POINT DE VUE. Suite à l'article «Pourquoi Forenap a déposé le bilan» paru le 09 février dernier dans «Traces Ecrites News», le Comité d'Entreprise et les syndicats représentatifs de l'entreprise de Rouffach (Haut-Rhin) ont souhaité réagir «aux propos fallacieux, contradictoires, voire erronés» de M. Olivier Baron, actionnaire. Voici le texte qu'ils nous ont communiqué.

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«M. Baron invoque le temps pris par les actionnaires pour émettre leur décision de non-soutien, en soulignant leur souhait d'avoir «pris le temps de donner toutes ses chances à l'entreprise».

Cet attentisme a au contraire retardé le début des démarches de recherche d'un éventuel repreneur. Le fait d'avoir attendu, appauvrissait de mois en mois, notre trésorerie et entravait notre activité en cours. Ainsi les 2,5 millions d'€ demandés par M. François Le Metayer en mai 2011 se sont transformés en un besoin de 5 millions à l'heure actuelle.

M. Baron précise que les actionnaires sont «allés le plus loin possible» de ce qu'ils pouvaient faire, et qu'il souhaite «la pérennisation de l'entreprise».

Comment explique-t-il dans ce cas :

- la non fourniture par la Fondation Transplantation de bilans comptables demandés par des clients potentiels, qui de ce fait n'ont pas concrétisé leur projet de contrat;

- la disparition de Forenap (R&D) de la rubrique « soutien à la recherche » du nouveau site de la Fondation Transplantation;

- la non collaboration de la Fondation Transplantation au niveau d'une expertise scientifique dans le domaine de la dialyse, provoquant ainsi la perte d'un contrat de recherche d'un grand laboratoire pharmaceutique dans ce domaine

En ce qui concerne le Business Plan, ce dernier a été fourni dès le 7 juin 2011 (et non le 20 septembre comme l'affirme M. Baron), et retravaillé avec le Comité de Direction et la Fondation Transplantation en juillet 2011.

L'opportunité n'a jamais été donnée à M. François Le Metayer de présenter lui-même son Business Plan lors des conseils de surveillance qui se sont réunis entre mai et septembre 2011. Une réaction plus rapide sur ce Business Plan aurait été souhaitée.

Le sentiment de M. Baron «qu'un seul apport de fonds ne suffit pas» et que «Forenap a besoin d'une restructuration plus profonde» est également le nôtre. C'est pour cette raison qu'une restructuration a été mise en marche depuis quelques années. Elle porte aujourd'hui ses premiers fruits. (…)

Les conseils suggérés par M. Baron sur les activités sur lesquelles Forenap devrait se concentrer nous semblent fallacieux ...

Comme le souligne M. Baron, il y a trop peu de molécules sortant des laboratoires pharmaceutiques. Se limiter à la phase I serait donc préjudiciable du fait que si trop peu de molécules sortent, les possibilités de développement en phase I s'en trouvent réduites.

Il est donc pertinent de diversifier l'activité de Forenap vers les phases II et III et la préclinique, stratégie déjà mise en place par M. Rémy Luthringer dès 2002.

Les chiffres suivants démontrent que ces activités annexes ne sont pas négligeables au niveau du chiffre d'affaires :

Phase 1 : 2010, 65% - 2009, 49% - 2008, 45,% - 2007, 70,%.

Phase 2-3 : 2010, 25 % - 2009, 41 % - 2008, 50 % - 2007, 25 %.

Pré clinique / Consulting : 2010, 10 % - 2009, 10 % - 2008, 5 % - 2007, 5 %.

Bilan Année : 2010, négative - 2009, à l'équilibre - 2008, positive - 2007,  négative.

Se recentrer sur la Phase 1 au détriment du reste, notamment de notre expertise, reviendrait à rendre Forenap un centre  de clinique «classique» qui serait concurrencé par n'importe quelle autre Contract Research Organization (CRO) (NDLR : centre de recherche clinique). Forenap ne serait absolument plus compétitive et donc sans avenir!

De plus, ces activités engendrent nettement moins de frais de fonctionnement que la phase I et sont par conséquent plus rentables.

Une des stratégies était aussi de s'orienter vers le développement clinique d'entreprises américaines, ce à quoi devaient être employés les 11 millions d'€ injectés en 2009. Cette démarche a été tuée dans l'oeuf par la décision même des actionnaires qui avaient apporté ces fonds.

Le recentrage clientèle vers les gros laboratoires ne nous semble pas non plus opportun : d'une part, ils « ne développent pas suffisamment de molécules », et d'autre part, ils ont souvent leurs propres Unité de Phase 1 ou des partenariats déjà existants avec d'autres CRO. Ces mêmes CRO ont actuellement, comme nous, du mal à alimenter leur activité de phase I.

C'est la raison pour laquelle notre direction démarche également des biotechs et des start-ups désireuses de développer leurs molécules, qui offrent de ce fait, une source beaucoup plus diversifiée que les gros laboratoires.

En conclusion, nous avions auparavant des contrats, mais une organisation structurelle non optimisée. A présent, nous avons mis en place une restructuration, mais sommes en manque de contrats. Le départ de notre ancien apporteur d'affaires, provoqué par la divergence de vues avec les actionnaires au sujet du développement de l'activité aux Etats-Unis, y est sûrement pour quelque chose.

Nous avons le sentiment que nos dirigeants ont œuvré dans le sens d'une pérennisation de l'entreprise par diverses actions et restructurations, alors que dans le même temps, ces actions n'étaient pas toujours soutenues par les actionnaires.

Que pouvons nous faire de plus pour gagner la confiance des actionnaires ?»

Le Comité d'Entreprise de Forenap Pharma, les délégués syndicaux CFDT, CFE-CGC et UNSA

Relire l'article de Traces Ecrites News : Pourquoi Forenap a déposé le bilan
2 commentaire(s) pour cet article
  1. CAMILLEdit :

    Ca vous va bien, le CE et délégués syndicaux de dénoncer les propos soit disant fallacieux de Mr Baron, alors que vous véhiculez sans problème des tissus de mensonges sur votre mur (public ) Facebook écrits par FO ou Lutte Ouvrière !!! Je fais référence aux bénéfices de Forenap dont les actionnaires se seraient remplis les poches !!! Elle est bonne celle-là : Forenap n'a jamais fait le moindre bénéfice. Au contraire, c'est un puits sans fond. Sans la fondation Transplantation, l'entreprise aurait fermé définitivement ses portes en 2004 déjà. Il ne faut quand même pas jeter le bébé avec l'eau du bain ! Je ne formule aucun jugement sur la gestion de la Fondation ,parce que je n'ai pas la preuve de ce que vous avancez, mais la façon dont vous vous êtes adressé aux actionnaires (tous les actionnaires) en décembre dernier, par des courriers indignes de la confiance que vous témoignait l'ensemble des salariés, est inadmissible. Le CE outrepasse ses droits, ses représentants ne sont que les marionnettes d'un dirigeant qui n'assume pas ses erreurs. Tout mettre sur le dos de la Fondation est tellement plus facile que de se remettre en question ! Lamentable.

  2. Pour le CE et OSdit :

    Bravo ! Enfin la vérité qui sort, criante, et souveraine... Cette Fondation ne pourra pas mentir... quoique les gens qui la gèrent (géraient) sont capables de tout... Petits par la taille, grands par le mensonge ! Comment Mr Lohr, président de la Fondation, a-t-il pu laissé faire celà ???

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