ECO)BREF. Lancement de L’Agence Économique Régionale (AER) Bourgogne-Franche-Comté. Création d'UNPACT Côte-d'Or, une union patronale critique envers la politique économique régionale. Les transports Greilsammer rachètent ABCE Logistic. Trinaps lève 2,5 millions d’€ auprès d’Investi PME. A Metz, le campus d’Arts et Métiers recherche des entreprises partenaires pour tester les briques de l’usine du futur. L’Alsacien Socomec rachète une société aux Etats-Unis. Les Pôles de compétitivité en auscultation.

 

- L’Agence Économique Régionale (AER) Bourgogne-Franche-Comté portée sur les fonds baptismaux.

 

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Arnaud Marthey, président de l'AER. © Traces Ecrites.

 

Deux ans après la fusion des régions Bourgogne et Franche-comté, la réunion des deux agences de développement économique, ARDIE et ARD est effective. Baptisée AER BFC (agence économique régionale de Bourgogne-Franche-Comté), la nouvelle agence présidée par le maire de Baume-les-Dames, Arnaud Marthey, a pris la forme d’une société publique locale, que sont invités à rejoindre toutes les collectivités locales qui ont une mission de développement économique.

Les Francs-comtoises adhérentes de l’ARD sont déjà actionnaires, rejointes par la communauté de communes d’Héricourt. Celles de Bourgogne devraient en faire autant en 2018, retardées par la polémique avec le patronat bourguignon qui regrette d’avoir été évincé d'un pouvoir décisionnel au sein de l’ancienne agence bourguignonne (Lire ci-dessous).
Aux missions traditionnelles d’accueil des entreprises et de développement des filières, la nouvelle agence va accompagner les territoires qui ne disposent pas d’ingénierie et en ce sens, installer des équipes sur le terrain.
Lors du lancement officiel, le 7 décembre à Beaune, plusieurs entreprises ont témoigné du potentiel de la région, malgré un produit intérieur but (PIB) parmi les plus faibles de l’hexagone (72 milliards d’€), mais qui en un an, a créé « le plus d’emplois nets dans l’industrie », a précisé la présidente du conseil régional, Marie-Guite Dufay.

 

 

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De droite à gauche : Yvan Lambert, directeur de PSA Sochaux ; Philippe Genne, PDG d'Oncodesign ; Michelle Guerrin, P-DG de Online Formapro ; Evelyne Chapuis, cogérante de Festins de Bourgogne ; Sébastien Faivre, dirigeant de H2SYS ; Martine Pleux, directrice de l'AER ; Thibault Egeley, gérant de Comège et Lucas Gros, dirigeant de Victor Gros Distribution (Fidela). © Traces Ecrites.


PSA, l’un des principaux leviers de l’économie régionale, a présenté son plan d’investissement à l’horizon 2022, 200 millions d’€ qui vont transformer le site de Sochaux, où sont fabriqués deux modèles haut de gamme (308 et 3008) dont les temps d’attente de livraison atteignent 6 à 9 mois, selon son directeur Yvan Lambert. Une nouvelle presse, « la plus grande d’Europe », va rendre quatre fois plus productive l’usine organisée actuellement en 3X8 et une équipe du week-end.
Fabricant d’appareils de levage (potences, portiques et palonniers), Comège à Saint-Germain-du-Plan (Saône-et-Loire) annonce pour sa part, une nouvelle usine dans les deux ans pour absorber une activité en croissance (chiffre d’affaires de 10 millions d’€, doublé en 6 ans, 30 salariés) et une percée à l’export (25% du chiffre d’affaires). Le transporteur Salesky va lui aussi prochainement investir en Saône-et-Loire. Il va implanter à Mâcon un centre de préparation de commandes et de stockage de produits frais, pour 10 millions d'€.

Petit poucet, mais promis à un bel avenir, Sébastien Faivre, ingénieur CNRS, a quant à lui, annoncé la création de H2SYS à Belfort avec le concours de l’institut Femto-St, de l’Ademe et de la SATT Grand-Est. Concepteur de systèmes hybrides à base d'hydrogène pour l’alimentation électrique des usines, la start-up qui emploie 4 personnes vient de décrocher sa première commande à l’export. C.P.

