Le fabricant français de matériaux de construction pour le bâtiment poursuit son accélération sous la direction de Caroline Semin, 29 ans, 6e génération de l’entreprise familiale. L’investissement dans une nouvelle ligne de production augmente les capacités de production de son site historique mosellan, spécialisé en enduits pour joints de plaques de plâtre, tout en diminuant l’impact carbone.


Le confort de travail des ouvriers qualifiés du second-œuvre est la première préoccupation de Semin, affirme le spécialiste français de matériaux de construction pour le bâtiment dont le siège social se situe à Kédange-sur-Canner (Moselle). Le succès de ses enduits pour joints de plaques de plâtre, son cœur de métier, pousse l’entreprise familiale co-dirigée par la 6e génération, Caroline Semin, à augmenter la production de son site local, spécialisé dans la fabrication d’enduits.

Une nouvelle ligne de conditionnement de sacs d’enduits a récemment été mise en service. L’investissement de 800.000 € soutenu dans la cadre du plan de France Relance est synonyme d’une augmentation de 15 à 20% de ses capacités. Et bien plus encore…  

 

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Le site reconnaissable entre mille par ses immenses silos aux couleurs bleues améliore aussi son impact sur la planète. A la faveur de cet investissement, la consommation de plastique pour l'emballage diminue de 30% et le bilan carbone de 2,9 tonnes équivalent CO2 par an. Ce petit miracle a été rendu possible par la modernisation du système de houssage des sacs sur les palettes.

« Nous sommes passés de housses rétractables à des housses étirables. Jusqu’à présent les housses étaient mises en place du haut vers le bas, avec injection d’un gaz afin de provoquer leur rétractation. Dans la nouvelle configuration, les housses viennent s’étirer mécaniquement sur les palettes », détaille la jeune dirigeante.

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La transformation du procédé d'emballage a réduit de 30% le volume de plastique pour les sacs d'enduits. © Philippe Bohlinger


Au passage, Caroline Semin insiste sur les deux gammes de conditionnement : des sacs de 25 kg, mais aussi de 15 kg, « un poids de confort pour les femmes qui sont de plus en plus nombreuses à travailler dans le secteur du bâtiment. » 
La cheffe d’entreprise, 29 ans, incarne une nouvelle génération d’industriel ou plutôt « d’industri-elle » pourrait-on écrire en jouant sur le mot.

Les 3 et 4 juillet derniers, la jeune femme a d’ailleurs représenté le territoire lorrain à l'Élysée aux côtés d’Hampiaux (Meurthe-et-Moselle), de Petitcollin (Meuse) et d’Innothéra (Vosges). Son enduit de rebouchage en poudre “ Semin Reboucheur Pro ” figurait parmi 126 produits montrés à l’occasion de la deuxième édition de la Grande exposition du Fabriqué en France.

 

Projet d’usine en Pologne

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Le siège du Groupe Semin est établi en Moselle, à Kédange-sur-Canner, à 30 Km au nord de Metz, site reconnaissable entre mille par ses immenses silos aux couleurs bleues. © Philippe Bohlinger


A Kédange-sur-Canner où sont employées 800 personnes, les sacs sont expédiés en France, mais aussi hors des frontières. L’export, en particulier outre-Rhin, au Portugal et dans les pays de l’Est, a limité l’impact de la crise sanitaire. Le groupe qui avait bouclé son exercice 2019 avec 162 millions d’€ de chiffre d’affaires, affiche aujourd’hui une progression de près de 5% sur un chiffre d’affaires de 170 millions d’€ en 2020.

La Pologne focalise actuellement l’attention de la dirigeante qui y envisage la construction d’une nouvelle usine ou une opération de croissance externe. « Cela nous permettrait de nous développer et d’avoir davantage de réactivité sur ce marché est-européen, mais aussi en Ukraine. » Semin ambitionne également depuis plusieurs années de s’implanter en Algérie.


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L’internationalisation de l’entreprise qui compte 8 sites en France est déjà une réalité, avec plus de 40% de chiffre d’affaires réalisé en dehors de l’hexagone. En franchissant les frontières, l’entreprise s’est diversifiée dans les métiers connexes aux enduits et colles : bandes à joint, trappes de visite. La construction d’une usine en Russie en 2011 avait permis d’accompagner une enseigne spécialisée de la grande distribution.

En 2012, Semin a racheté son fournisseur de trappes de visite, l’allemand RUG, puis en 2015, son fournisseur espagnol de bandes à joint pour plaques de plâtre BCN. En République tchèque, le groupe exploite une usine de suspentes (pièces permettant de réaliser la pose de faux-plafonds) en partenariat avec un entrepreneur local. 

Qui est Caroline Semin ?


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Depuis 2018, Caroline Semin incarne la 6e génération de dirigeants familiaux au sein de l’entreprise fondée en 1838. La dirigeante est bien épaulée dans ses fonctions par son père, Philippe Semin dont elle a suivi le parcours de formation sur les bancs de l’école supérieure de commerce ISTEC à Paris.
La jeune femme pas encore trentenaire a fait ses premiers pas dans le monde du bâtiment dans le cadre d’une formation en alternance chez le fabricant français d’isolants minces Actis. En 2015, elle a rejoint le groupe familial comme commerciale en Ile-de-France, « afin de faire la promotion de nos enduits auprès des peintres », complète-t-elle.
Nommée directrice générale trois ans plus tard, elle évoque ses modèles d’entreprenariat au féminin dans le bâtiment : Christine Muscat, directrice générale de Knauf Bâtiment France (aménagement intérieur), Cécilia Laurent, directrice générale de PRB (produits de revêtement) et Christine Riou, directrice générale du groupe de vitrages qui porte son nom.
Photo fournie par l'entreprise

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