La PME à Masevaux-Niederbruck (Haut-Rhin) poursuit l’aventure du conditionnement en bois par la confection de caisses et palettes sur-mesure, en se plaçant progressivement sous la conduite des enfants des dirigeants fondateurs de l'entreprise il y a près de quarante ans.


Les secondes générations prennent doucement les commandes chez Emballages Industriels de la Doller (EID) à Masevaux-Niederbruck (Haut-Rhin). Fabrice Simon s'est déjà hissé dans le courant de cette année à la fonction de cogérant de la Sarl spécialiste des conditionnements en bois et il sera rejoint dans quelques mois par Benjamin Lerch. Les deux hommes, âges respectivement de 53 et 38 ans, commencent ainsi à succéder à leurs pères Jean-Marie Simon et Laurent Lerch, les fondateurs en 1985 de la PME dans laquelle ils restent parfaitement actifs, histoire de transmettre le flambeau en douceur.

Les nouveaux dirigeants se sont fixé la mission de perpétuer la bonne marche en avant, sans esbrouffe, qui a caractérisé EID depuis ses débuts. Cette croissance quelque peu à l’ombre mais bien réelle s’exprime dans ses bâtiments. Longtemps entreprise parmi d’autres du « Domaine de l’Abbaye » à l’entrée de la coquette cité chef-lieu de la vallée de la Doller (dont Laurent Lerch a été le maire de 2008 à 2020), la société a poussé ses murs, rachetant des surfaces laissées libres par d’autres s’étant notamment réimplantée en entrée de vallée comme De Luca Industry, de sorte à occuper la majeure partie des disponibilités du Domaine, sur 5.000 m2 couverts.

 

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La PME emploie aujourd’hui 20 salariés et a réalisé un chiffre d’affaires de 2,8 millions d’€ à la clôture de son dernier exercice, le 30 septembre 2022. L’emballage bois qu’elle conçoit est monté en gamme, de sorte à retenir l’attention de nombreux acteurs du marché alsacien et de leurs clients.

« Nous travaillons principalement en sous-traitance des principaux conditionneurs bois régionaux, qui eux-mêmes livrent les industriels », expose Fabrice Simon. Le « portefeuille » de ces destinataires finaux comprend des fabricants des grosses pièces et machines, comme Liebherr à Colmar ou Cryostar à Hésingue (Haut-Rhin).

 

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L'entreprise réalise les conditionnements à partir de bois résineux massifs régionaux et de panneaux OSB importés, essentiellement en sous-traitance d'emballeurs alsaciens. © Mathieu Noyer

 

Dimensions variables

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Les lignes de fabrication ont investi au fil du temps plusieurs bâtiments du Domaine de l'Abbaye à l'entrée de Masevaux (Haut-Rhin).
© Mathieu Noyer


Emballages Industriels de la Doller valorise en effet ses capacités à produire des caissons et palettes sur-mesure,à partir de résineux régionaaux (massifs des Vosges, du Haut-Doubs, du Jura),de panneaux OSB importés et de contreplaqués pour certains conditionnements, de type conteneurs. Il en résulte une offre aux dimensions fort variées. « Nos caisses peuvent aller jusqu’à 12 mètres de longueur, 3,5 mètres de hauteur et 4 mètres de largeur », évalue Benjamin Lerch. La modernisation régulière du processn depuis le débiatge (avec une récente machine de découpe laser) jusqu'à la finition en passant par le rabotage et d'autres étapes, a permis à la PME de maintenir sa place dans son environnement concurrentiel.

 

L'ajout d'une offre de pellets

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La presse à granulés de bois dont l'entreprise s'est équipée lui fait produire un pellet de qualité, qui est vendu
aux particuliers pour leur chauffage. © Mathieu Noyer


Et depuis quatre ans, elle a engagé une diversification somme toute « naturelle »… la production de pellets à partir de ses chutes de bois.
La décision a déclenché un investissement de 700.000 € pour l’acquisition et la mise au point de la nouvelle ligne, équipée de matériel italien, une presse à granulés du constructeur P-System. Elle fait entrer EID sur le marché des particuliers, auxquels ces pellets sont destinés, à des tarifs relativement élevés, « mais pas aux antipodes de la moyenne du marché, et justifiés par le caractère énergivore ainsi que par le process et la qualité du pellet que nous sortons », souligne Fabrice Simon.

Si l’installation consomme de l’énergie, celle-ci a changé de nature et EID s’en félicite : avant de réserver ces chutes les plus « nobles » au pellet à commercialiser, l’entreprise réinjecte ses rebuts plus basiques dans son système de chauffage, qui passe en partie du gaz au bois. « Nous parvenons ainsi à combiner une valorisation écologique avec une source de recettes », poursuit Fabrice Simon. Cette PME apporte aisi un exemple du fameux mariage entre développements durable et économique. A son échelle et toujours à sa manière, modeste.

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Fabrice Simon (à gauche) et Benjamin Lerch prennnent progressivement la suite de leurs pères Jean-Marie Simon et Laurent Lerch à la tête d'Emballages Industriels de la Doller à Masevaux-Niederbruck (Haut-Rhin). © Mathieu Noyer

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