AMENAGEMENT DU TERRITOIRE/ CÔTE-D’OR. Avec les métropoles qui vont prendre sur leur territoire des compétences jusqu’alors exercées par les départements, les conseillers départementaux s’inquiètent de la place de leur collectivité.
Président (UDI) du conseil départemental de la Côte-d’Or, François Sauvadet lance ce lundi 13 mars, Futurs 21, une grande opération de mobilisation des acteurs économiques et sociaux en faveur des territoires ruraux.
Une réponse à l’élection de Dijon parmi les agglomérations au statut de métropole.

Depuis le 16 février, Dijon est entrée dans le cercle des agglomérations bénéficiant du statut de métropole. François Sauvadet, président (UDI) du conseil départemental de la Côte-d’Or réagit en créant le dispositif « Futurs 21 », qu’il présente aujourd’hui 13 mars à la presse.
« La Côte-d’Or est une petite France à elle seule, avec un vaste territoire rural qui a une existence en dehors des agglomérations de Dijon et de Beaune, avec des activités agricoles, notamment l’élevage, et industrielles avec une forte présence de la métallurgie », constate le président du conseil départemental.
Pour lui donner plus de visibilité et faire émerger des idées parmi la population qui y vit, François Sauvadet a réuni autour de lui des chefs d’entreprises, les adhérents du Cercle Entrepreneurs et Territoires, un « cercle apolitique, prospectif et bienveillant », comme il se baptise lui-même et qu’a réuni il y a plusieurs années, Jean-Philippe Girard, le président d’Eurogerm.

Dans la garde rapprochée du président du conseil départemental pour cette grosse opération de communication, des universitaires, en particulier Olivier Galibert, enseignant-chercheur en Sciences de l'Information et de la Communication à l'Université de Bourgogne et l’assistance de Deloitte Développement Durable, dont Didier Livio, l’ancien patron de l’agence de communication dijonnaise Synergence.
Ensemble, ils lancent ce que le président de conseil départemental appelle, un « fab lab » de l’innovation territoriale.
« Nous voulons démontrer, alors que se fragilisent les zones périurbaines et rurales, qu’en dehors des agglomérations, il y a des gens qui ont des idées, des projets ; autrement dit que le monde rural n’est pas dépassé, et peut être une terre d’innovation et d’avenir. »
Concrètement, un brainstorming géant devrait déboucher sur des projets et inciter les gens à s’impliquer sur leur lieu de vie, dans les petites villes et les villages. Le conseil départemental est prêt à donner le coup de pouce nécessaire à leur émergence.
« Il y a énormément d’initiatives à faire valoir dans le domaine du développement durable et de l’économie de proximité. » François Sauvadet rappelle qu'il soutient déjà depuis plusieurs années les filières agricoles locales, en incitant les collèges ainsi que les établissements sociaux et médico-sociaux à proposer dans leurs menus des produits à la fois locaux et de saison : la fraise 100% Côte-d’Or, le steak Charolais…
Sur cette lancée, le conseil général a l’intention d’acheter auprès de la Safer, « plusieurs hectares de terres » en périphérie de Dijon pour inciter des maraîchers à s’installer. Ils trouveraient en ville des débouchés immédiats.
Une nouvelle image de la ruralité

La démarche de la Côte-d’Or fait raisonance avec les premières conclusions des Etats Généraux de la Ruralité organisés par l’Association des maires de France. « Offrons une nouvelle image de la ruralité », ont dit en choeur les maires ruraux dans une conférence de presse le 9 mars à Lyon, estimant que le monde rural n’intéresse personne en dehors des périodes électorales alors que 21 millions de Français y résident.
On connaît le constat des territoires ruraux et la Côte-d’Or ne fait pas exception. Les services publics se concentrent dans les plus gros bourgs : La Poste, les services de l’Etat, les centres de secours, les gendarmeries. Certains départements aussi - mais ce n’est pas le cas de la Côte-d’Or -, réduisent le nombre de collèges pour en faire de plus gros, de plusieurs centaines d’élèves.
« On constate une métropolisation de la France », regrette François Sauvadet. Les établissements pour personnes âgées dépendantes, cite t-il comme exemple, n’ont pas vocation à se concentrer en zone urbaine. « Pas plus que l’offre culturelle, sportive ou de soins », ajoute t-il.
La création des grandes régions et la loi NOTRé de réforme intercommunale n’a pas non plus ménagé les départements qu’il n’est plus question pour l’instant de supprimer. Mais ils ont perdu des compétences.
Comme les transports scolaires que les départements, en Bourgogne - Franche-Comté, ne gèreront à partir du 1er septembre 2017, plus que par délégation du conseil régional.
Dans le domaine économique, en raison du transfert de la compétence à la Région et aux intercommunalités, le conseil départemental ne peut plus non plus accorder d'aides directes aux bâtiments artisanaux et aux commerces qui étaient largement perçues comme un encouragement à ne pas concentrer l'activité économique en ville.

