VIN. La capitale de la Bourgogne Franche-Comté replante des vignes et cherche des vignerons pour les exploiter.

Une stratégie liée à l’inscription des Climats de Bourgogne au patrimoine de l’Unesco et à la future cité de la gastronomie et du vin que va réaliser le groupe Eiffage.

Précisions avec Benoît Bordat, conseiller communautaire délégué à l’agriculture périurbaine.

 

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Vignes du domaine de la Cras avec en fond la ville de Dijon. ©Benoît Bordat.

 

Aura-t-on un jour une appellation Côte de Dijon comme les très réputées Côte de Beaune et Côte de Nuits ?

 

La capitale de la région Bourgogne Franche-Comté l’espère et va étendre ses terres viticoles, pour l’instant cantonnées à une trentaine d’hectares plantés en bourgogne générique, principalement à l’Ouest de son territoire communal.

 

« Sur un potentiel d’environ 58 hectares intra muros dans l’aire d’appellation (*), nous en maîtrisons 13, dont 4,7 hectares agricoles, tout récemment acquis et très bien exposés », se réjouit Benoît Bordat, conseiller communautaire délégué à l’agriculture périurbaine.

 

Ecole des vins

 

Les acquisitions confiées à la communauté urbaine du Grand Dijon, se font au gré des opportunités foncières, facilitées par une révision de certains documents d’urbanisme. Comme celle, fin 2013, du Domaine de la Cras et ses 160 hectares, dont 8 hectares viticoles, achetés  pour 1,3 million d’€.

 

L’ambition de renouer avec un riche passé bacchique, qui selon une étude de 1830 dénombrait pas moins de 300 vignerons et près de 1200 hectares de vignes, n’est pas seulement folklorique pour le maire socialiste et président communautaire François Rebsamen.

 

Elle découle déjà, en juillet 2015, de l’inscription des climats de Bourgogne au patrimoine mondial de l’Unesco, incluant dans le périmètre la centaine d’hectares du secteur sauvegardé de Dijon.

 

Un fort enjeu touristique

 

A cela s’ajoute six mois plus tard, l’obtention, pour célébrer le repas français, de l’une des quatre cités internationales de la gastronomie et du vin, dont la réalisation a été confiée au groupe de BTP Eiffage qui la financera en grande partie.

 

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Fête bacchique à Dijon. ©Archives municipales.

 

Alors que Beaune peine à réunir les fonds, notamment privés, pour sa cité des vins de Bourgogne, Dijon entend aller le plus vite possible (**).

 

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L’enjeu touristique n’est pas négligeable, car ajouter le vin aux fabrications locales que sont les liqueurs, tout spécialement celle de cassis, la moutarde et le pain d’épices renforcerait considérablement l’image agroalimentaire d’une ville, dotée de très nombreux centres d’études et de recherche dédiés (l'institut national de recherche agronomique - Inra- notamment, et le pôle de compétitivité Vitagora) et qui défend de bons produits autour des thématiques du goût, de la nutrition et de la santé.

 

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La stratégie intègre également un volet scientifique, avec la création,sur 2,5 hectares, d’un conservatoire du pinot noir et du chardonnay, les deux cépages privilégiés pour le bourgogne et voués à évoluer en s’adaptant au changement climatique.

 

« Nous voulons aussi replanter d’anciens cépages connus localement, comme le melon et le pinot franc », indique Benoît Bordat. Pour trouver des candidats vignerons en fermage, le Grand Dijon est prêt à prendre en charge les frais de plantation évalués à 50 000 € à l’hectare.

 

(*) Et 300 hectares sur tout le territoire de la communauté urbaine du Grand Dijon.

(**) Sachant qu'un recours déposé le 25 mars 2016 au tribunal administratif de Dijon par le président du groupe d'opposition municipale Emmanuel Bichot, ralentit le projet de cité de la gastronomie : la ville ne peut acquérir comme prévu, les terrains de l'ancien hôpital général tant que le tribunal de commerce n'aura pas statué.

 

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