Pendant cette semaine de vacances scolaires commune aux régions Bourgogne-Franche-Comté et Grand Est, la rédaction de Traces Écrites News fait une pause et vous propose de revenir sur ce qui a fait l’actualité économique de ce printemps. Métalhom, expert de la découpe métallique, met un coup d’accélérateur à son programme de 18 millions d’€ et prévision de 30 embauches à trois ans, grâce au plan France relance, à la Région Bourgogne-Franche-Comté, et à Pays de Montbéliard Agglomération où il est installé.


Métalhom a bien grandi. La petite entreprise de 10 personnes née discrètement en 2013 dans le Pays de Montbéliard est devenu un phare du Technoland, la zone d’activités de référence de l’agglomération. Ses bâtiments situés sur le ban communal de Brognard s’y dressent avec fierté pour abriter désormais 100 salariés permanents, experts de la découpe métallique haut de gamme et qui ont généré 33 millions d’€ de chiffre d’affaires en 2021.

« Ce montant a été supérieur aux 28 millions d’€ prévus et il traduit davantage qu’un rattrapage de 2020 que nous avions terminé cinq millions d’€ sous le niveau de 24,5 millions de 2019 », souligne Naima Cottin, directrice administrative et financière. Également directrice des ressources humaines, elle fait partie des quelques cadres réunis autour du directeur du site, Yemliha Tasyurek, auxquels le fondateur Gilles Devillers a laissé les clés du quotidien tout en restant l’actionnaire majoritaire de Métalhom.



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Cette progression quasi-linéaire ne tombe évidemment pas du ciel, encore moins dans un secteur très disputé entre concurrents européens. Elle est le fruit d’investissements réguliers, bien réfléchis et qui ont été ciblés de façon à se compléter les uns les autres et à former un puzzle d’équipements les meilleurs dans leur spécialité respective, au service de l’activité finale à Brognard : la fabrication de composants métallurgiques de haute valeur ajoutée.

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Nicolas Galmiche, responsable de la production chez Métalhom : « Les lignes de découpe permettent de travailler des tôles de 3 à 200 mm d’épaisseur. » © Mathieu Noyer


Ainsi, deux centres d’usinage 5 axes traitent les pièces complexes – grâce à un système à double plateau tournant – et celles de grande dimension, tandis que plusieurs autres centres 3 axes s’affairent sur les pièces plus petites. De même, les lignes de découpe voient se succéder les technologies – oxycoupage, laser, plasma… – permettant de se répartir la gamme des tôles de 3 millimètres à 200 millimètres d’épaisseur.

Parfois, les frontières se floutent. « Nous avons acquis une machine de découpe particulièrement technologique pour nos plaques les plus fines (3-15 mm) : elle s’incline à la manière d’une découpe plasma, elle fait gagner ainsi à la fois en précision et en temps », décrit ainsi Nicolas Galmiche, le responsable de production en faisant parcourir les différentes étapes du process. Ebavurage, grenaillage, alésage, taraudage, fraisage, mécano-soudure, les ateliers enchaînent les techniques. Les plieuses sont également calibrées pour un maximum d’efficience. « Celles de 800 tonnes assurent un pliage jusqu’à une longueur de 14 mètres », poursuit Nicolas Galmiche.

 

Automatisation et relocalisation d'activité

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Les nouveaux équipements doivent contribuer à relocaliser des activités que les clients de Métalhom sous-traitaient en Europe de l’Est. © Métalhom


Cet effort d’investissement a représenté 18 millions d’€ cumulés depuis la création. Il connaît à présent un coup d’accélérateur : depuis l’an dernier et jusqu’à l’an prochain, la PME est engagée dans un programme de 6,5 millions d’€, soutenu pour un cumul de 1,1 million par le plan France relance de l’Etat et le Fonds de relocalisation et de transition vers une économie décarbonée de la Région Bourgogne-Franche-Comté, ainsi que par Pays de Montbéliard Agglomération pour le volet immobilier consistant en une extension de 1.100 m2.

Les nouveaux équipements, comme la ligne de pliage automatisée et celle de peinture par poudre, vont permettre d’automatiser certaines opérations. « Ils nous font définitivement entrer dans l'industrie 4.0, permettant d’augmenter les compétences des collaborateurs et de diminuer les opérations de manutention, sources de troubles musculo-squelettiques », expose Naima Cottin.

Les nouveaux équipements doivent aussi contribuer à ancrer solidement la tendance observée par les dirigeants de Métalhom depuis la crise sanitaire : celle d’une relocalisation des activités en France. Les clients de PME, presque tous situés dans l’Hexagone, « ramènent chez eux des moyens de production qui étaient partis à l’étranger comme la Pologne, la Tchéquie ou d’autres pays d’Europe centrale avec lesquels l’écart de coût s’estompe sous l’effet de la flambée des prix du transport et d’un relatif alignement des niveaux de salaire », analyse la directrice administrative, financière et des RH.


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« Des contractualisations sont possibles sur du pluriannuel, de l’ordre de 4 à 6 ans », ajoute-t-elle. Le phénomène est d’autant plus notable que la clientèle de la PME se recrute en bonne partie dans les secteurs stratégiques : armement, nucléaire, ferroviaire, complétés notamment de matériels de travaux publics, du secteur de la manutention-levage, du machinisme agricole ou encore du génie climatique. A l’exception, parfaitement assumée, de l’industrie automobile.

Les perspectives pour Métalhom sont suffisamment positives pour bâtir un plan d’embauches conséquent à son échelle : 30 CDI supplémentaires prévus dans les trois ans. La PME n’a pas trouvé la pierre philosophale pour dénicher en un claquement de doigts les compétences si rares de soudeurs et autres usineurs. Mais elle s’est retroussé les manches pour actionner tous les leviers possibles.

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Pour embaucher 30 CDI supplémentaires dans les trois ans, Métalhom suit plusieurs pistes : Certificat de Qualification Paritaire de la Métallurgie, apprentissage, collaboration avec Pôle Emploi. © Mathieu Noyer

 

Depuis le début de cette année, Métalhom a monté un CQPM (Certificat de Qualification Paritaire de la Métallurgie) de chaudronnier-soudeur avec le CFAI d’Exincourt et l’agence de travail temporaire Randstad. Sa première promotion est composée de six candidats. Elle s’est tournée aussi vers l’Ecole de la 2ème chance de Belfort.

« L’objectif ici consiste à faire découvrir aux jeunes les métiers de l’industrie, pour ensuite entrer chez nous par la voie de l’apprentissage puis, si tout se passe bien, signer un CDI. » La collaboration avec Pôle emploi aide également à repérer des profils variés d’hommes et de femmes.

1 commentaire(s) pour cet article
  1. Pascal DENIS dit :

    Félicitations et cordiales salutations à Gilles DEVILLERS à toute son équipe pour ce parcours industriel qui ne doit rien ni à la chance, ni au hasard ! A bientôt

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