Le Bureau Interprofessionnel des Vins de Bourgogne (BIVB) mise sur une stratégie très élaborée en matière d’oenotourisme. Et tout spécialement pour l’accueil en cave, avec visites commentées et dégustations dignes de ce nom. Les vignerons candidats au label Vignobles & Découvertes doivent respecter des critères très précis sous peine de ne pas décrocher le précieux sésame, version bourguignonne.

 

Avec la crise sanitaire, la redécouverte de nos régions séduit de plus en plus de vacanciers et parmi ces derniers, les amateurs de vin. L’interprofession viticole bourguignonne l’a bien compris et mise sur l’oenotourisme comme un véritable outil de promotion de la filière. Mais pas n’importe comment. Ici le label national Vignobles & Découvertes, créé en 2009, gage d’un bon accueil et d’une descente de cave réussie, ne s’obtient pas qu’avec le respect des seuls critères nationaux.

 

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vignoblesdecouvertesParmi ces derniers : parler au moins une langue étrangère, respecter les horaires, ouvrir au moins une journée dans le week-end ou encore ne pas imposer l’achat de vin. « Nous sommes allés bien au-delà pour marquer une identité propre qui marie authenticité et convivialité », explique Virginie Valcauda, directrice du marketing et de la communication au Bureau Interprofessionnel des Vins de Bourgogne (BIVB).

Aussi, de nombreux critères spécifiques – pas moins de 55 – s’ajoutent, tels la facilité d’accès, le confort des lieux, une verrerie adaptée, des vins à bonne température, des éthylotests à disposition... Mais pas seulement. « Une fiche technique sur les vins, des dépliants et une carte visible sur son vignoble, le paiement par carte bleue, un site Internet, une présence sur les réseaux sociaux, une signalétique adaptée, le confort du lieu, proposant par exemple des sanitaires accessibles... », détaille Virginie Valcauda.

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Caves de la Collégiale de la maison beaunoise Joseph Drouhin, ouvertes à la visite sur rendez-vous. © Joseph Drouhin


Les vignerons, candidats au label Vignobles & Découvertes version bourguignonne, doivent donc se soumettre à un audit indépendant, baptisé « qualité oenotourisme Bourgogne » qui balaie tous ces critères, et obtenir une note d’au moins 80 points sur 100 pour décrocher le précieux sésame.

Et ils le font... Pas moins de 213 caves bourguignonnes, dont une myriade de toutes petites, sont déjà labellisées et une cinquantaine passent actuellement un audit. « Il ne s’agit pas d’un audit sanction, nous faisons au besoin rectifier le tir pour que leur clientèle bénéficie de conditions d’accueil optimum », souligne Alexia Mercorelli, consultante chez Protourisme, l’organisme certificateur.

Afin de vous mettre le vin à la bouche, voici une petite sélection faite dans les différents terroirs régionaux. Pour en savoir beaucoup plus, un guide bilingue français-anglais existe et répertorie toutes les caves, explique les vignobles et intègre une carte des routes des vins.

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• Cave Champy (Beaune, Côte-de-Beaune, Côte-d’Or)

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La salle de dégustation de la Maison Champy à Beaune, dans un bâtiment syle Eiffel récemment rénové. © Champy


La célèbre et plus ancienne maison de vin bourguignonne, datant de 1720 et située à Beaune, fait depuis 2016 partie du groupe Advini. Sa cave du 15ème siècle est ouverte aux visites depuis deux ans et réalise 5% de son activité grâce à l’oenotourisme. « Nous visons les 10% à terme », certifie Camille Juillard, responsable du marketing. Ici, l’offre oenotouristique, très développée, intègre des animations et de nombreuses prestations annexes. Membre du club des Entreprises du Patrimoine Vivant (EPV), Champy et ses 21 hectares de vignes, exploite une cuverie bâtie par l’École Eiffel. A noter que le groupe Advini, aussi propriétaire de la maison Laroche, implantée à Chablis (Yonne) ouvre également sur place un caveau de dégustation.

 

• Cave du Domaine Montmain (Villars-Fontaine, Hautes-Côtes-de-Nuits, Côte-d’Or)

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Dégustation au Domaine de Montmain. ©  Montmain


Yoan Vernus, responsable du caveau, campe immédiatement l’ambiance. « Il est primordial de venir et de goûter nos produits de 1989 à nos derniers millésimes.» Le Domaine Montmain et ses 30 hectares en vignes hautes (seulement 3.000 pieds l’hectares) joue la carte des vins de garde, à partir de macérations longues. Avec 80% de l’activité issus de la vente aux particuliers, l’oenotourisme se veut ici très soigné. Le domaine propose deux formules de dégustation, une gratuite avec quelques vins et une autre payante à 10 € qui dure une heure et demie, et permet de mieux apprécier le « génie du lieu ».  Le domaine Montmain emploie 9 personnes et réalise autour du million d’€ de chiffre d’affaires.

 

• Cave du Domaine des Terres de Chatenay (Péronne, Mâconnais, Saône-et-Loire)

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La cave Domaine des Terres de Chatenay dans le Mâconnais avec en vignette, les amphores dans lesquelles les viticulteurs élèvent certaines cuvées.  © Domaine des Terres de Chatenay


On entre ici chez un couple de passionnés qui, sur onze hectares de chardonnay, produisent sur 11 hectares du crémant, du mâcon-villages, du mâcon-péronne et du viré-clessé. Jean-Claude et Marie-Odile Janin font partager leur métier et même plus encore. « Je me mets à la place des visiteurs qui ne connaissent pas, l’obtention du label Vignobles & Découvertes doit les rassurer, leur donner des repères quant à la qualité de notre offre », assure Marie-Odile. Ils le sont toutefois bien vite quand Jean-Claude commence ses explications autour de cinq vins, car le vigneron sait captiver son auditoire. Le Domaine des Terres de Chatenay emploie trois personnes et réalise un chiffre d’affaires de 310.000 €.

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