Pour passer à la phase industrielle, la jeune entreprise née dans les laboratoires universitaires de Belfort, lève 5 millions d’€ auprès d’investisseurs régionaux. Le développement de son groupe électrogène bénéficie aussi d'aides du plan de relance et du fonds Maugis.


Quatre investisseurs régionaux, BDR Innovation & Transmission (filiale de la Caisse d’Epargne Bourgogne-Franche-Comté), BFC Croissance & Innovation (Banque Populaire Bourgogne Franche-Comté), le Crédit Agricole Franche-Comté Investissement et Zébu Développement, un fonds privé franc-comtois, donnent à H2SYS le coup de pouce qu'il lui fallait pour industrialiser le groupe électrogène à l’hydrogène qu'elle développe depuis 2016. La jeune entreprise de Belfort née du FC Lab de l'Université de Franche-Comté et de l'UTBM, tous les deux en pointe dans la recherche sur l’hydrogène, vient de lever 5 millions d’€.

Ce cash va permettre à Sébastien Faivre, son président, d’implanter un outil de production dont l’investissement représente environ 1,3 million d’€ et de financer le nécessaire déménagement – H2SYS est encore hébergée dans les locaux de l’UTBM. Le dirigeant est en pleine discussion avec TanDem, la société d'économie mixte qui gère le Techn’hom à Belfort, pour finaliser les plans de réaménagement des anciens locaux de la Serrib, à quelques centaines de mètres de l’UTBM.

 

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Quatre à cinq mois de travaux devraient être nécessaires pour aménager 1.000 m² d'ateliers et 300 m² de bureaux. L’installation est espérée vers la fin du premier semestre. La ligne de production s'accompagne du lancement  d'une nouvelle gamme de groupe électrogène, le « Boxhy  » (une marque déposée), plus puissant que le premier commercialisé depuis 2018. Comme ce dernier, il s’adresse aux secteurs du BTP, de l'événementiel, du sport, de la culture (il a déjà été utilisé  lors des Eurockéennes de 2019, au Festival des Lumières de Lyon), mais vise aussi le transport frigorifique.

La particularité de cette technologie est augmenter la durée de vie et les performances des groupes à hydrogène, en les hybridant à des batteries. Sébastien Faivre y ajoute un argument environnemental non négligeable : « ils ne rejettent que de l’eau et sont particulièrement silencieux. »


25 recrutements d'ici trois ans

 

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Les systèmes de H2SYS augmentent la durée de vie des piles à hydrogène en les hybridant à des batteries. © © H2SYS


Décidément, la période sourit à la jeune entreprise. Bénéficiaire d'une subvention de 800.000 € de l’Etat, dans le cadre du plan de relance de l’État, elle est aussi l'une des premières entreprises (avec Faurecia) à bénéficier du « fonds Maugis », des aides à la diversification industrielle issues des pénalités payées par General Electric pour ne pas avoir créé les emplois promis lors du rachat de la branche énergie d'Alstom.

Le renforcement des fonds propres lui apporte aussi les moyens de recruter de nouvelles compétences : 25 embauches sont programmées sur trois ans. L’effectif actuel est de 18 personnes, associés compris. Les emplois à créer sont des postes d'ouvriers spécialisés, de chargés d'affaires, de responsables logistiques, et du personnel administratif.

H2SYS a connu une croissance régulière depuis sa création en 2017. En 2020, la société a enregistré pour 1 million d’€ de commandes (pour environ 650.000 € facturés), malgré quelques problèmes d'approvisionnement liés à la crise sanitaire.

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L’an dernier, elle a mis un pied en Allemagne en répondant à une demande des sapeurs pompiers qui a consisté à remplacer un groupe électrogène classique par un groupe à hydrogène dans l'encombrement dédié de leurs véhicules qu'il n’était pas question de reconfigurer. La dernière génération « Boxhy » est actuellement à l'essai chez les pompiers de Berlin.


Plus localement, H2SYS a livré un groupe électrogène à hydrogène à la préfecture du Territoire de Belfort, destiné à assurer l'alimentation en électricité en cas de panne. Sébastien Faivre espère la duplication de cet exemple dans les secteurs des secours, de la santé, de l'alimentation et de la chaîne du froid.

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Les marchés visés : le transport frigorifique et les secteurs qui utlisent déjà des groupes électrogènes stationnaires, comme le BTP et l'événementiel. © Pierre-Yves Ratti


A l’horizon proche, H2SYS pense pouvoir augmenter la puissance des groupes électrogène jusqu’à 300 à 400 kilowatts, bien au-delà des 20 kilowatts de sa gamme actuelle. En cours de développement, cette nouvelle génération pourrait être produite dès 2022, dimensionnée pour le marché de l'industrie. De quoi lui permettre de crédibiliser un objectif de chiffre d'affaires de l'ordre de 5 millions d'€ fin 2023.

1 commentaire(s) pour cet article
  1. Bruno DAVIDdit :

    Bravo, très beau développement !

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