Le Rhodotron, un accélérateur d’électrons pour l’industrie de la santé et des matériaux. Liquidation du fabricant d’engrenages David Brown. Mecatherm prêt pour de nouveaux projets de croissance externe. Le Grand Est s’arrime à un pôle automobile européen. Un appel d’offres commun pour des services de transport ferroviaire entre France et Allemagne. Cinq start-up soutenues par l’Eurométropole de Strasbourg.
• L’accélérateur d’électrons, le Rhodotron se dévoile au Parc d’innovation d’Illkirch
Les troisièmes rencontres annuelles du Parc d’innovation de Strasbourg-Illkirch, tenues le 12 juin dernier ont connu un invité vedette : le Rhodotron. Cet accélérateur d’électrons a été présenté aux entreprises participantes qui se sont réunies dans son lieu d’accueil, le Critt Aerial et plus particulièrement son laboratoire Feerix (Faisceaux d’électrons et rayonnements ionisants X). « L’équipement est unique en Europe et sans doute dans le monde de par sa puissance. Il s’applique aux besoins d’irradiation industrielle », explique Alain Strasser, directeur de ce centre de ressources technologiques.
Dispositifs médicaux, implants, nouveaux polymères, produits à stériliser en constituent les applications.
Fabriqué par le belge IBA, il a représenté un investissement de 10,5 millions d’€ en équipement et en bâtiment (3.000 mètres cubes de béton ont été nécessaires pour créer l’épaisseur protectrice contre les effets des bombardements d’électrons), apporté principalement par les fonds publics : Union Européenne, État, Région Grand Est (maître d’ouvrage de la construction) et Eurométropole de Strasbourg.
Les rencontres elles-mêmes ont confirmé le dynamisme du Parc d’innovation qui regroupe 8.000 personnes sur ses 115 hectares : 3.500 étudiants, 1.500 chercheurs et enseignants et 3.000 salariés d’une centaine d’entreprises, principalement dans les sciences de la vie, les technologies de l’information-communication et l’environnement. Mathieu Noyer
• Mauvais engrenage chez David Brown à Vieux-Thann
La liquidation judiciaire de l’entreprise David Brown Engrenages entraîne la suppression des 36 emplois de cette usine à Vieux-Thann (Haut-Rhin). Le site presque centenaire, né sous le nom de Weco avant d’être repris par le groupe britannique David Brown, était spécialisé dans la fabrication d’engrenages et d’organes mécaniques.
Il avait lancé il y a quatre ans un investissement d’un peu plus d’1 million d’€ qui devait le consolider. Mais il a connu une importante baisse de commandes de sa clientèle de l’industrie mécanique, qui avait débouché sur la mise en redressement judiciaire en décembre 2018. Sa période d’observation s’est donc achevée par sa liquidation. M.N.
• Mecatherm prêt pour de nouveaux projets de croissance externe

Quelques mois après le rachat de Mecatherm à Wendel en septembre 2018, Unigrains annonce la mise en place d’une structure financière de 70 millions d’€ auprès d’un pool de banques et d’institutionnels. « Le succès de cette opération témoigne de la confiance des partenaires financiers d’Unigrains et de Mecatherm. Nous posons ainsi une base financière saine et robuste pour accompagner Mecatherm au mieux dans ses projets de développement », affirme Nathalie Besse, directrice financière d’Unigrains.
La société d’investissement détenue par les céréaliers français a mis à disposition de Mecatherm son réseau international et son savoir-faire financier.
Le fabricant d’équipements de boulangerie industrielle a désormais les moyens de réaliser des opérations de croissance externe. Plusieurs dossiers sont en cours d’analyse, indique l’entreprise qui Mecatherm emploie 420 salariés (300 en Alsace et 120 en Pays de la Loire), réalise un chiffre d’affaires d’environ 100 millions d’€, dont 90% à l’export, auprès de clients répartis dans 70 pays sur les 5 continents. Julie Giorgi.
• Le Grand Est s’arrime à un pôle automobile européen

Douze clusters automobiles français, allemands, luxembourgeois et belge se regroupent en un Pôle automobile européen (PAE), ont-ils annoncé fin juin à Strasbourg en marge de la manifestation économique « 360 Possibles » du Grand Est. Ils entendent ainsi gommer un « effet frontière » jugé encore très marqué dans la mise en réseau des acteurs de la filière automobile au service de la montée en compétence technologique et humaine. « On réinvente trop souvent la roue alors que la solution se trouve à côté, mais on ne le sait pas », résume Gilbert Stimpflin, président de la CCI Grand Est, chef de file pour la partie française.
Ces failles atténuent la force d’un territoire qui concentre un cinquième de la production automobile d’Europe avec ses 2,8 millions de véhicules produits par une filière de 2.500 entreprises et 450.000 salariés.
Une coopération plus intense doit se concrétiser par des « Automobile days » transfrontaliers annuels – le premier se tiendra le 24 septembre prochain à Liège ; la veille technologique partagée sur les nouveaux modes de propulsion (électrique, hydrogène, hybride…), les nouveaux matériaux, l’industrie du futur ou encore les conduites autonomes ; des visites groupées d’acheteurs, des programmes de formation transfrontaliers, une base de données des entreprises facilitant la recherche de partenariats, ou encore la participation commune aux grands salons mondiaux. Le PAE pourra notamment s’appuyer sur la puissance d’Automotive-bw, le cluster du fief mondial de l’automobile qu’est le Land du Bade-Wurtemberg.
Le Pôle Véhicule du Futur, la CCI Grand Est, et les Aria (associations régionales de l’industrie automobile) Lorraine et Champagne-Ardenne en constituent les membres français. Il est doté d’un budget de 2,1 millions d’€ dont 60 % de fonds européens Interreg. M.N.
• Un appel d’offres commun pour des services de transport ferroviaire entre France et Allemagne
Par une déclaration d’intention signée fin mai à Stuttgart, la Région Grand Est et le Land allemand du Bade-Wurtemberg s’engagent à une « amélioration durable » des transports ferroviaires entre les deux pays. Dans ce but, ils vont lancer dans les prochains mois un appel d’offres commun pour des services de transport ferroviaire transfrontaliers sur trois lignes : Strasbourg–Karlsruhe, Strasbourg–Offenbourg et Mulhouse –Müllheim. L’objectif est de moderniser le matériel roulant et d’augmenter les cadencements. M.N.
• L’Eurométropole de Strasbourg, une fabrique de l’innovation

La première édition du concours « Fabrique de l’innovation » de l’Eurométropole de Strasbourg accorde une enveloppe de 19.500 à 50.000 € à cinq start-up positionnées sur les thèmes des transitions numérique, énergétique et écologique. Sont récompensées de la sorte : Knot et son offre de trottinettes partagées, AIR&D qui a mis au point un modèle de simulation de la qualité de l’air par des capteurs fixes et mobiles avec recours à l’intelligence artificielle pour en exploiter les résultats, Talium qui propose une plateforme numérique appliquée à la logistique du dernier kilomètre (livraison de proximité en ville), Inman et son mitigeur de douche électronique connecté procurant une meilleure efficacité énergétique et enfin Strataggem (communication en temps réel de consommations énergétiques afin de mieux les maîtriser).
Le concours offre aux lauréats la possibilité de tester leur innovation dans des conditions réelles d’utilisatio pour éventuellement les améliorer, et d’être accompagnés par des experts. M.N.