DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE/BOURGOGNE. Forte de réserves foncières d'une quarantaine d'hectares, rapidement disponibles, l'agglomération de Chalon-sur-Saône veut revenir sur le devant de la scène.
La réorganisation de la promotion économique, avec la suppression de l'agence de développement, est le point de départ d'une campagne de prospection dans quatre filières.

Chalon-sur-Saône est de retour sur la scène économique en Bourgogne. Sébastien Martin, président de la communauté d'agglomération du Grand Chalon veut le faire savoir, et pour se faire, n'a pas hésité à se déplacer à Dijon, pour rencontrer la presse économique.
Plus qu'une stratégie de communication, l'agglomération de Saône-et-Loire (110 000 habitants) qui s'affiche 1er pôle industriel entre Paris et Lyon (*) a procédé à une totale réorganisation de ses missions de promotion et de prospection.
L'agence de développement économique (Aderc), créée par Dominique Perben dans les années 1980, qui cohabitait avec un service interne de la communauté d'agglomération, doté de peu ou prou les mêmes fonctions, est reléguée au passé. Elle est en cours de disssolution.
Place à une mission de développement économique, directement rattachée à la présidence et confiée à Agnès Ramillon, l'ancienne directrice de l'économie entourée de 14 personnes. « Non seulement on ne peut s'offrir le luxe d'avoir deux structures redondantes, mais le schéma existant n'était plus pertinent depuis que l'agglomération est quasiment le seul financeur du développement économique », commente Sébastien Martin.

40 hectares immédiatement cessibles
La volonté de faire de l'économie la priorité de son mandat est aussi un acte politique pour la nouvelle équipe (UMP) élue l'an dernier. « Sous prétexte qu'elle est la capitale régionale, Dijon attire la majeure partie des crédits de l'Etat et de la Région ; nous voulons montrer que Chalon-sur-Saône a des projets », tance Sébastien Martin.
Le président du Grand Chalon rêve d'un retour aux belles années où la sous-préfecture de Saône-et-Loire, certes aidée par une génération d'aides publiques très attractives, drainait des implantations industrielles à la pelle. L'agglomération n'a pas encore complètement digéré la fermeture de Kodak en 2005 et ses 2000 suppressions d'emploi.
Rachetés depuis par la communauté d'agglomération, l'ancien site du géant de la photographie laisse des opportunités foncières d'une surface de 80 hectares, dont 40 immédiatement cessibles, précise t-il. 10 hectares supplémentaires seront réaménagés à court terme.
Rebaptisée Saôneor, la zone industrielle située au nord de Chalon, sera bientôt raccordée à l'échangeur nord de l'autoroute A6 par une nouvelle route de 2 km. L'enquête publique de ce chantier de 20 millions d'€, piloté par le conseil général de Saône-et-Loire, vient de s'achever. A l'étude, un demi-échangeur raccourcirait encore l'accès à l'autoroute vers le nord.

La desserte de la zone d'activités Saôneor se présente comme primordiale pour renforcer la vocation logistique que s'est donnée Chalon-sur-Saône ces dernières années, avec l'implantation de centres de préparation de commandes pour l'e-commerce comme Amazon en 2012, ou Zooplus, qui sera opérationnel en mars prochain avec la perspective de 184 CDI.
De la logistique au tourisme fluvial
La logistique (environ 5000 emplois aujourd'hui) demeure l'une des filières de prospection de la nouvelle mission de développement économique, aux côtés de la mécanique et de la métallurgie, activités traditionnelles du bassin d'emploi dont Areva est le porte-drapeau.
« Ces deux filières sont déjà représentées à la fois par 2 ou 3 leaders, un réseau de PME, des formations supérieures et des unités de recherche », indique Eric Michoux, président délégué au développement économique.

L'agglomération de Chalon entend se vendre à travers deux autres filières en participant à des salons spécialisés plutôt qu'à travers une grande campagne d'image. L'ingénierie Image et Son est déjà une réalité avec le pôle de compétences Nicephore Cité développé depuis une dizaine d'années et a généré des petites entreprises de l'informatique et de l'audiovisuel.
Le tourisme fluvial est en revanche un secteur jusqu'à présent négligé pour des raisons culturelles, mais nul doute qu'il devrait faire bon ménage avec l'industrie. Car aujourd'hui, la Saône fait circuler davantage de bâteaux de plaisance que de convois de fret.
(*) Le bassin d'emploi de Chalon-sur-Saône compte 10 376 emplois salariés dans l'industrie, soit 24% de l'emploi. Source : ACOSS-URSSAF. 31-12-2013.

Oui, tout à fait d'accord avec le post ci-dessus : pourquoi venir "narguer" la capitale régionale avec cette belle initiative chalonnaise ? L'heure est à la construction de la BFC, et Dijon en sera et de façon indiscutable la capitale légitime et naturelle !!! Arrêtons de nous tirer dans les pattes et que chaque agglomération fasse ce qui est nécessaire pour créer de l'activité, et de fait de l'emploi. Développer à Chalon l'ingénierie & son, le tourisme fluvial : belles initiatives chalonnaises "à vendre" non pas à Dijon mais à Paris ou Lyon pour tenter d'attirer les sociétés concernées.
Juste pas compris pourquoi ces gens de Chalon sont venus raconter tout ça à... Dijon, pour critiquer en même temps Dijon si je lis entre vos lignes et si j'en crois le billet paru ce WE dans le Bien public. Chalon et Dijon sont 2 villes bien différentes, et donc complémentaires, qui sont faites pour s'entendre. Je ne comprends donc pas les querelles de clochers, à l'heure où on bâtit doucement la coopération BFC... Amitiés à tous les deux. Patrice
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