 

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- UNPACT Côte-d'Or, une union patronale très critique envers la politique économique de la région Bourgogne Franche-Comté.

 

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De gauche à droite, Didier Proriol, secrétaire général de la CPME 21 ; Walter Boblin, son alter ego au Medef 21 ; Pierre-Antoine Kern, président du Medef 21 ; Benoît Willot, président de la CPME 21 ; Régis Penneçot, président de la Chambre des Métiers 21;  Xavier Mirepoix, président de la CCI 21, Delphine Still, DG de la CCI 21 et Yann Durant, DG de la Chambre des Métiers 21.© Traces Ecrites.

 

Les quatre présidents des instances les plus représentatives de Côte-d’Or : CPME, Medef, CCI et Chambre des métiers, sans oublier celui à désigner prochainement pour l’Union des Entreprises de Proximité (UEP), ont créé une union patronale informelle, baptisée judicieusement « UNPACT Côte-d’Or ». Sa finalité n’est autre que de montrer un visage uni de l’entreprise et des entrepreneur(e)s : commerçants, artisans, PME/PMI, ETI et groupes.

« Nous n’allons plus nous perdre dans des querelles intestines, fruits d’un passé révolu, d’autant que nous avons beaucoup de grain à moudre ensemble », explique Benoît Willot, le président de la CPME 21.

« Durant mes deux mandats, j’ai caressé le rêve d’unir le monde patronal, voilà qui est fait, mais l’initiative revient à Benoît Willot », souligne complice Pierre-Antoine Kern, qui préside le Medef. Xavier Mirepoix et Régis Pennecot, leurs homologues à la CCI et à la Chambre des métiers, ne pensent pas autrement. Tous axent leur engagement sur des prises de positions communes et le portage de projets partagés.

Certains sont évidents comme la présentation de listes communes pour différentes nominations, d’autres arrivent au gré des besoins, à venir ou urgents : la cité de la gastronomie, conserver l’agence Dijon-Développement, le haut-débit, le logement des apprentis…

Un travail poussé avec François Rebsamen, président de Dijon Métropole et selon eux, homme politique attentif  à leurs suggestions, est aussi mis de concert en avant. « Dijon Métropole doit jouer son rôle de locomotive et nous l’épaulerons », assure Xavier Mirepoix. « Une métropole forte irrigue son territoire et favorise le développement des zones rurales dans son attractivité », ajoute Régis Pennecot.

Marie-Guite Dufay, présidente de la région Bourgogne - Franche-Comté, n’a pas la même cote auprès de ces représentants patronaux. Tant s’en faut. Verbatim en chaîne : « Quand on aura besoin de rien, on appellera la région. » « Si quelqu’un peu enfin m’expliquer la politique économique de la région, je suis preneur » « On régresse en matière d’apprentissage, l’une des compétences du conseil régional qui n’abonde pas suffisamment la taxe que les entreprises payent. »

« Nous ne sommes pas venus à la présentation de l’Agence Economique Régionale (AER) et c’est un signe commun fort. » Les explications sur le sujet sont plus limpides que les charges précédentes. « La région a cru bon opter pour un statut de société publique locale (SPL) qui ne nous implique pas, mais les seuls élus ; elle a de plus voulu désigner les représentants des entreprises - avec uniquement une voix consultative - de nouveau seule, alors qu'on aurait pu lui suggérer des noms », argumente Benoît Willot.

Avec ses collègues, l’entrepreneur qu’il est (exploitant de deux surfaces commerciales Système U) laisse toutefois la porte ouverte. « Si on nous consulte, nous répondrons avec plaisir. » Mais le ton est ampli d'une profonde amertume. D.H.

 

- Les transports Greilsammer rachètent ABCE Logistic.

 

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Basé à Wolfgantzen près de Colmar, Greilsammer (42 M€ de CA, 200 personnes), spécialiste des transports routiers et de la logistique, a racheté ABCE Logistic, expert en transports routiers, maritimes et aériens.

Présente à Burnhaupt-le-Haut (Haut-Rhin) et à Hoerdt (Bas-Rhin), cette entreprise de 9 salariés pèse 9 millions d’€ de chiffre d’affaires. Grâce à cette acquisition, Greilsammer élargit sa gamme de services vers le multimodal et renforce à présence à l’international.

