemps au froid », décrit Daniel Porte.

Monnet emploie 21 personnes et a réalisé sur 2020 un chiffre d’affaires d’1,7 million d’€, en baisse de 25%. La fermeture des stations de ski, les confinements et aujourd’hui le couvre-feu l’expliquent. Avec une nouvelle identité visuelle, la marque de référence des chaussettes sportives et techniques s’appuie sur un réseau mondial de 1.200 points de vente, qu’elle entend aujourd’hui fortement développer.
(*) Grâce à un gel silicone très amortissant issu du monde médical et présenté sous forme de plaques amovibles adaptées à la chaussette, baptisée GelProtech.
Bonjour, Je dois dire que j'ai hâte d'essayer ce produit. C'est exactement ce que je recherchais depuis longtemps. Je suis déjà très satisfait des chaussettes Monnet pour leur maintien et contre la friction. Mais ayant toujours froid aux pieds en début de journée de ski, les chauffrettes ne sont pas efficaces et il est impossible de gérer les temps de chauffe. Bravo à toute l'équipe de Monnet ! Maintenant, il faudrait faire la même chose pour des sous-gants, car j'ai aussi froid aux mains !!! A bientôt Stéphane Milloux