URBANISME. Pour ses 50 ans fêtés ce 21 septembre, la société d'économie mixte de l'agglomération dijonnaise (Semaad), jumelée depuis 2009 à une société publique locale (SPL), poursuit sa mutation vers le développement durable.
Cogérés au sein d'un groupement d'intérêt économique baptisé Eplaad, ces deux outils d'aménagement sont le bras armé du maire et président du Grand Dijon, François Rebsamen qui affiche fort des ambitions de densité urbaine.
Malmenée ces dernières décennies avec l'exode des ménages vers les campagnes les plus proches, souvent pour des raisons financières, la démographie de la capitale Bourgogne doit reprendre la pente ascendante. «Nous avons des objectifs quantitatifs en matière de logements», répète le maire de Dijon, rappelant le chiffre du plan local de l'habitat (PLH) : 1000 logements par an à Dijon, 1700 sur l'ensemble de l'agglomération. Tandis que la production annuelle tourne autour de 700 à 800 unités, l'objectif du PLH devrait être atteint en 2013.
Pari difficile à tenir en période de crise… C'est pourquoi, profitant des capacités de réservations foncières de l'établissement public foncier local (EPFL), les deux entreprises publiques locales portent pas moins d'une quinzaine d'opérations d'aménagement à vocation principale d'habitat. Becquerel, dans le quartier Clémenceau, est la plus petite de ces opérations sur le point de démarrer (mi 2012) avec 60 logements. Les plus vastes, en phase opérationnelle en 2013 (l'écocité Jardin des Maraîchers et l'écoquartier de l'Arsenal) totalisent pas moins de 3100 logements.
Copromoteur pour la 1ère fois de son histoire
Une seconde motivation anime François Rebsamen : permettre à sa ville d'entrer dans les clous de la loi de Solidarité Urbaine (SRU) qui fixe à 20% le nombre de logements sociaux. Pour ce faire, le nouveau plan local d'urbanisme adopté l'an dernier, fixe à 35% le nombre de logements sociaux dans les grandes opérations d'urbanisme.
Une proportion qui fait grincer les dents des promoteurs qui doivent prévoir des ventes en l'état futur d'achèvement (Vefa) pour les bailleurs sociaux. Tout comme pour la densité urbaine, le président du Grand Dijon est ferme sur le sujet : «A la fin du mandat, Dijon sera conforme à la loi SRU».
Alors pour impulser le mouvement, la Semaad revêt pour la 1ère fois de son histoire, les habits de promoteur. Elle s'associe à Habitat 21 pour l'opération Becquerel (60 logements) et Icade pour le Jardin des Capucines (96 logements dans le quartier des Bourroches). Par cette implication financière, l'entreprise publique dit vouloir aussi maîtriser les prix du marché du logement neuf qui, à Dijon, sont historiquement élevés : actuellement, autour de 3000-3200 € le m2.
Qu'elle est loin l'époque du lac Kir qui a suscité la création de la Semaad en 1961 pour réguler les crues de l'Ouche ! Selon son président Pierre Pribetich, adjoint à l'urbanisme, l'entreprise vit sa révolution avec «la prise de conscience pour les élus des problématiques de mobilité qui impliquent une organisation spatiale de la cité, aux antipodes de ce que l'on a pu faire jusqu'à présent».
Avec pour fil conducteur la mixité sociale et celle des activités, Dijon n'a cependant pas encore d'exemple d'écoquartier à montrer. Le premier qui devrait pouvoir y prétendre fait actuellement l'objet d'une sélection des promoteurs.
280 logements dont les deux tiers en locatif et accession sociale doivent être bâtis à l'arrière de l'ancienne caserne Heudelet, au nord du centre-ville. Ce quartier piéton desservi par le tramway est pour l'aménageur «le 1er morceau de ville durable novateur». Premier coup de pioche du parking enterré, à l'orée du quartier, le 18 octobre 2011.
Capital de 600 00 € réparti entre les collectivités locales, majoritaires et des partenaires institutionnels (caisse des dépôts, caisse d'épargne Bourgogne-Franche-Comté…).
- Chiffre d'affaires moyen annuel : 2,5 millions d'€. Résultat net moyen : 400 000 €. Activité soumise aux marchés publics.
La Splaad en chiffres :
Capital de 465 000 € répartis entre Le Grand Dijon, les communes de Dijon, Chenôve, Fenay, Fontaine-lès-dijon, Marsannay, Quétigny, Sennecey-lès-Dijon et Talant. Le Grand Dijon détient à lui seul 335 000 €. Activité non soumise aux marchés publics et réservée aux seuls actionnaires.L'Eplaad en chiffres
- Effectifs : 35 salariés. - Opérations (à l'étude ou en phase opérationnelle) dans l'agglomération dijonnaise réalisées par la Semaad ou sa petite sœur, la Splaad : 17 opérations à vocation essentielle d'habitat, avec commerces et bureaux, et 4 parcs d'activités.