BIOMÉDIAL. La plateforme d'imagerie médicale de Dijon a fait un pas de géant cet été.
Le groupement d'intérêt économique (GIE) Pharmimage a réceptionné le cyclotron qui servira à la fois à la recherche sur les traitements du cancer et aux diagnostics des patients.
Ce regroupement de biotechs et de laboratoires publics (1) s'apprête aussi à démarrer le projet de recherche Imappi, avec Bioscan, l'un des leaders mondial de la recherche préclinique.
«Jusqu'à maintenant, le fournisseur le plus proche de marqueurs était le CHU de Nancy, or leur durée de vie est très courte», indique Philippe Genne, administrateur du GIE (1). Début 2012, après autorisation de l'Autorité de Sûreté Nucléaire, le cyclotron, accélérateur de particules installé aux portes du campus et du CHU de Dijon, produira des isotopes radioactifs principalement à partir de fluor. Accrochés à une molécule, ils permettent de détecter des métastases même minimes et de constater l'évolution de la maladie ou de son traitement.
Exploité par Cyclopharma (24 millions d'€ de chiffre d'affaires), un laboratoire auvergnat spécialisé dans la médecine nucléaire (2), cet équipement alimentera deux plateformes d’imagerie de recherche, celle d’Oncodesign, la plus grosse biotech dijonnaise du GIE, et celle du centre de lutte contre le cancer Georges François Leclerc, implanté à Dijon. «Prestataires de service, les laboratoires Cyclopharma se positionnent en acteur de Santé Publique, en s'associant à la recherche», indique Robert Lambert, son directeur général.
Pour mener à bien ce projet, non seulement les biotechs, la plupart issues des laboratoires de l'Université de Bourgogne, mutualisent leurs compétences, mais les collectivités locales s'accordent à donner le coup de pouce qu'il fallait pour le faire éclore.
Le partenariat public privé qui en découle implique à égalité les deux parties. L'investissement de 4,8 millions d'€ (bâtiment et équipements) fait intervenir des subventions du Grand Dijon, du conseil régional de Bourgogne, du conseil général de la Côte-d'Or et du fonds européen Feder.
Le fonctionnement, estimé à 1,3 million d'€ par an, est assuré pendant 5 ans par le conseil régional, à hauteur de 500 000 €.
Bioscan attendu à Dijon
Dans leur ambition de faire de Dijon «un pôle d'excellence sur l'imagerie médicale», les collectivités locales soutiennent un second projet de recherche dans ce domaine. Sa sélection dans le programme de l'Etat "Investissements d'avenir", vaut au projet Imappi (3) évalué à 19 millions d'€, 7,3 millions de crédits de l'Etat.
Porté par le Pôle de Recherche et d’Enseignement supérieur (PRES) des universités de Bourgogne et Franche-Comté et la société américaine Bioscan, l'un des leaders mondial de la recherche préclinique, il implique aussi le GIE Pharmimage.
L'objectif consiste à créer le prototype d'un nouvel appareil d’imagerie médicale qui associe les technologies de résonance magnétique (IRM) et de tomographie par émission de positons (TEP). «La superposition de ces deux techniques permet de produire une image localisant une tumeur cancéreuse dans le corps humain», explique Fabrice Chamard, représentant de Bioscan en Europe.
D'ici la fin de l'année, la maison mère basée à Washington DC devrait valider un projet d'implantation d'une équipe de développeurs à Dijon. La finalité à terme étant d'aboutir à une version industrielle de l'appareil, les collectivités locales - Grand Dijon, conseil régional de Bourgogne - et leurs agences de développement déploient toute leur énergie pour que ce projet devienne réalité.
(1). Les membres du GIE Pharmimage :
Les laboratoires du Centre de compétences international en télé-Imagerie créé en 2004 par des experts de la gestion de la connaissance et des praticiens de la santé ; le centre de lutte contre le cancer Georges-François Leclerc à Dijon ; le CHU de Dijon et le centre hospitalier de Nevers.
Les entreprises, Chematech, société issue du laboratoire de chimie moléculaire de l'Université de Bourgogne, créée en 2005 ; NVH Medicinal, société de développement d'outils et de produits destinés aux diagnostics et aux traitements des pathologies ; Oncodesign société de biotechnologie dans les thérapies anticancéreuses ; Welience filiale de valorisation de la recherche de l'Université de Bourgogne et Cyclopharma.
(2) Cyclopharma exploite déjà une dizaine de cyclotrons en France.
(3) Imappi associe également l'Institut de chimie moléculaire de l'université de Bourgogne (ICMUB), le laboratoire interdisciplinaire Carnot de Bourgogne, le pôle chimie moléculaire Welience et deux laboratoires de l'Université de Franche-Comté : l'Institut Univers transport interface nanostructure atmosphère et environnement molécule (UTINAM-CNRS) et le laboratoire électronique informatique et image (LE2I) à Besançon.
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Crédit photo: Traces Écrites