GeoLith veut implanter une usine en Alsace en 2023. Passage de témoin au Bureau d’Aménagement Foncier et d’Urbanisme (Bafu) à Dijon. Le spécialiste du covoiturage solidaire Mobicoop lève 800.000€. Wienerberger s’engage dans un transport bas carbone. Le 4ème temps du Programme d’investissements d’avenir est lancé en Grand Est.
• Geolith veut implanter une usine en Alsace en 2023
L’entreprise GeoLith dont le siège est à Orsay (Essonne) et les ateliers de prototypage et de production à Haguenau, au nord de Strasbourg, finalise une levée de fonds de 20 millions d’€ pour financer une usine de fabrication de filtres destinés à extraire le lithium. « L’objectif est d’implanter l’usine en 2023, près de Haguenau (Bas-Rhin) et de poursuivre la R&D et le développement commercial », annonce Jean-Philippe Gibaud, le président fondateur de l’entreprise.
Créée en 2016, GeoLith a développé un procédé innovant d’extraction du lithium sur des saumures de géothermie à base de nanotechnologie. Afin de passer de la phase laboratoire et pilote à la phase de démonstration industrielle, GeoLith a initié un projet collaboratif avec Tronox, un des leaders mondiaux dans la production de dioxyde de titane dont la R&D est basée à Thann, dans le Haut-Rhin, et avec trois laboratoires universitaires à Strasbourg, Nancy et Troyes. En 2021, l’entreprise qui emploie 17 salariés, a réalisé un chiffre d’affaires de 600.000 €.
Cette année, GeoLith vise 5 millions d'€. L'entreprise a déjà signé des contrats en Angleterre et au Chili. Une fois l’étape industrielle franchie, l’objectif est de produire 10.000 tonnes de filtres d’ici à 2030 pour extraire environ 300.000 tonnes de lithium. « D’ici à 2030, la demande mondiale en lithium devrait atteindre 3 millions de tonnes par an, car 90% de son utilisation sera destinée à la production des batteries électriques », anticipe Jean-Philippe Gibaud. J. Giorgi
• Passage de témoin au Bureau d’Aménagement Foncier et d’Urbanisme (Bafu) à Dijon
Etienne Brintet (photo ci-contre) est le nouveau président du Bureau d’Aménagement Foncier et d’Urbanisme (Bafu) à Dijon. Pascale Kerger (également sur la photo), fondatrice et dirigeante depuis 1985, vient de lui transmettre l'entreprise de 8 salariés, bien connue sur la place de Dijon comme interlocuteur des associations foncières urbaines, procédure d’urbanisme qui permet à des propriétaires de remembrer des parcelles pour les allotir en vue d’une opération d’aménagement.
Associé majoritaire, Etienne Brintet est accompagné dans cette reprise par Alain Fourrier et Emmanuel Bouchet, associés du Bafu respectivement depuis 2003 et 2014. Pascale Kerger, devient présidente du conseil de surveillance de la société. Link deal, cabinet spécialisé dans les opérations de cession et de levée de fonds à Dijon a accompagné l’opération.
Etienne Brintet ne semblait pas de premier abord avoir le profil recherché par la cédante. Officier de l’Armée de Terre opérationnel pendant 15 ans, il a conservé de sa carrière militaire « la capacité de synthèse et le goût du détail » requises pour une opération d’urbanisme. A 54 ans, il a éprouvé l’envie de se mettre à son compte après sa seconde partie de carrière dans de grands groupes privés, Axa, Covéa et plus récemment Indigo (solutions de stationnement et de mobilité urbaine). C’est dans ce dernier poste qu’il a approché les collectivités locales, désormais ses clients.
Le Bafu mène en effet des opérations d’aménagement comme assistant à maîtrise d’ouvrage (AMO) ou assistant technique des communes, principalement dans le bassin d’emploi dijonnais. Etienne Brintet ne s’interdit pas d’aller plus loin, dans les départements limitrophes, tout en conservant cependant « la proximité » recherchée par les maires donneurs d’ordre. C. Perruchot