D'autres initiatives de mobilisation en faveur des territoires ruraux, mais collectives celles-ci, ont vu le jour en 2015, au moment des élections régionales, avec l’association Nouvelles Ruralités, que préside Patrice Joly, président (PS) du conseil départemental de la Nièvre.
Il partageait le constat de son collègue de Côte-d’Or. A savoir que l’une des conditions sine qua non du développement des territoires ruraux était le déploiement du très haut débit.
C'est l'une des voies pour donner aux départements la visibilité qu'ils craignent avoir perdue.

En réponse à M. Olivier Galibert, Je vous rappelle que la presse en France est libre (en tout cas, elle essaie de le rester) et qu'elle peut porter un jugement de valeur sur une situation (garde rapprochée, dans le cas présent) ; ce qui n'exclut pas des devoirs, d'où la publication de ce droit de réponse. Concernant votre fonction, vous constaterez que j'ai remplacé "sociologue" par "enseignant-chercheur en Sciences de l'Information et de la Communication". Petit clin d'oeil à votre propos "Aussi je vous remercie par avance du soin que vous mettrez dans l'avenir à demander les précisions factuelles nécessaires à l'écriture de vos articles." Circonstanciez votre ton et votre vocabulaire, je ne suis pas votre élève. Christiane Perruchot
Objet : en réponse à votre article Madame Perruchot, Je découvre, avec un certain étonnement, votre article ci-dessus (certes avec du retard). Vous écrivez : "Dans la garde rapprochée du président du conseil départemental pour cette grosse opération de communication, des universitaires, en particulier Olivier Galibert, sociologue à l'Université de Bourgogne[…]". J Je tiens à rectifier un élément factuel facilement vérifiable et clarifier les sous-entendus liés à votre formulation malheureuse ("Garde rapprochée…"). 1) Je ne suis en aucun cas sociologue, mais enseignant-chercheur en Sciences de l'Information et de la Communication. Si nous souffrons, dans les disciplines dites des Sciences Humaines et Sociales, d'un manque de reconnaissance du grand public, vous conviendrez avec moi qu'un géographe, n'est pas économiste qui lui-même n'est pas un spécialiste du droit. Aussi je vous remercie par avance du soin que vous mettrez dans l'avenir à demander les précisions factuelles nécessaires à l'écriture de vos articles. Mais finalement cela n'est pas le plus grave et, à votre décharge, vous êtes loin d'être la seule à opérer ce type de raccourci. 2) Plus problématique maintenant : dans le contexte électoral qui est le nôtre, je crois qu'il est important que vous ne vous fassiez pas emporter par quelques raccourcis qui insinuent une forme d'engagement politique de ma personne pour l'équipe Sauvadet ("Garde rapprochée"). Si je suis heureux de l'initiative du Conseil Départemental quant au développement d'un projet visant à créer de l'innovation socio-écologique sur le territoire de la côte d'Or, c'est en tant que représentant de l'Université de Bourgogne que j'ai participé à cette conférence de presse (à la demande du Président Alain Bonnin et de son équipe de gouvernance). L'une des missions de l'université de Bourgogne, notamment via le Réseau d'Innovation et de Recherche sur la Transition Socio-Ecologique (http://reseau-transition.fr) que je dirige, en partenariat avec le Conseil Régional de Bourgogne Franche-Comté et l'ADEME Bourgogne, est d'accompagner tous les acteurs (associations, entreprises, collectivité, administration, etc.) dans leur volonté de créer de l'innovation par la recherche dans les territoires. C'est le cas avec l'opération Futurs 21 portée par le Conseil Départemental, ce qui explique ma présence ès qualité à la conférence de presse du 16 mars dernier. Pr. Olivier Galibert Université de Bourgogne.
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