Le transporteur était déjà présent sur six sites en Europe. Avec ABCE Logistic et ses partenaires, Greilsammer est désormais implanté dans plus de 28 villes en Europe et au Maghreb. J.G.

 

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- Trinaps lève 2,5 millions d’€ avec Invest PME.

 

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Fabien Hazebroucq (à gauche) et Gauthier Douchet, co-fondateurs de Trinaps.


Spécialiste des télécoms à Belfort, Trinaps lève 2,5 millions d’€ sous forme de fonds propres et de prêts bancaires pour accélérer son développement. Gauthier Douchet et Fabien Hazebroucq, les jeunes dirigeants trentenaires ont fait appel à Invest PME (groupe Siparex), la société de gestion de fonds dédiée aux PME de la région Bourgogne-Franche-Comté (*) et à l’appui financier de BpiFrance, du Crédit Agricole et de la Banque Populaire.

Grâce à la levée de fonds, l’équipe des quinze collaborateurs compte doubler son effectif dans les prochaines années. Elle recrute des techniciens d’installation client, des commerciaux télécom B2B, un développeur, un ingénieur réseaux et télécoms, un contrôleur de gestion...
Trinaps qui a réalisé un chiffre daffaires de 1,6 million d’€ en 2016, équipe les entreprises en très haut débit grâce à son propre réseau de fibre optique et développe des services d’accès Internet, de réseaux Wi-Fi, de téléphonie IP et de sauvegarde de données.
En juin dernier, la PME avait créé un data center avec EuroCFD, société de service de simulation en numérique, implantée également à Belfort. C.P.

(*) A propos d'invest PME, l'année 2017 lui a permis d'acompagner 17 PME, dont 6 industriels, en prenant une participation (toujours minoritaire) à leur capital. Implantée à Besançon et Dijon, Invest PME emploie 6 personnes et totalise 35 millions d'€ sous gestion.

 

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- Alstom créée une filiale dédiée au développement de son bus électrique Aptis conçu en Alsace.

 

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L'Aptis de New Translohr a été conçu à Duppigheim en Alsace ; le lieu de la fabrication en série n'est pas encore connu. © NTL.

 

Alstom va séparer ses activités de tramway sur pneus et de bus électrique réunies actuellement dans la société NTL (New Translohr) qui emploie 188 salariés, aujourd’hui regroupées en Alsace, à Duppigheim (Bas-Rhin).
Le groupe français de transport va créer une filiale dédiée au développement de son bus électrique Aptis, qui a été expérimenté fin novembre à Strasbourg, par le réseau de transprot urbain de la CTS. Des prototypes vont circuler dans les villes européennes pour tester le marché.

Aucune décision n'est connue sur le lieu de production de séries, a précisé à l’AFP, un porte-parole du groupe. La nouvelle société qui devrait être créée au 1er avril 2018, sera dans un premier temps détenue à 100% par Alstom, mais elle est vouée à accueillir de nouveaux investisseurs, le groupe de transport demeurant majoritaire. Quelque 90 des 180 salariés de NTL seraient alors transférées dans cette nouvelle entité.
Le tramway sur pneus continuera d'être logé dans NTL détenue par Alstom (51 %) et Bpifrance (49 %). Le “Translohr”, un tramway sur pneu repris par Alstom en 2012 à l'entreprise alsacienne Lohr qui l’avait conçu, n'a pas rencontré le succès commercial espéré. 130 rames circulent aujourd’hui, notamment à Clermont-Ferrand et sur la ligne T5 de la RATP. C.P.

 

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- A Metz, le campus d’Arts et Métiers recherche des entreprises partenaires pour tester les briques de l’usine du futur.

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Le campus d’Arts et Métiers-ParisTech à Metz héberge une chaire de recherche dédiée aux systèmes de production reconfigurables, sûrs et performants. © Union des Elèves Arts et Métiers.

