CHIMIE/ALSACE. Dans le Bas-Rhin, trois sites chimiques ont mis en place depuis cette année un CQP (certificat de qualification professionnelle) mutualisé.
L’initiative originale est partie de l’usine d’additifs Dow de Lauterbourg qui cherchait une offre de formation en alternance pour préparer les remplacements aux départs en retraite. L'ont rejoint le sucrier Tereos et le spécialiste du caoutchouc Arlanxéo.
Le coût pédagogique est partagé entre l’organisme Defi, Opca (organisme collecteur) de la chimie, et chaque entreprise. Les candidats alternants ont été recrutés à niveau bac technique ou plus.

L’alternance, voie d’excellence pour l’emploi : c’est le message que la chimie alsacienne souhaite ancrer dans les têtes. « Elle apporte la souplesse et la réponse précise à nos besoins », souligne Frédéric Fournet, le directeur de l’usine Solvay de Chalampé (Haut-Rhin) qui en est une grosse « consommatrice ».
Le site alsacien spécialisé dans la fabrication du nylon compte 60 alternants cette année sur un effectif d’un millier de personnes (incluant la joint-venture Butachimie avec le groupe Invista). « L’alternance a été le facteur de succès des 500 recrutements effectués depuis 2008 pour assurer le renouvellement de la moitié de nos effectifs », ajoute le dirigeant.
Selon la délégation régionale désormais Grand Est de l’UIC (Union des industries chimiques), aujourd'hui présidée par Pascal Muller, directeur opérationnel de Sarp Industries Nord-Est (filale traitement des déchets dangereux de Veolia) trois alternants sur quatre trouvent un emploi stable dans les douze mois, dont 40 à 60 % directement à la sortie de leur cursus.
L’alternance peut en effet s’opérer par un contrat de professionnalisation ou par un contrat d’apprentissage, ils concernent respectivement 78 et 62 contrats signés en Alsace en 2015.
Aux diplômes généraux de l’Education nationale, la profession préfère nettement les 13 formations spécifiques de branche, les CQP (certificats de qualification professionnelle). Dans le Bas-Rhin, trois sites chimiques ont même mis en place depuis cette année un CQP mutualisé.
L’initiative originale est partie de l’usine d’additifs Dow de Lauterbourg qui cherchait une offre de formation en alternance pour préparer les remplacements au départ en retraite d’une trentaine de salariés sur 250 dans les prochaines années. Mais dans un premier temps, son besoin s’est limité à deux personnes : trop peu, bien sûr, pour justifier le montage d’un cursus.
Or l’échange avec l’UIC (Union des industries chimiques) a fait émerger un enjeu comparable dans d’autres sites chimiques du Bas-Rhin : en rejoignant Dow, le sucrier Tereos à Marckolsheim et le spécialiste du caoutchouc Arlanxéo à La Wantzenau ont fait grimper le nombre de candidats jusqu’à un seuil de 10, économiquement viable pour une formation.
Une seconde promotion début 2017

Le CQP de branche «opérateur (trice) de fabrication » de niveau V a été retenu : « Il donne un socle de sept compétences parfaitement en phase avec nos attentes et il était le plus rapide à pouvoir être mis en œuvre », souligne Jean-Philippe Meyer, directeur de l’usine Dow.
De plus, à la sortie, les candidats se soumettent à une évaluation externe, celle de salariés d’autres entreprises chimiques, qui forment un réseau de 38 experts de leur poste, constitué par l’UIC Grand Est.
Débutée en janvier dernier, la formation pour le CQP dure 18 mois, dont 700 heures de cours théoriques dispensés dans les locaux de Dow et de Tereos. Elle alterne une semaine en salle avec trois semaines en entreprise.

Cette cadence peut se moduler en fonction des impératifs de production des usines – c’est un autre point fort de ce cursus de branche, aux yeux des employeurs.
Le coût pédagogique est partagé entre l’organisme Defi, Opca (organisme collecteur) de la chimie, et chaque entreprise.
Les candidats alternants ont été recrutés à niveau bac technique ou plus. Dow a déjà confirmé sa participation à une seconde promotion à lancer début 2017, avec ses deux confères et/ou d’autres, l’initiative étant ouverte à tout établissement régional de la branche.
La chimie alsacienne en chiffres
15 725 salariés en 439 sites dans le Grand Est.
8 926 salariés en 185 établissements en Alsace.
200 millions d’€ d’investissements en 2016.
593 recrutements en CDI-CDD en 2015 et 443 programmés sur 2016.
140 contrats par alternance en 2015.