La banque régionale dresse un bilan positif de son année écoulée, durant laquelle elle a accordé un niveau record de prêts immobiliers. Elle investit dans la rénovation de ses agences afin de réaffirmer sa présence de proximité.
Un montant de crédits immobiliers accordés d'1,7 milliard d’€ en 2022 : « il s’agit du niveau de production le plus élevé que nous ayons jamais atteint, souligne Éric Fougère, président du conseil d’orientation et de surveillance de la Caisse d’épargne Bourgogne-Franche-Comté. Nous avons prêté 20 % de plus aux ménages l'an dernier pour l’acquisition de leur bien. » L’immobilier représente ainsi la moitié des 3,3 milliards d’€ d’emprunts octroyés l'an passé par la banque régionale. « Nous avons consolidé notre capacité à prêter, dans un contexte plutôt défavorable marqué par l’inflation et la hausse rapide des taux d’intérêt », poursuit le président.
À l’heure du bilan, les dirigeants de la Caisse d’épargne arborent donc le sourire : l’exercice 2022 a été « solide », avec un produit net bancaire en très légère baisse (313 millions d’€ contre 315 en 2021) et une stabilité aussi bien du résultat net à 63 millions d’€ que de la part de marché de 15 % sur le crédit immobilier. Les crédits aux entreprises ont atteint 331 millions d’€ (+ 8 % en un an), auxquels s’ajoutent 263 millions fléchés vers les professionnels (structures réalisant moins de 1,5 million d’€ de chiffre d’affaires), un montant en hausse annuelle de près de 22 %.
Des données rassurantes, surtout quand on sait que les clients de l’écureuil qui avaient déclenché un prêt garanti par l’État (PGE) pendant la crise Covid l’ont remboursé pour 60 % d’entre eux, ce qui a pu tendre leur trésorerie sans toutefois mettre celle-ci en péril, analyse Éric Fougère.
Objectif confirmé de 10 milliards d’€ de crédits en trois ans

La banque estime ainsi disposer des moyens de poursuivre sa stratégie en faveur du territoire, de ses collaborateurs et de l’économie régionale, explique Jérôme Ballet, président de son directoire. « Nous avions pris l’engagement, l’an dernier, de produire 10 milliards d’€ de crédits entre 2022 et 2024. À 3,3 milliards pour la première de ces trois années, nous sommes en ligne avec notre ambition. »
La présence de proximité est réaffirmée « Notre stratégie, c’est de ne fermer aucune de nos 182 agences, insiste Jérôme Ballet. Nous ne réduisons pas nos effectifs sur le terrain. Nous investissons 5 millions d’€ par an dans la rénovation de nos agences – 28 seront concernées cette année. ».
« Réduire nos coûts en réduisant la voilure sur notre présence dans les territoires serait une solution de facilité, ce n’est pas la nôtre, insiste Éric Fougère. Nous ne serons jamais la banque la moins chère, parce que cette proximité avec nos clients a un coût. » Un choix qui n’empêche pas la Caisse d’épargne d’être vigilante : « La hausse des taux d’intérêt, passés en un an de 0,5 à 3 %, entraîne des conséquences sur notre bilan, reconnaît Éric Fougère. Nous sommes prudents, pour maintenir nos équilibres. »
Ceux-ci d’autant plus délicats à atteindre que la banque, comme toutes les entreprises, subit la hausse du coût de l’énergie. « Nous avons déployé un plan de sobriété, explique Jérôme Ballet. Nous avons abaissé la température à 19 degrés dans les agences, éteint les enseignes la nuit… Résultat : notre consommation énergétique a diminué de 20 %. »
Son engagement environnemental, la Caisse d’épargne va le formaliser à travers le label B Corp, que 150 entreprises françaises seulement ont obtenu. Elle entend en faire profiter ses clients également, en nouant des partenariats avec des spécialistes des économies d’énergie qui interviennent pour les particuliers (Cozynergy) comme pour les entreprises (Naldéo et la société Économie d’énergie).
150 à 200 embauches en 2023
Reste que les perspectives ne sont pas forcément enthousiasmantes en ce début 2023. « Nous maintenons notre offre en matière de crédits immobiliers mais c’est la demande qui faiblit, analyse Éric Fougère. Le volume de prêts signés s’inscrit en baisse de 30 % par rapport à 2022. » Les entreprises elles-mêmes font preuve de prudence, en décalant certains projets. Pour autant, la banque va renforcer ses propres effectifs. Fabien Chauve, membre du directoire chargé du pôle ressources, annonce ainsi « 150 à 200 recrutements à nouveau cette année ».
En outre, la Caisse d’épargne s’engage avec enthousiasme dans le projet olympique : elle accompagnera sept athlètes de la région aux JO 2024 et c’est son fier trois-mâts, le Belem, qui ramènera la flamme olympique d’Athènes à Marseille. La banque sera partenaire du voyage de la flamme dans les régions, avec des étapes attendues dans le Doubs, en Côte-d’Or et dans l’Yonne.
Le feuilleton du nouveau siège de la Caisse d’épargne Bourgogne-Franche-Comté va-t-il connaître son épilogue dans les toutes prochaines semaines ? Les dirigeants de la banque l’espèrent, après le contretemps survenu en fin d’année dernière : ils avaient refusé de signer la livraison du bâtiment pour des problèmes de conformité des carneaux, ces dispositifs servant à la ventilation du vaisseau de bois et de verre de 12.000 m2 implanté dans la zone d’activités tertiaires de Valmy à Dijon. « Les résultats de l’expertise demandée sont attendus sous peu, ils réclameront probablement des travaux mais nous avons bon espoir de pouvoir réceptionner le bâtiment rapidement », déclare Jérôme Ballet, président du directoire. Éric Fougère, président du conseil d’orientation et de surveillance, espère, pour sa part, que les équipes du siège pourront s’installer dans les bureaux « d’ici à la fin de l’année », après cinq ou six mois de travaux d’aménagements intérieurs.