À Étalans, le parc à thème dédié aux dinosaures et à la préhistoire a engagé de gros travaux afin d’améliorer les conditions d’accueil de ses 130.000 visiteurs annuels. Soutenu par l’État et la région Bourgogne-Franche-Comté, l’investissement permettra de conforter l’attractivité du site qui attire une clientèle familiale.
Depuis novembre dernier et le début de la fermeture hivernale de Dino-Zoo, les engins de chantier ont pris possession du site de loisirs d’Étalans, entre Ornans et Valdahon, dans le Doubs. Après une saison 2022 marquée par une fréquentation record de 134.200 visiteurs, le parc à thème « dinosaures et préhistoire » a engagé pour 3,5 millions d’€ de travaux.
Ces chantiers sont programmés pour se succéder jusqu’en février 2024. Réunissant les espaces de billetterie et boutique, un nouveau pavillon d’accueil est en cours de construction sur 300 m2. À quelques mètres, l’ancien snack « Dino-Croc » sera transformé en véritable restaurant de 300 couverts répartis sur deux étages, autour de quatre univers différents : reptiles marins ou volants, dinosaures forestiers ou du désert.
L’établissement, qui doit ouvrir en septembre prochain, proposera une cuisine élaborée sur place, à base de produits locaux. « Nous allons monter en gamme sur la qualité de la restauration et proposer un concept inédit d’immersion au cœur de la préhistoire, annonce Geoffroy Vauthier, le directeur de Dino-Zoo. Ce nouvel espace nous permettra également d’accueillir des séminaires d’entreprise. »
Moteur de l'économie locale

Créé en 1992, le parc propose, sur 15 hectares de sapinière et de forêt de feuillus, un parcours chronologique de 2,5 km composé de 80 sculptures de dinosaures à taille réelle. Fabriquées en Allemagne et en Belgique, ces répliques réalistes en résine sont conçues avec la caution scientifique d’un paléontologue de l’Université de Genève.
« Nous prenons en compte les avancées des connaissances, souligne le gérant du parc. Cela nous conduit à renouveler régulièrement nos sculptures. » À la réouverture le 8 avril avec l'événement « Jurassique Pâques », les visiteurs découvriront ainsi une nouvelle scène regroupant sept reptiles : un Iguanodon attaqué par six Deinonychus.
Cette ambition pédagogique, complétée par des attractions (rivière, cinéma 4D…) et des animations (fouilles paléontologiques, peintures rupestres…) destinées aux enfants, ont fait le succès du « plus gros parc sur les dinosaures en termes de fréquentation en France » selon son dirigeant. En 30 ans, Dino-Zoo est devenu un moteur de l’économie locale, réalisant un chiffre d’affaires annuel de 2 millions d’€. Il emploie jusqu’à 40 salariés en saison, fait travailler très régulièrement les entreprises de BTP du plateau de Valdahon et contribue à la fréquentation des hébergements touristiques (campings, gîtes, chambres d’hôte…) du secteur.
Premières aides publiques

Au regard de ce statut d’équipement touristique structurant, l’entreprise est accompagnée dans ses investissements actuels par la région Bourgogne-Franche-Comté et l’État, via les financements du contrat de massif du Jura, pour un total d’1 million d’€. « En trente ans d’existence, c’est la première fois que nous bénéficions de ces aides, relève Geoffroy Vauthier. À la différence de l’Alsace ou de la Bourgogne, la Franche-Comté compte peu de parcs comme le nôtre. Les pouvoirs publics parient sur nous pour participer au dynamisme touristique territorial. »
Les travaux en cours ne poursuivent pas un objectif d’augmentation significative de la fréquentation. Ils visent davantage à fidéliser une clientèle à 70 % régionale en améliorant les conditions d’accueil du public. C’est pourquoi la mue de Dino-Zoo cible deux services qui sont généralement les moins satisfaisants dans les parcs à thème : la restauration et… les toilettes ! De nouveaux sanitaires, désormais alimentés par l’eau de pluie, seront mis en service début avril. Ils constitueront même une nouvelle attraction : « les visiteurs vont y vivre une vraie expérience », promet le directeur.

Geoffroy Vauthier, 34 ans, est un enfant de la balle. Il est le petit-fils de Georges Vauthier, le premier exploitant du gouffre de Poudrey, l’autre site touristique d’Étalans, et le fils de Guy, le créateur de Dino-Zoo. « Dès l’âge de 10 ans, je voulais travailler ici, confie-t-il. J’ai donc intégré une école de commerce à Troyes qui proposait une spécialisation dans la gestion des parcs de loisirs. Puis, je suis parti au parc Astérix et chez Disney, en Floride. » Avant de rejoindre, en 2012, l’entreprise familiale. En 2014, le décès de son père l’a propulsé, plus tôt que prévu, à la tête du parc. Aujourd’hui, les Vauthier travaillent toujours en famille : Cynthia, la sœur s’occupe de la billetterie et de la boutique de Dino-Zoo tandis qu’Isabelle, leur mère, est la gérante du gouffre de Poudrey.