Le fabricant de cosmétiques Mibelle Group verdit les produits et le bilan carbone de son site de Sarreguemines (Moselle) sous l’impulsion de son actionnaire, le géant suisse de la distribution Migros. Ce virage se traduit par un investissement dans une ligne de conditionnement plus polyvalente et l'amélioration de l'efficacité énergétique de l'usine.


Dans l’univers des cosmétiques, les noms de Wella et Procter & Gamble sonnent familièrement aux oreilles des consommateurs, moins pas celui de Mibelle Group. Or, le site de Sarreguemines (Moselle) qui évolue dans ce secteur était passé dans le giron de ces deux géants, avant d’être racheté en 2016 par Mibelle Group, la filiale d'un autre géant, de la grande distribution cette fois-ci : le suisse Migros, qui emploie 94.000 salariés dans le monde.

Sous l’impulsion de son nouveau propriétaire helvétique, cette usine de produits de soin du cheveu et de la peau comptant 225 salariés conditionne désormais des ingrédients plus « verts », dans des emballages non issus de la pétrochimie. Elle engage aussi l’amélioration des performances énergétiques de ses ateliers.


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« Les entreprises suisses à l’image de Migros apparaissent très en avance sur le plan du développement durable. Nous apprenons beaucoup grâce au groupe », se félicite Gaëtan Perzo, directeur de l’usine Mibelle Group de Sarreguemines.

La nouvelle ligne de conditionnement mise en service au deuxième semestre 2021 illustre cette ambition. Outre l’augmentation de capacité de 10 millions d’unités supplémentaires par an (+5%) qu’elle procure, elle est conçue pour remplir, au rythme de 60 à 80 unités par minute, des pots ou des bouteilles en aluminium ou en verre. « Ces contenants correspondent davantage aux attentes des consommateurs en produits plus durables », explique Gaëtan Perzo.

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Maxime Blot, directeur de production (à droite) et Gaëtan Perzo, directeur de Mibelle présentent le nouveau mélangeur adapté aux formules à haute viscosité. © Philippe Bohlinger

 
Ces matériaux les rendent cependant plus fragiles que leurs homologues en plastique, ce qui a impliqué une conception différente de la ligne. L’équipement est venu compléter le nouveau mélangeur mis en service un an auparavant, le tout représentant un investissement de 3 millions d'€. La nouvelle cuve présente la particularité d’être adaptée aux formules à haute viscosité.

« Pour répondre aux attentes de nos principaux clients, nous avons entamé il y a deux ans une diversification dans les produits de soin pour la peau, un virage que vient faciliter notre investissement industriel. Nous avons dans le même temps organisé des chaînes d’approvisionnement plus courtes, en nous approvisionnant dans la mesure du possible en Europe, et nous avons misé sur des ingrédients plus verts », poursuit le directeur d’usine.

Gaëtan Perzo évoque, à ce titre, les labels Cosmos (procédés respectueux de l'environnement et de la santé humaine), RSPO (production durable d’huile de palme), mais aussi cruelty free (aucun ingrédient testé sur les animaux) et vegan (aucun composant issu de l’exploitation animale).


Trois référents énergie
 

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De gauche à droite : Mélanie Laumonier, directrice qualité et innovation, Damien Duflot, directeur technique, Gaëtan Perzo, directeur, Maxime Blot, directeur de production. © Philippe Bohlinger


Mibelle Group a également pris à bras le corps les enjeux de réduction de ses consommations énergétiques et de décarbonation. Récemment, l’entreprise a formé trois salariés au travers du programme Référent énergie dans l’industrie et le tertiaire complexe Prorefei
qui est piloté au niveau national par l’ATEE (Association technique énergie environnement). Le programme, de six heures préalables en ligne puis deux jours de formation théorique, s’est prolongé par un suivi des stagiaires en entreprise pendant deux journées et demie.

« Le volume total de 60 heures d’accompagnement sur le terrain a permis aux référents énergie d’identifier de beaux projets d’efficacité énergétique. Ils ont commencé par améliorer leur plan de comptage des consommations électriques », indique le bureau d’études Optinergie (Pyrénées-Atlantiques) qui a accompagné les stagiaires de l’usine Mibelle Group.

Les référents énergie ont désormais des outils pour également réduire les consommations de gaz. Ils envisagent le remplacement d’une chaudière existante par un équipement moins énergivore. Dans un contexte de hausse des tarifs énergétiques, leur formation s’avère aujourd’hui un atout stratégique. 



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L’histoire du site industriel dédié aux produits d'hygiène

Mibelle a conservé la raison sociale sous laquelle le site a été fondé en 1959, celle d’Ondal France. L’usine était à l’origine spécialisée dans la production de shampooings et après-shampoings. Sa production actuelle a été quasi doublée depuis le changement de propriétaire en 2016, pour approcher les 100 millions d’unités en 2021. Sur la même période, les effectifs ont augmenté d’une cinquantaine de salariés.
Une bonne nouvelle pour l’entreprise qui avait connu d’importantes baisses de volumes dans les années 2010. Le site affiche une certaine singularité au sein de Migros, car il est intégré à l’une des divisions industrielles créées en vue de fournir les points de ventes du groupe, mais elle produit peu pour sa maison-mère.

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