La PME de transport plus que centenaire, membre du groupe BBL, s’est réinstallée depuis quelques mois dans un nouveau siège dans son fief de Delle, au poste-frontière avec la Suisse. L’occasion pour elle de marquer son identité de transitaire et opérateur de douane spécialisé dans les flux depuis et vers le pays voisin, tremplin d’un développement plus international.


Son profil franco-suisse de toujours, Charpiot le cultive un peu plus. Par l’installation, depuis l’automne dernier, de son nouveau siège de Delle au poste-frontière avec Boncourt, le transporteur nord-franc-comtois réaffirme son rôle de pivot dans les échanges bilatéraux entre l’Hexagone et la Confédération helvétique, qui forge son identité depuis plus de cent ans, à présent.

Les 3.000 m2 neufs voulus performants ou démonstrateurs sur le plan environnement (panneaux solaires, pompe à chaleur, bornes de recharge pour véhicules électriques…) abritent également l’un des neuf sites d’exploitation de l’entreprise, tous situés ou presque dans la zone d’attraction de la Suisse ou dans ce pays même : Sierentz dans le Haut-Rhin, Saint-Julien-en-Genevois en Haute-Savoie, Le Locle dans le canton de Neuchâtel, Genève et Zurich tissent, avec Delle, un réseau frontalier que Dijon-Longvic complète d’une implantation plus à l’intérieur des « terres » tricolores.

« Nous faisons partie des rares acteurs experts des transports et des opérations de douane avec la Suisse. Alors que le métier de transitaire avait décliné du fait de la mise en place de la libre circulation au sein de l’Union européenne, nous avons choisi de garder cette spécialité, ce qui nous permet de nous positionner sur les  relations commerciales avec les pays concernés », souligne Jacques Weill, directeur commercial de Charpiot. Ces compétences spécialisées – prestations de douane, certification OEA (opérateur économique agréé), etc. - peuvent aussi se déployer, ainsi, vers des pays scandinaves non membres de l’UE comme la Norvège…mais aussi, à présent, vers le Royaume-Uni, en conséquence du Brexit. 

 

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Vers ces destinations comme vers toutes les autres en Europe, l’entreprise de Delle assure des acheminements, routiers pour l’essentiel, « de la palette isolée jusqu’à l’affrètement d’un camion complet », expose son directeur commercial. Son noyau dur de clientèle se recrute dans l’industrie, représentée dans toute sa diversité : chimie, électronique, médical, luxe, alimentaire, automobile, également pour le transport de matières dangereuses et celui de marchandises en température contrôlée de 0 à 15 °C.

La digitalisation croissante des opérations de douane, la PME franc-comtoise la voit comme une opportunité : « elle diminue la charge administrative, offrant ainsi les moyens de concentrer nos collaborateurs sur des activités de valeur ajoutée », confie Jacques Weill.

Partenaire d’EuroSupply Chain

Charpiot compte parmi les nouvelles entreprises partenaires du salon Euro Supply Chain, dont l’édition 2023 se tiendra le 8 juin prochain à Mulhouse (Haut-Rhin), au Parc des expositions. Le salon né dans son concept dans l’Ouest de la France connaîtra ainsi sa deuxième déclinaison dans l’Est, à la suite d’une première jugée prometteuse en qualité et quantité de fréquentation. En s’y associant, le transporteur basé dans le Territoire de Belfort souhaite conforter sa notoriété en Alsace, qui se fonde sur une présence ancienne aujourd’hui concentrée à Sierentz, ainsi que dans des territoires voisins comme les Vosges.

 

Comme un tailleur sur-mesure

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Outre son siège à Delle (Territoire de Belfort), Charpiot est notamment à implanté à Sierentz (Haut-Rhin) dans un bâtiment de 3.000 m2 mis en service en 2019.


Cette stratégie a été confirmée en 2011 par le groupe BBL, repreneur de l’entreprise qui était restée familiale depuis son origine en 1920. La PME d’aujourd’hui 140 salariés pour un chiffre d’affaires annuel de 25 millions d’€ « bénéficie ainsi de l’effet groupe d’une maison-mère puissante de 2.000 salariés et 900 millions d’€ de chiffre d’affaires qui est portée par un dirigeant visionnaire et nous aide à aller de l’avant », salue Jacques Weill. De notre côté, notre taille intermédiaire d’entreprise nous conserve l’atout d’une réponse sur-mesure, comme un tailleur en quelque sorte,  assurant la prestation de transport à la demande du client. »

 

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BBL procure à Charpiot une plus grande ouverture sur les transports hors Europe « overseas », dont l’aérien au départ de Genève. De même, les synergies s’opèrent vers la logistique grâce aux moyens de BBL, qui possède un site de référence 45.000 m2 à Saint-Quentin-Fallavier, dnas l'Isère entre Lyon et Grenoble. Le groupe est également présent à Bartenheim (Haut-Rhin) via la société SAT qu’il avait racheté, ce qui ouvre des perspectives à Charpiot à proximité de sa propre implantation dans le Sud-Alsace : le site d’exploitation de Sierentz, de 3.000 m2 comme Delle, mis en service en 2019 en succession de plusieurs localisations différentes dans le même bassin par le passé.

La Suisse confirme son importance pour Charpiot sur un autre plan encore : elle l’emmène sur le terrain d’avenir de l’e-commerce. La PME a décroché un marché auprès de la Poste helvétique qui peut constituer un tremplin pour elle dans cette spécialité.

 

Décarboner la flotte 

Un enjeu pour Charpiot consiste à décarboner sa flotte de véhicules. L’entreprise est bien avancée et là encore, la Suisse n’y est pas étrangère. Ses 60 camions respectent presque tous la dernière norme Euro 6, la plus exigeante en terme de réduction des émissions polluants. Or, « la Suisse fondant le calcul de sa redevance poids lourds RPLP sur les émissions polluantes, nous avons tout intérêt à circuler avec les véhicules les plus performants », relève Jacques Weill.

Charpiot réfléchit à se doter de véhicules à l’hydrogène. « Cette perspective est encore de long terme, mais nous la regardons, compte tenu des atouts du Nord Franche-Comté avec la prochaine station à Danjoutin (Territoire de Belfort) et l’expertise de l’entreprise Gaussin que nous connaissons bien. »  Pour l’électrification future de sa flotte, Charpiot peut s’appuyer sur son groupe d’appartenance BBL qui commence à équiper de la sorte ses propres poids lourds.

Photos fournies par l'entreprise.

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