Historiquement spécialisée dans les logiciels ERP (gestion centralisée d’entreprise), la société Divalto basée à Entzheim près de Strasbourg, affiche de grandes ambitions sur le marché des logiciels de gestion de la relation client (CRM). En lançant ce 19 mars une nouvelle offre, Divalto veut devenir leader français du CRM d’ici à cinq ans. L’entreprise recrute 60 personnes en 2019. Et ce n'est qu'un début.
Premier éditeur français de logiciels ERP (gestion centralisée d’entreprise), Divalto veut désormais se faire une place parmi les acteurs de solutions de gestion de la relation client. Ces logiciels dénommés CRM (acronyme de Customer Relationship Management) permettent de suivre de manière détaillée les échanges commerciaux avec les clients et les prospects, pour mieux détecter les opportunités d’affaires, suivre les ventes, mener des campagnes de fidélisation ou de prospection.
Présente sur ce marché depuis 2013 avec le rachat des solutions mobiles de l’éditeur RBS, l’entreprise basée à Entzheim près de Strasbourg, avait renforcé cette offre en faisant l’acquisition en 2015 de SwingMobility, une application mobile elle aussi.
Dès cette date, Thierry Meynlé, le dirigeant, avait annoncé son intention de fusionner ces deux solutions mobiles en un seul et même produit. C’est chose faite depuis le 19 mars : Divalto a présenté Weavy, son nouveau logiciel qui remplace SwingMobility.
Cet outil informatique permet de relier tous les acteurs d’une entreprise, qu’ils soient sédentaires ou nomades. Il vise deux métiers : les forces commerciales et les équipes techniques.
« Le métier de commercial a évolué avec la digitalisation des entreprises. Les commandes sont de plus en plus automatisées. Par conséquent, le commercial devient davantage un conseiller et un architecte de solutions qui doit apporter une valeur-ajoutée à ses clients », explique Jérémy Grégoire, le directeur de la stratégie produits.
Les techniciens aussi voient leur métier transformé, notamment avec l’arrivée des objets connectés. « Ils peuvent maintenant intervenir de manière prédictive », observe Eric Volle, le directeur du marché CRM.
Il cite l’exemple de Sineu Graff, un client de Divalto qui fabrique des poubelles connectées pour les collectivités locales. Chaque container est doté d’un capteur mesurant son taux de remplissage. Via l’outil Weavy de Divalto, le technicien est informé en temps réel et peut optimiser sa tournée de collecte. Ce nouveau logiciel est le fruit de deux ans de R&D et d’une collaboration avec deux clients pilote basés dans le Grand Est : Socomec et les laboratoires Lehning.
Un marché en forte croissance en France

Sur le marché des solutions CRM, les acteurs principaux sont des géants américains comme Salesforce ou Microsoft, mais pour Divalto, être une entreprise française à taille humaine constitue un argument de vente.
« Nos clients ne sont pas de simples numéros. De plus, nous apportons une réponse plus précise par rapport aux éditeurs généralistes. Nous possédons une vraie expertise métier. »
L’entreprise bas-rhinoise a l’ambition de devenir leader français du CRM d’ici à cinq ans sur ses deux segments de prédilection : les forces commerciales ou FSA (Sales force automation) et les forces techniques ou FSM (Field service management).
Le marché du CRM connaît aujourd’hui une plus forte croissance que celui de l’ERP. « En France, nous attendons entre 15 et 20 % de croissance dans les trois prochaines années, contre 5 % pour les ERP », précise Jérémy Grégoire. Pour atteindre ces objectifs, l’éditeur alsacien a édifié un réseau de partenaires distributeurs. Au nombre de 15 aujourd’hui, Divalto espère en recruter 15 de plus d’ici à fin 2019.
L’entreprise étoffe aussi son effectif : 60 personnes seront embauchées cette année. La société emploie 250 salariés et a réalisé en 2018 un chiffre d’affaires de 26,5 millions d’€. D’ici à 2022, elle vise les 50 millions de chiffre d’affaires et envisage d’embaucher chaque année entre 40 et 50 personnes.
Le développement se situe aussi à l’international. L’export représente actuellement 15% du chiffre d’affaires alors qu’il était proche de zéro il y a cinq ans. La société possède des filiales au Canada, en Allemagne et en Suisse. Dans d’autres pays comme la Belgique, le Luxembourg, l’Espagne et en Afrique du Nord (Tunisie, Algérie, Maroc), Divalto travaille avec des « master distributeurs » qui gèrent eux-mêmes un réseau de distributeurs.
Pour le moment l’éditeur alsacien n’a pas ciblé de nouveaux marchés à l’étranger. « Nous souhaitons asseoir notre implantation via nos filiales existantes dont certaines comme le Canada sert de relais pour le marché américain. Et nous cherchons à nous renforcer en Afrique du Nord », prévient Jérémy Grégoire. Pas de projets de croissance externe dans l’immédiat non plus, mais l’éditeur reste à l’affût.
« Notre plan de développement à 2022 ne passe pas par des opérations de croissance externe à tout prix. Mais si des opportunités se présentent et si elles sont complémentaires à nos solutions, nous les étudierons », avance le directeur de la stratégie produit.

2001 : l’éditeur enrichit ses modules et les regroupe en un seul progiciel : Divalto.
2006 : la société Interlogiciel devient Divalto.
2010 : Divalto rachète Idylis, pionnier en France des logiciels de gestion en mode cloud computing. Thierry Meynlé devient le président de la société.
2013 : rachat des logiciels de CRM mobile de RBS.
2015 : acquisition de SwingMobility2019 : lancement du CRM Divalto Weavy.