• Le spécialiste du covoiturage solidaire Mobicoop lève 800.000€

Mobicoop donne un coup d’accélérateur à son modèle de covoiturage solidaire. La société coopérative née à Nancy (Meurthe-et-Moselle) vient de lever 800.000 € auprès de la Banque des Territoires, de la Macif et de la Confédération générale des Scop.
L’entreprise de 30 salariés (1,2 million d’€ de chiffre d’affaires en 2021) se présente comme une alternative au modèle payant de Blablacar. Elle assure la mise en relation de 500.000 conducteurs et passagers sans prélever de commission. Mobicoop déploie une plateforme nationale, ainsi des solutions de covoiturage et d’auto-stop en marque blanche au service des collectivités territoriales partout en France, notamment dans les territoires ruraux et peu denses. La société collabore ainsi avec le français Cityway dans l’animation de la plateforme Mobigo covoiturage de la région Bourgogne-Franche-Comté.
« Les enjeux de réduction des émissions de CO2 et les problématiques de hausse des prix des carburants confirment la pertinence de notre modèle », se félicite Matthieu Jacquot, directeur général de Mobicoop. L’entreprise a fusionné en juillet 2021 avec la société coopérative Rezo Pouce (Tarn-et-Garonne) premier réseau d'autostop organisé en France. Dans ce contexte, Mobicoop a déménagé son siège social à Castelsarrasin (Tarn-et-Garonne), conservant cependant un établissement secondaire à Nancy. P. Bohlinger
• Wienerberger s’engage dans un transport bas carbone

Le fabricant de tuiles et briques Wienerberger France qui siège à Achenheim (Bas-Rhin) rejoint le programme Fret 21 de l’AUTF (Association des Utilisateurs de Transport de Fret) par lequel les industriels chargeurs s’engagent à diminuer leurs émissions de C02. Il s’est fixé l’objectif d’une baisse de 8 % sur trois ans, soit une économie de 1.200 tonnes, et de la poursuivre au-delà. Wienerberger a identifié quatre leviers, relatifs au remplissage des véhicules (optimisation des chargements de sorte à remplir les camions de 26 palettes au lieu de 24), à la réduction des distances (livraisons directes aux clients plutôt qu’un passage par un dépôt intermédiaire) à l’évolution de la carburation (rouler au biodiesel et au biométhane) et de l’implication de ses transporteurs.
L’engagement concerne les huit sites industriels du groupe autrichien en France, qui comprennent les usines d’Achenheim, Betschdorf et Seltz dans le Bas-Rhin, Lantenne-Vertière dans le Doubs et Pontigny dans l’Yonne. M.Noyer
La nouvelle déclinaison dans le Grand Est du Programme d’investissements d’avenir (PIA) a été lancée le 28 avril par la préfecture et le conseil régional. L’une et l’autre consacrent 41 millions d’€, soit 82 millions d’€ au cumul, au volet régional de cette quatrième version du programme national destinée à réussir la transformation de l’économie d’ici à 2030.
L’enveloppe débloquée sera répartie entre les projets d’innovation, en partie pour « consolider et faire émerger des entreprises leaders dans leurs domaines pouvant prétendre à une envergure nationale », le renforcement des filières régionales prioritaires comme l’énergie, l’automobile ou la bioéconomie, la stimulation des projets collaboratifs de recherche et développement et ceux d’ingénierie en formation professionnelle.
Ce « PIA 4 » se déploie jusqu’en 2025. Il associe Bpifrance comme opérateur des projets d’innovation et R&D et la Banque des territoires (ingénierie de formation). La version 3 (2017-2021) a soutenu 94 projets d’entreprises pour un total de 35,5 millions d’€ en Grand Est. M.Noyer
Photos fournies par les entreprises.