
CHIMIE. Un investissement majeur et la libération de foncier pour l’accueil d’autres entreprises : Solvay dessine un nouveau visage pour sa plate-forme chimique de Chalampé (Haut-Rhin).
En présentant son projet mercredi, Solvay a d’abord voulu délivrer un message sur la pérennité du site chimique qui emploie un millier de salariés.
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Le groupe franco-belge compte investir « plusieurs centaines de millions d’€ » dans les prochaines années avec Invista, son partenaire américain sur place.
Pas moyen d’en savoir plus en l’état sur le montant précis de l’enveloppe, mais l’objet est clairement défini : moderniser la production de l’adiponitrile (ADN), l’un des éléments-clé dans la chaîne de fabrication des intermédiaires polyamides du nylon, la spécialité de Chalampé. Cet ADN est produit par Butachimie, la joint-venture locale entre Solvay et Invista, à hauteur de 500 000 tonnes par an.
Chalampé sera doté d’une technologie nouvelle actuellement en phase de mise au point et l’investissement devrait démarrer en 2017.
Même flou sur les créations d’emplois qui pourraient s’élever à « quelques dizaines ».
Reprendre l'avantage sur la concurrence américaine
En présentant son projet mercredi, Solvay a d’abord voulu délivrer un message sur la pérennité du site chimique fort de 1 000 salariés.
« L’accès à l’énergie devenu moins favorable a fait perdre à Chalampé une partie de son avance de compétitivité par rapport aux concurrents américains. Nous allons lui redonner cet avantage. Nous avons fait le choix stratégique de miser sur Chalampé, comme élément-clé du maintien de la filière polyamides en Europe », explique Pascal Juery, membre du comité exécutif de Solvay.
Hérité de Rhodia, Chalampé est le principal des huit sites de production de la division « polyamide et intermédiaires » du groupe Solvay.
Le vaste complexe se configure en parallèle pour accueillir d’autres entreprises que les actuelles Solvay et Butachimie complétées de Linde, Dalkia et Air Product leurs fournisseurs en énergie.
« Sur nos 125 hectares, nous avons la possibilité de mettre 30 à 40 hectares à disposition », souligne Savino Leone, directeur du site. La location sera la forme d’occupation la plus probable. Cette offre devrait être prête en 2017 également.

D'autres entreprises de secteurs voisins
Elle découle du statut de « plate-forme économique » décroché par le site, à l’instar d’une vingtaine d’autres unités chimiques en France. Celui-ci permet l’accueil d’autres entreprises soumises à des règles moins strictes de prévention des risques technologiques (PPRT) mais qui devront respecter une charte commune de sécurité.
Les profils recherchés en priorité sont « des activités industrielles relevant des mêmes secteurs de la chimie et de l’énergie et des activités présentant un lien technique direct : partage d’équipements, échange de matières premières ou de matières de process », explique Solvay.
Les atouts sont nombreux, selon Savino Leone : « position géographique, embranchement routier mais aussi ferroviaire et fluvial, disponibilité en terrains, en eau et en énergie, expertise dans la gestion du risque et de l’environnement ».
Il restera à trouver les entreprises, dans un coin d’Alsace où les terrains ne manquent pas aujourd’hui. De plus, une partie du site PSA voisin de Mulhouse va lui aussi libérer, au nom de son propre « compactage », de la place pour d’autres entreprises, selon toutefois une cible prioritaire vers l’industrie automobile.
Mais d’ici à 2017 et au-delà, la tendance reviendra peut-être aux implantations d’entreprises….