Le vosgien Gaiffe investit 50 millions d’€ pour relocaliser ses approvisionnements en bois. Pourquoi Carbios et Indorama Ventures choisissent un site lorrain pour produire des plastiques biorecyclés ? Soprema renforce la R&D de son usine de l’Yonne. Matériaux biosourcés pour le nouveau collège de Bethoncourt, dans le Pays de Montbéliard. De l’argent de la relance pour Isola Composite. Les engrais d’Ottmarsheim en négociations exclusives avec EuroChem.
• Le vosgien Gaiffe investit 50 millions d’€ pour relocaliser ses approvisionnements en bois
Établissements Gaiffe engage à Champ-le-Duc (Vosges) le chantier de construction d’une nouvelle scierie représentant 50 millions d’€ d’investissement. L’entreprise va démarrer dans les prochaines semaines les travaux de terrassement nécessaires à la construction d’un bâtiment de 12.000 m² au voisinage de son unité de rabotage existante. L’entreprise familiale qui emploie 65 personnes (30 millions d’€ de chiffre d’affaires), prévoit de recruter une dizaine de salariés supplémentaires d’ici la mise en service du nouvel outil industriel prévue en avril 2023.
« Notre scierie historique de Jussarupt implantée à 5 km n’avait pas les dimensions suffisantes pour approvisionner l’unité de rabotage construite dans les années 2000. L’investissement va multiplier par dix nos capacités de sciage. Cela permettra d’alimenter notre unité de rabotage à 80% en bois locaux contre 10% actuellement », analyse Jérôme Gaiffe, cogérant de la société avec son frère Arnaud et son père Yves.
Le projet soutenu par France relance, Bpifrance, l’Ademe et les fonds européens Feder, comprend deux lignes de transformation d’une capacité totale de 200.000 mètres cubes par an de bois ronds, deux lignes de tri de planches, des séchoirs industriels, un parc à grumes, une chaufferie biomasse de 8 mégawatts. P.B.
• Pourquoi Carbios et Indorama Ventures choisissent un site lorrain pour produire des plastiques biorecyclés ?

L'entreprise rhônalpine Carbios a annoncé le 24 février s’allier au groupe thaïlandais Indorama Ventures en vue de construire une première unité de biorecyclage des plastiques PET (polyéthylène téréphtalate) à Longlaville (Meurthe-et-Moselle).
L’investissement estimé à 200 millions d’€ permettra de valoriser 50.000 tonnes de déchets PET par an, soit l’équivalent de 2 milliards de bouteilles. La mise en service de cette unité attendue à la mi 2025 devrait générer 150 emplois directs et indirects. Son procédé repose sur une technologie « verte » innovante, exploitant les capacités d’enzymes à dépolymériser les PET en leurs composants chimiques de base, pour reformer un plastique vierge.
Le choix d’implanter ce projet sur le site Indorama Ventures de Longlaville, à la frontière avec le Luxembourg et la Belgique, permet à la start-up auvergnate (80 personnes) de conserver un pied en France tout en se rapprochant des usines nord-européennes de son partenaire thaïlandais (24.000 personnes). En effet, le PET biorecyclé sera principalement destiné aux unités du groupe spécialisées dans les PET pour des applications textile et/ou d’emballage en Allemagne et aux Pays-Bas. L’usine de Longlaville qui produit des fibres PET pour les pneumatiques, pourrait intégrer les PET biorecyclés, mais ce marché demeure moins important en volume, précise Carbios. P.B.
• Soprema renforce la R&D de son usine de l’Yonne