Une chaire de recherche consacrée aux systèmes de production reconfigurables, sûrs et performants a vu le jour en novembre 2017 sur le campus de l’école d’ingénieurs Arts et Métiers-ParisTech (ENSAM) à Metz. Installée au sein du laboratoire de Conception, fabrication et commande (LCFC), cette chaire a été bâtie en partenariat avec ThyssenKrupp, l’UIMM Lorraine (Union des industries et métiers de la métallurgie) et le fonds de l’UIMM dédié à l’innovation F2i.
Ses animateurs recherchent actuellement des entreprises volontaires pour expérimenter les briques technologiques de l’usine du futur. Leur objectif à terme est d’élaborer des méthodologies facilitant leur déploiement. Prévue pour une durée de 4 ans, cette chaire va collaborer avec 16 TPE, PME et groupes industriels.

Les procédés de l’entreprise seront analysés in situ pendant six mois en vue de faire des propositions d’amélioration sur l’une des quatre thématiques prédéfinies : conception des systèmes de production, de systèmes modulaires et reconfigurables, amélioration de la santé/sécurité au travail et amélioration continue des systèmes de production complexes et modulaires.

Le campus messin d’Arts et Métiers-ParisTech a fêté ses 20 ans en octobre dernier. Il accueille 520 personnes Metz dont 420 étudiants et stagiaires. P.B.

 

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- L’Alsacien Socomec rachète une société aux Etats-Unis.

 

Socomec annonce le rachat de l’entreprise américaine Continental Control Systems (CCS), spécialiste d’équipements de mesure pour la gestion de l’énergie. Le fabricant alsacien de matériels électriques implanté à Benfeld (Bas-Rhin) prend 70% du capital de cette société créée en 1995, près de Denver au Colorado, qui devrait réaliser un chiffre d’affaires de 6 millions d’€ cette année.
L’historique Société des Ateliers de Constructions Électromécaniques du Bas-Rhin, née à dans le Bas-Rhin en 1922, a démarré son internationalisation il y a une vingtaine d’années. Elle emploie aujourd’hui environ 3.000 salariés dans le monde et réalise un chiffre d’affaires de 300 millions d’€
Socomec déjà présent aux USA depuis 2009 avec une filiale commerciale près de Boston dans l’état du Massachussetts. Avec cette implantation, elle espère accéder plus facilement au marché Nord-américain (Etats-Unis et Canada). M.N.

 

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- Quelle politique pour les pôles de compétitivité ?

 

Y  a t-il trop de pôles de compétitivité ? C’est la question que pose l’avis du conseil économique et social (CESE) présenté hier 11 décembre à la dernière séance de la mandature de François Berthelon, président du  Conseil économique et social régional (CESER) de Bourgogne-Franche-Comté. Certainement, constate le rapporteur Frédéric Grivot,  vice-président à l'industrie au syndical patronal CPME : on en dénombre 71, de portée très variable (territoriale, nationale et internationale), avec parfois des thématiques redondantes, mais pour certains, des coopérations interpôles bénéfiques.
Dans l’Est, par exemple, on en compte huit : Pôle Véhicule du Futur (Alsace, Franche-Comté), Vitagora (agroalimentaire, Bourgogne-Franche-Comté), Microtechniques (Besançon), Alsace Biovalley (santé), Fibres Energivie (matériaux pour le bâtiment, Alsace, Lorraine), Pôle Nucléaire Bourguignon, Hydreos (traitement de l’eau, Nancy) et Materalia (matériaux pour l’industrie, Metz).
Il n’est pas pour autant question de supprimer les pôles de compétitivité : ces structures associatives créées en 2004 ont eu le mérite de rapprocher les entreprises de la recherche et des universités, et de trouver une partie de leur financement en vendant des prestations (la moitié de leur budget).

Mais tous ne remplissent pas bien leur rôle d’« usines à produits » : La collaboration entre les laboratoires de recherche et les entreprises est censée déboucher sur des projets industriels ou la création de nouvelles entreprises et se traduire en brevets, investissements industriels et emplois.
Le rapport remis au gouvernement liste des préconisations pour rendre ce dispositif plus pertinent, entre autres simplifier le financement des projets collaboratifs et cibler en priorité les innovations. Il insiste aussi sur les moyens à mettre en oeuvre pour accompagner les entreprises adhérentes des pôles dans la numérisation de leurs données, ce qui « devrait être un critère d’entrée dans une démarche de recherche et développement ». C.P.

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