Soprema, le groupe alsacien de produits d’étanchéité et d’isolation pour le bâtiment, construit d’ici à l’été prochain un centre de recherche-développement à Saint-Julien-du-Sault (Yonne) sur le site de son usine de mousses isolantes. Une équipe de huit chercheurs et techniciens de laboratoire travaille déjà sur place, mais dans des bâtiments modulaires peu propices.
La nouvelle construction de 1.540 m2 leur offre des conditions bien meilleures et se voudra démonstratrice des savoir-faire du groupe de 9.000 salariés et 3 milliards d’€ de chiffre d’affaires, leader mondial de sa spécialité.
Saint-Julien-du-Sault conforte ainsi son statut de pôle de R&D de référence pour les mousses isolantes en polyuréthane, la spécialité de l’usine sur place, et en polystyrène extrudé, celle de Saint-Savigny-sur-Clairis, également dans l’Yonne. Ses travaux alimentent les développements de nombreuses autres usines du groupe en Europe (Allemagne, Italie, Espagne, Belgique) et au Canada. M.N
• Matériaux biosourcés pour le nouveau collège de Bethoncourt, dans le Pays de Montbéliard

Le 9 février dernier à Béthoncourt, dans le Pays de Montbéliard, Christine Bouquin, présidente du Département du Doubs, ne posait pas la première pierre du nouveau collège, mais la première botte de paille. L’établissement scolaire de 7.000 m2 qui remplacera l’actuel en septembre 2023, utilise des matériaux biosourcés pour satisfaire l’ambition du conseil départemental, le maître d’ouvrage : le niveau E4C2 du label E+C-, le plus haut niveau de performance sur le plan de l’énergie et du bilan carbone.
La paille est utilisée en bottes comme remplissage d’une ossature bois pour constituer l’isolation des façades, en bois. Des briques de chanvre servent à isoler les planchers. Les cloisons intérieures sont faites en briques de terre crue en provenance de la terre excavée lors du terrassement. En plus de panneaux photovoltaïques sur le toit et d’une chaudière à granulés de bois, le projet prévoit une importante végétalisation (forêt native, jardins, parkings sans bitume) pour limiter la surchauffe à la belle saison.
Ce bâtiment passif représente une dépense de 26,6 millions d’€, essentiellement financée par le conseil départemental qui espère une aide significative, près de 5 millions d’€, de l’Europe (Feder). Il a une capacité d’accueil de 500 collégiens (dont 300 demi-pensionnaires). C.P.

• De l’argent de la relance pour Isola Composite

Bonne nouvelle pour Isola Composite : La PME de Delle (Territoire de Belfort) reçoit 700.000 € d’aides au titre du plan France relance, a annoncé la préfecture de département. Issu du fonds d’accélération des investissements industriels dans les territoires pour le soutien aux projets industriels jugés structurants, le concours financier va permettre à l’entreprise d’isolants en composite de 49 salariés (près de 11 millions d’€ de chiffre d’affaires pour l’exercice clos cette fin mars) d’investir dans sa modernisation et l’augmentation de ses capacités.
Son programme d’investissements 2022-2023 de 2,3 millions d’€ comprend l’acquisition de deux étuves pour l’accélération de la polymérisation, d’une rectifieuse (pour la rugosité des surfaces et la dimension des plaques) et surtout d’une commande numérique cinq axes pour relancer l’usinage, activité-clé pour Isola Composite. M.N.
• Les engrais d’Ottmarsheim en négociations exclusives avec EuroChem

Propriétaire depuis dix ans de l’usine d’engrais d’Ottmarsheim (Haut-Rhin) traditionnellement connue sous le nom de Pec-Rhin, l’autrichien Borealis s’apprête à la céder à un autre acteur de l’agrochimie. Le groupe EuroChem est entré début février en négociations exclusives avec lui pour reprendre sa division « engrais, mélamine et azote technique », constituée de sept unités de production en Europe, dont trois en France : Grandpuits en région parisienne, Grand-Quevilly (Seine-Maritime) et Ottmarsheim qui compte 180 salariés pour une production située à environ 350.000 tonnes avant la crise sanitaire.
L’activité d’engrais constituait une voie de diversification pour le producteur de polyoléfines Borealis (6.900 salariés et 6,8 milliards d’€ de chiffre d’affaires en 2020). Le changement d’actionnaire devrait être finalisé au second semestre prochain. L’offre d’EuroChem valorise la division mise en vente à 455 millions d’€. Elle réintégrera Ottmarsheim dans le giron d’un spécialiste des fertilisants. M.N.